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À qui reviendra le corset de la lionne? - Kaithren/Theon/Robb

 :: Les bouffons de la cour :: Rp Abandonné Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
(#) Jeu 20 Juin 2019 - 2:21
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À qui reviendra le corset de la lionne?Kaithren x Theon x RobbLa température à Winterfell était particulièrement clémente en cette longue soirée d’automne. Le château normalement calme et serein à cette heure de la soirée vivait un rare moment de frénésie alors qu’on célébrait l’arrivé de la famille royale. Je savais que mon père ne devait certainement pas appréciés de voir les femmes de la maison être ainsi caressées par son ami le roi, mais je devais avouer qu’un peu d’ambiance ne faisait pas de mal. De toute façon, les femmes que le roi Baratheon s’amusait à embrasser en dépit de la présence de sa propre épouse étaient pour la plupart des membres de familles vassales. De plus, je devais avouer que certaines des suivantes de la reine n’était pas trop mal, ce qui adoucissait les tensions que nous pouvions tous ressentir depuis leur illustre arrivé. En fait, l’une d’entre elle avait particulièrement accroché mon regard, je devais l’avouer. Oh, je ne parlais certainement pas d’un coup de foudre ou même d’une envie de vivre une idylle amoureuse, mais un petit baiser volé sous le clair de lune du Nord s’acceptait tout à fait non? Assis à une table loin du regard scrutateur de mon père qui veillait à ce qu’on reste digne et sage, je buvais tranquillement ma bonne bière blonde alors que je souriais face aux pitreries du roi. C’était cet homme qui partageait beaucoup plus de caractéristique avec le porc qu’avec un noble cerf qui nous servait de monarque? Je comprenais un peu plus pourquoi mon père répugnait l’idée d’accepté de se rendre à Port-Réal en tant que main du roi vu que lesdites mains du cerf royal étaient clairement sous la robe d’une grosse dame Omble. « Tu sais Theon, je crois que je parviendrais assez facilement à voler un baiser à la jolie Lannister assise près de la reine » Dis-je à mon plus vieil ami en lui donnant un léger coup de coude au niveau des côtes.


J’étais particulièrement confiant en mes capacités de séduction ce soir alors que la jolie Kaithren Lannister devait sans doute être plus difficile à captiver que les jolies dames qui me tournaient autour normalement. Une Lannister n’avait rien à faire d’un hypothétique titre de future dame de Winterfell et ne feindrait donc pas un intérêt dans le but de devenir la femme de l’héritier du Nord. Le jeu serait donc beaucoup plus excitant. Était-ce le léger excès de bière qui me rendait beaucoup plus sûr de mes capacités ou bien le fait d’avoir Theon comme partenaire de discussion? Je l’ignorais, mais j’avais véritablement envie de voir si cette Lannister était aussi impétueuse et sauvage que la lionne de son blason. « D’après toi, tu crois qu’elle est plus du genre à s’intéresser à un kraken ou à un loup géant du Nord? » Demandais-je malicieusement tout en faisant un petit signe à mon frère Rickon afin qu’il approche. Il aurait dû être au lit depuis longtemps, mais ce petit fouineur avait un certain talent pour se dérober du regard perçant de nos parents. « Va demander à Lady Lannister si elle veut bien nous rejoindre pour discuter » Ordonnais-je doucement à mon frère sur un ton qui n’accepterait aucune réplique. J’adore Rickon –de tout mon cœur même- mais son jeune âge le rendait légèrement naïf et déphasé. Rien qu’à voir son regard s’exorbiter face à ma demande, je savais qu’il nous sortirait une question inquiétante. "Lannister…tu veux dire la reine, Robb?" S’exclama mon petit frère alors que je m’étouffais de rire dans ma bière. Prit d’une immense quinte de toux, je me suis frappé le thorax afin de faire passer le toussotement, mais mes éclats de rire rendait la chose difficile. « Tu nous vois tenter de courtiser la reine? Le roi Robert adore notre père, mais je ne suis pas sûr qu’il pardonne ce léger écart de conduite. Je parlais de Kaithren Lannister » Riais-je en poussant mon frère vers la table de la jolie blonde.


Séduire la reine? Elle semblait encore plus froide et insaisissable que la neige qui tombait inlassablement sur les terres de notre royaume. Certes, elle était très jolie, mais le fait qu’elle fronce le nez tout en plissant les yeux chaque fois que quelqu’un lui adressait la parole la rendait beaucoup moins séduisante. C’était dans cette famille que Sansa voulait entrer? Dans une famille où le père se permettait des largesses avec des inconnus devant sa femme frigide qui semblait s’en moquer éperdument? Et tout ça pour une simple couronne? Il ne fallait pas être un grand oracle pour prédire que n’importe quel enfant issu d’un tel duo serait forcément étrange et malheureusement, Joffrey semblait vouloir confirmer cette impression pour le moment. Sansa devait vraiment désirer cette couronne pour vouloir supporter les glapissements pillards de ce petit cerf d’or. « Oh regarde mon vieux, Rickon est parvenu à la convaincre de quitter la reine quelques instants » Dis-je en déposant mon bock de bière doucement sur la table. Esquissant un sourire rassurant à la visiteuse, j’ai lissé ma tunique sombre tout en lui faisant un petit signe de la main pour l’encourager à nous rejoindre. « Tente de ne pas paraitre aussi taré que d’habitude » Lançais-je à la blague à mon presque frère tout en le forçant à se lever pour accueillir la jolie blonde qui semblait beaucoup plus douce que sa proche parente royale.



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(#) Ven 21 Juin 2019 - 11:31
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Lorsqu’elle était arrivée à Winterfell, la première chose qu’avait fait Kaithren en descendant du carrosse où elle avait été confinée de trop nombreuses heures en compagnie de ses petits cousins, était respirer. Le grand air du Nord était d’une pureté exceptionnelle, pour qui n’avait respiré quasiment exclusivement que l’air vicié de Port-Réal depuis près de huit ans. Le vent vif portait des odeurs de sapin, de feu de bois et de… Elle n’aurait su comment qualifier ça… D’espace ? Il n’y avait aucune neige à l’horizon, mais elle aurait presque pu imaginer que c’était cela, l’odeur des mythiques flocons blancs. Quelques inspirations avaient suffi pour faire disparaître le mal de tête causé par les chaos incessants de la route et depuis lors, elle n’avait cessé de regarder autour d’elle les yeux brillants, camouflant mal sa curiosité face à l’exotisme du Nord pour elle sous des airs les plus aimables et polis possibles.

Ce soir, cependant, dans le grand hall du château, les parfums qui régnaient étaient à nouveau plus familiers. Sueur, suif et ragoût, dans une combinaison tout de même distinctement nordienne qui semblait exclure la cire d’abeille et les tanins du vin rouge au profit de l’amertume de la bière, légère dans les choppes et caramélisée en épaisse sauce brune nappant les venaisons. D’un haussement de sourcil éloquent et d’une très légère tape sur les doigts malgré tout assortie d’un sourire, Kaithren rappela à son voisin de table Tommen, âgé de sept ans, qu’il lui fallait se servir de son couteau s’il désirait prendre un morceau de son tranchoir, et non pas déchirer le pain vulgairement avec les doigts. Le petit garçon semblait fatigué, la tête dodelinant presque sous l’effet conjugué de la chaleur, du brouhaha joyeux et de l’abondante nourriture, et il en oubliait ses manières, mais sa cousine veillait au grain.

Elle-même se régalait. Elle avait toussé à sa première gorgée de bière, et ne pouvait toujours pas dire qu’elle appréciait le breuvage, mais la nourriture était fabuleuse, et surtout, les conversations autour d’elle fascinantes. De sa relative extrémité de la table d’honneur, elle était un peu éloignée des figures centrales de la fête. De leurs hôtes et du couple royal, seule lui parvenait la voix du roi Robert, audiblement un peu éméché, un peu trop forte, mais plus vigoureuse et joyeuse qu’elle ne l’avait entendue depuis longtemps. Retrouver Eddard Stark semblait lui faire le plus grand plaisir, et Kaith s’en réjouissait par procuration. De son côté de la table, cependant, elle entendait mieux les conversations de certains des proches vassaux du seigneur des lieux. Elle devait se concentrer pour suivre leur conversation, tant leur accent sonnait étranger à ses oreilles, et ne saisissait pas la moitié des allusions qu’ils faisaient à la topographie locale, mais les entendre partager leur perception de la cour et du royaume en général n’avait pas de prix. Souriante, elle relançait régulièrement la conversation d’une question ou phrase d’approbation à intervalle régulier, mais se gardait bien de se faire trop remarquer, pour ne pas qu’ils se brident. Ce n’était pas de l’espionnage de sa part, mais une curiosité réelle : ici, elle avait l’impression qu’un monde neuf s’ouvrait à elle, loin des rituels empesés de la cour officielle.

Un tiraillement sur sa jupe lui fit baisser la tête. La menotte un peu sale du plus jeune fils de Lord Stark agrippait sa robe de cour. Elle était neuve (un cadeau de Cersei avant le départ, car elle n’avait jamais eu besoin de vêtements aussi chauds à la capitale), mais Kaithren ne s’en offusqua pas. Il était difficile de résister aux fossettes de Rickon Stark et à la manière appliquée dont il récitait son petit texte. La jeune femme porta son regard jusqu’à la table que lui indiquait l’enfant, et reconnu Robb Stark et Theon Greyjoy. Que pouvaient-ils bien lui vouloir ?

Au fond, elle n’avait pas vraiment besoin d’excuse particulière. L’envie de converser avec des jeunes gens de son âge étant amplement suffisante à la motiver, elle demanda d’un signe de tête l’autorisation de la reine pour se lever de table. Celle-ci lui fut accordée sans difficulté. A son grand soulagement, Joffrey semblait absorbé par Sansa Stark et ne regardait pas dans sa direction : c’était le moment où jamais de profiter de sa liberté. Ici, semblait-il, une bonne partie des règles qui régissaient sa vie habituelle n’avaient plus cours. Elle remercia Rickon en lui attrapant un carré de mélasse hors de sa portée sur la table profonde, puis se dirigea vers ses hôtes.

« Bonsoir. » Elle plia brièvement les genoux, avec une légère inclinaison de la tête, avant d’adresser un grand sourire à ses deux interlocuteurs. « La réception de ce soir est magnifique. Merci pour votre hospitalité. » Elle était sincère. Il n’y avait peut-être pas les feux d’artifices et les artistes de cirque qu’aurait occasionné ce genre d’occasion à Port Réal mais il était aisé de deviner que les petits plats avaient été mis dans les grands pour leur arrivée. D’ailleurs, des acrobates fardés auraient fait tâche dans la grandeur un peu austère du Nord.
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(#) Lun 24 Juin 2019 - 22:15
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Robert Baratheon était plus large que haut. Immense créature de graisse, il se mouvait avec la grâce d’un éléphant de mer perdu au beau milieu de Port Réal. Quoi que le roi semblait tous sauf perdu à cet instant, laissant ses mains courir sous les jupons des filles qui passaient trop près quand il n’avait pas un verre de vin pour l’en empêcher. Un éléphant de mer béat et bienheureux avec de bonnes joues rouges sous l’effet de l’alcool et au rire tonitruant. Absorbé par le spectacle fascinant qu’offrait l’imposant souverain des sept couronnes, Theon en oubliait de se montrer insistant avec les demoiselles qui s’empressaient de remplir les pintes vides dans une chorégraphie effrénée. Fut un temps ou le petit garçon qu’il avait été s’était imaginé le terrible monarque ayant évincé la rébellion des Îles de Fer comme un homme grand, impressionnant et avec un charisme aussi sinistre que glorieux. C’était bien ce qu’il fallait pour avoir balayé la rage d’un peuple qu’il avait longtemps pensé comme invincible. C’était bien ce qu’il fallait pour inciter Eddard Stark à le suivre, à l’aider à assoir sa royauté sur les différents royaumes. Peut-être le trône de Fer avait-il fait fondre toute la gloire d’antan de Robert Baratheon pour ne laisser qu’un (très) bon vivant vulgaire et ventripotent à qui le Nord semblait bien plaire. Contrairement à son époux, la reine Cersei était bien plus introvertie dans ses débordements de joie. Splendide avec ses parures aux couleurs de sa maison et enveloppée dans des tissus épais, elle gardait un visage stoïque et les lèvres serrées en une fine ligne dessinée de la pointe d’un pinceau. A l’image de nombreuses personnes participant au festin, elle lançait de temps à autres des coups d’œil discrets au bruyant invité d’honneur. En même temps il était bien difficile de se détourner de la représentation des plus théâtrales de Robert Baratheon.

Avec un coup dans les côtes, Theon parvint malgré tout sans peine à s’en soustraire, tournant la tête vers son voisin de table. Il n’eut pas besoin de beaucoup se pencher vers lui pour saisir ses paroles. Son regard alla vite se poser sur la demoiselle dont il était question. Sa lignée n’était pas à remettre en doute. Des yeux océans rehaussaient la peau de porcelaine de son visage encadré par de longs cheveux blonds soigneusement coiffés. Elle avait les traits fins et des gestes délicats, même dans ce qui semblaient être des remontrances vis-à-vis du petit prince à ses côtés. Sans faire plus tarder sa réponse, le Fer-né se contenta de pouffer avant d’avaler plusieurs gorgées de bière.

Il était évident que Robb parviendrait à voler un baiser à n’importe quelle femme qui se trouvait dans cette pièce. Même la reine ne broncherait pas quand depuis des années elle devait partager sa couche avec un cerf qui avait perdu de sa finesse et de son élégance. Avec ses épaules larges, sa silhouette élancée et sa mâchoire carrée, le fils aîné des Stark représentait brillamment le fantasme parfait de l’Homme du Nord qui devait tant émouvoir les jeunes filles de la capitale. Ses cheveux aussi bien éduqués que lui retombaient en belles boucles ordonnées sur son crâne. Même rasé de près il ne tenait pas tant du gentil garçonnet à peine adulte que du grand et redoutable chasseur mystérieux et taciturne qui parcourait les bois. Toujours en compagnie de sa moue mélancolique, évidemment. Quoi qu’il fallait concéder à Jon sa supériorité dans le domaine. Même Catelyn lui accorderait ce point. Les Stark avaient gagnés la loterie génétique, que ce soit dans les longs regards durs et ténébreux ou les pommettes saillantes. Exception faite d’Arya qui tenait plus du petit rat des champs surexcité et Rickon qui avait encore un visage bien trop rond pour que ses pommettes soient correctement dessinées. Alors que Robb lui faisait signe, le gamin se dépêcha de traverser la maigre distance qui les séparait pour rejoindre leur table. Avant qu’il n’arrive à leur hauteur, Theon se permit de répondre à la question de son ami (bien qu’elle ne demandait pas nécessairement une réponse, mais ce n’était pas son genre de laisser passer l’occasion d’une provocation inutile). « Ça ne m’étonnerait pas qu’elle soit déjà fatiguée des louveteaux qui pullulent à Winterfell. »

Le petit Rickon avait le regard pétillant. Il était à parier que celui-ci n’avait pas en tête de se coucher de sitôt et qu’il avait dû s’amuser à piocher dans quelques verres quand les convives regardaient ailleurs. Les joues empourprées, il était aussi agité et extatique que d’habitude. Le coude sur la table et la joue reposant contre son poing, Theon se permit de ricaner à la question candide du benjamin des Stark. Il n’aurait pas été contre de le voir proposer à Cersei de se joindre à eux. A défaut de la convaincre, sa réaction seule aurait certainement été amusante. Au lieu de quoi, après quelques éclaircissements de la part de son grand frère, Rickon fila entre les tables pour attaquer sa cible. Aussi efficace qu’un limier et tout aussi adorable qu’un gros chaton trop rond. Theon nota que la jeune femme se prénommait Kaithren. On le lui avait certainement déjà dit et il avait dû l’oublier tout aussi vite. Sûrement qu’il ne l’avait pas associé à ce joli minois à ce moment là. Le joli minois en question releva le bout de son nez et le Fer-né lui sourit en croisant son regard. Un sourire oblique qui lui creusait la joue et n’avait de charmant que l’attitude vaguement coincée qu’elle lui donnait. « Je vais essayer Robb, mais je ne te promets rien. Chassez le naturel, il revient au galop. » Sans opposer grande résistance Theon suivit Robb pour se lever à son tour. Il affichait une nonchalance appuyée à côté de la posture droite et fière de son cadet. « Et avec toute la meilleure volonté du monde, il serait difficile de battre ceux qu’elle côtoie à la cour . » Des paroles échangées sur le même ton de confidence.

Theon retrouva vite son sourire cassé qui creusait une fossette dans sa joue alors que Kaithren se rapprochait d’eux. Les conversations à la table des grands ne devaient pas être si fascinantes que ça. Ou la soirée se faisait longue et solitaire. Kaithren, contrairement à beaucoup des filles par ici, était tout aussi jolie (si ce n’était plus) de près que de loin. Une qualité importante à noter. Son attitude presque protocolaire, bien que plus chaleureuse que celle de la reine, était touchante presque charmante. Theon s’inclina à son tour, son sourire s’élargissant. L’alcool lui faisait encore gentiment tourner la tête. A moins que ça ne soit la présence de la petite lionne. « Nous sommes tous ravi de voir combien le roi l’apprécie. » Le naturel n’avait pas eut le temps d’être chassé avant de débarquer furieusement en jouant des coudes avec la même délicatesse dont Arya faisait preuve. « Est-ce que le Nord vous plait ? J’espère qu’il ne vous est pas trop difficile de s’acclimater au temps qu’il fait ici. » De ce qu’il avait entendu, les températures difficiles semblaient être un sujet de conversation qui fascinaient les suivantes de la reine. Dans les écuries également les écuyers se plaignaient facilement du froid et de la vie bien plus modeste par ici. Kaithren, petite chose fragile et tremblante, détonnait elle aussi dans un tableau comme celui-là. Tirant une chaise libre, Theon l'invita à s’asseoir.
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(#) Ven 28 Juin 2019 - 3:30
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À qui reviendra le corset de la lionne?Kaithren x Theon x RobbComment pouvait-on dire que le Nord était froid et sans vie lorsqu’on voyait des festivités comme celles de ce soir? J’avais préféré m’éloigner de la table d’honneur pour passer la soirée avec mon meilleur ami de toujours, Theon Greyjoy, et je devais admettre que je profitais honteusement de la présence du roi pour boire beaucoup plus de bière que de coutume. Normalement, père autorisait un seul bock de bière au repas du soir, mais aujourd’hui, dès qu’il tentait de nous faire une remarque, le roi Robert s’époumonait pour dire que la jeunesse devait apprendre à profiter de la vie avant de devenir gras et inutile. Ça sentait le vécu, mais qui étais-je pour juger le roi des Sept-Couronne, surtout lorsque ses paroles m’avantageais clairement? La tête devenue légère, les idées embrouillées et le sourire franchement malicieux, je tapotais la table de bois en tentant de suivre la cadence de la musique environnante, mais la triste vérité était que sobre ou ivre, j’étais incapable de battre la mesure d’une chanson. Je n’avais aucune oreille musicale, c’était indéniable. Passant une main dans mes longues bouclettes brillantes, j’ai fixé mon regard sur la table de la reine tout en faisant glisser mon regard intéressé sur le visage d’une jolie Lannister beaucoup plus discrète que les autres porteurs de ce patronyme. Qui était-elle? Une cousine, très certainement. Une délicieuse cousine même, devrais-je dire. Plus vieille que moi, mais encore aussi jolie qu’une rose venant d’éclore, il y avait chez elle une force tranquille tout à fait subjuguant.


L’idée d’être en compétition contre le jeune Greyjoy pour le baiser ou le corset –allez soyons fous-  de cette jolie jeune femme me parut beaucoup moins séduisante après quelques instants. Après tout, le fer-né était un jeune homme charismatique, au regard aussi perçant que pénétrant et son sourire éternellement moqueur avait toujours accroché l’attention des femmes de Winterfell. De plus, il possédait ce petit côté exotique qui fascinait les autres, lui qui n’avait pas la stature ou même le grain de peau d’un Nordien. Homme des îles de fer, il était le pupille de mon père en plus d’être prince de son propre royaume…difficile de faire mieux. Il n’était pas encore un homme et pourtant, il avait tout fait de plus que moi. Theon était sans crainte et impétueux alors que je perdais tous mes moyens lorsqu’une situation devenait trop intime avec une jeune femme. J’avais embrassé quelques demoiselles, tout comme j’en avais caressé une ou deux par-dessus leurs vêtements, mais rien de plus poussé. Il fallait dire que mon père m’avait surpris à toutes les fois et m’avait réprimandé avant de me faire un long discours sur la pureté d’un amour unique qui se devait d’attendre la bonne personne. Alors évidemment, chaque fois que je dépassais le stade du simple baiser avec une femme qui m’était un peu indifférente, je figeais à chaque fois et je la quittais sans rien dire. Pourquoi avais-je lancé ce défis moi? Ah oui c’est vrai, je suis trop ivre pour me rappeler des paroles du monologue de mon père, aussi bien en profiter un peu!


Envoyant Rickon porter mon message, j’ai éclaté de rire face à la propension de mon ami à lancer des insultes l’air de rien et j’ai rétorqué du tac au tac d’une voix légèrement rêveuse et foutrement moqueuse : « On ne peut jamais se lasser d’un loup, tu le sais aussi bien que moi…sinon, pourquoi t’acharnerais-tu encore et encore à être gentil avec Sansa alors qu’elle ne fantasme que sur son idiot de prince? ». J’adorais narguer le Fer-né avec ce petit détail, même si je rêvais que mon père annonce les fiançailles de ma petite sœur avec mon frère de cœur plutôt qu’avec ce couard de Joffrey. Theon était un Stark de cœur, il était temps qu’il en devienne un vrai! Imitant mon ami alors qu’il fixait son regard dans celui de la belle, j’ai moi-même esquissé un sourire en coin, révélant ainsi la petite fossette qui apparaissait au coin gauche de mes lèvres et je l’ai regardé se lever pour venir nous rejoindre. Cette jeune femme était tout simplement magnifique. « Dis-toi que tu es un Stark, peut-être ta crétinerie disparaitra comme par magie. Il serait dommage de la faire fuir, n’est-ce pas? » Dis-je joyeusement, beaucoup plus expressif grâce aux effets bénéfiques de l’alcool. Pourquoi père me disait toujours de me méfier de la bière? JE ME SENTAIS TERRIBLEMENT BIEN! « Tu as raison, imagine…obligée de côtoyer Joffrey le braillard, Tommen le simplet et Myrcella la douce enfant ennuyante. Être avec nous sera une véritable petite fête pour elle » Plaisantais-je sur le même ton de confidence, tous les filtres de mon esprit s’évaporant à chaque gorgée de bière que j’avalais. Après tout, le prince aîné avait fulminé et boudé comme une fillette lorsque je l’avais facilement battu lors de notre combat à l’épée aujourd’hui, Tommen était aussi causant qu’une porte et Myrcella…était relativement semblable à Tommen en fait.


Cette façon de marcher, de sourire, de respirer…tout était séduisant chez cette lionne dorée. Aurais-je trouvé la seule Lannister potable du lot? Debout, souriant de toute mes jolies petites dents immaculées alors qu’elle faisait une légère révérence, j’ai imité mon compagnon en m’inclinant légèrement, saisissant la main de Kaithren au passage afin d’y déposé un furtif baiser. « Je dois avouer que Winterfell a rarement été aussi festif que ce soir. Votre présence y ait pour beaucoup Lady Lannister » Rajoutais-je à la suite de Theon, me retenant de rire face à la mention du roi. J’étais sûr que Robert Baratheon terminerait sa nuit à dormir à même le sol de la grande salle, sous une table, avec trois souillonnes d’accrocher à sa toison d’ébène. Regardant Theon tirer sa chaise afin d’inviter la jolie blonde à s’y installer, j’ai fait claqué mes doigts en direction de l’un des serviteurs afin qu’il apporte une coupe de vin à la jolie visiteuse et j’ai dit d’une voix suave : « Installez-vous confortablement et détendez-vous; la reine est avec ma mère et les enfants Baratheon occupés autre part. Dites-nous tout ce qui fait de vous, vous ».  La question sur le climat soulevé par Theon fut un bon commencement pour l’aider à se détendre et à aborder un hypothétique rapprochement. Après tout, l’un des avantages de vivre dans le Nord .était les accolades fiévreux dans le but de se réchauffer, non? « Vous voudriez peut-être bénéficier d’une visite guidée de tous les recoins secrets de Winterfell? Certains endroits sont particulièrement merveilleux à cette heure-ci de la nuit » Proposais-je avant de rajouter malicieusement : « Theon et moi sommes les meilleurs guides de tout le Nord ».




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(#) Ven 28 Juin 2019 - 18:08
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 Kaithren jubilait intérieurement. Les flambeaux faisaient briller ses yeux et les fils d’or de sa robe et la bière, boisson exotique pour elle s’il en était, avait achevé de lui faire voir la soirée sous son meilleur angle. Elle était hors de la capitale pour la première fois depuis des années, et personne ou presque de son entourage habituel ne lui prêtait attention, surtout pas Joffrey. Il fallait dire que Sansa Stark était une enfant splendide. La jeune Lannister avait brièvement eu l’occasion d’admirer ses manières polies, son teint d’ivoire qui aurait rendu tout le monde jaloux à Port-Réal, la finesse d’exécution des broderies faites sur ses vêtements, que l’on devinait cousus par elle-même. Même ses tresses, maladroites tentatives d’imiter la mode port-réalaise, étaient adorables. Si l’on ajoutait à cela la fascination de la nouveauté, nul doute que Joffrey serait bien occupé pendant un moment. Elle espérait simplement que la petite lady du Nord et son comportement exemplaire l’inciteraient à puiser le meilleur en lui-même, lui aussi. Il y avait des choses à sauver, des choses bonnes chez Joffrey, elle le savait. Simplement, elles étaient profondément enfouies, depuis trop d’années peut-être. Quel mal y avait-il à espérer que Sansa soit le remède novateur et miracle à sa condition ?

Ce soir cependant, elle n’avait à se préoccuper de personne d’autre que les deux charmants jeunes hommes en face d’elle. Si Joffrey épousait Sansa, elle serait peut-être bientôt elle-même en position de se marier. En dehors de Myrcella, elle était après tout la plus proche parente du roi en âge d’être fiancée. Elle ne se faisait guère d’illusions : ce serait un mariage politique où elle n’aurait sans doute que très peu son mot à dire (la volonté de Tywin était absolue) mais avec un peu de chance, elle gagnerait un chez-elle véritable… et peut-être, un mari aussi agréable à regarder que les héritiers Stark et Greyjoy. Le sourire de Theon avait beaucoup de charme, quand il n’était pas figé et forcé dans une grimace protocolaire. Elle laissa Robb lui faire un baise-main, appréciant sa délicatesse dans l'exécution du geste : lui possédait des fossettes.

« Kaithren, je vous en prie. » corrigea-t-elle en rosissant sous le compliment. Ou Lady Kaithren, peu importait. Lady Lannister devait être… et bien, à ce stade, ce devait être sa mère. Elle n’avait pas vu celle-ci depuis dix ans, et en recevait peu de nouvelles. Elle n’avait pas non plus envie de penser à elle ce soir.

Elle jeta un bref regard au roi à la remarque de Theon, et répondit sur le même ton malicieux, où l’on pouvait presque entendre un éclat de rire réprimé : « Sa Majestée semble très attachée à Lord Stark, et très heureuse de le retrouver, en effet. » Elle ne l’avait pas vu aussi heureux depuis fort longtemps et pour tous ce que ses hôtes essaieraient de lui faire dire, elle ne se permettrait pas de le critiquer. Elle n’en pensait pas moins, mais était absolument fidèle à sa famille et à la couronne. Elle notait cependant que les deux garçons semblaient avoir de l’humour et une certaine idée de comment traiter la gente féminine. Un autre bon point pour eux. Pouvait-elle vraiment se permettre de les regarder ainsi ? Tous les deux étaient héritiers de familles comptant parmi les plus puissantes du royaume : n’importe lequel aurait pu exiger une princesse en mariage, plutôt qu’une cousine de branche secondaire, fut-elle de la maison la plus riche des Sept Couronnes. Elle se morigéna intérieurement : pourquoi s’en faire quand elle n’aurait de toute manière pas son mot à dire ? Elle allait tâcher de profiter de l’instant.

Elle s’assit avec gratitude et un sourire reconnaissant sur la chaise que lui tirait Theon, et accepta le verre de vin tendu par Robb avec plus de plaisir encore. « Merci beaucoup. » Ce serait sans doute moins traître que la bière, dont elle n’appréciait pas vraiment l’amertume. Manque d’habitude, sans doute. Elle se retourna une seconde fois vers la table royale, et à les voir tous si occupés, son visage laissa tomber un bref instant son habituel masque pour afficher un soulagement certain tandis qu’elle se détendait sur sa chaise. C’était peut-être l’effet de l’alcool. Quoi qu’il en était, elle s’autorisa à boire une gorgée de vin, appréciant les parfums si différents de son vin dornien habituel. Elle sourit dans son verre. Qualifier Joffrey d’enfant était l’euphémisme de l’année, mais comme venait de le dire l’aîné des Stark, elle n’avait qu’à se détendre.

« Le Nord est superbe. J’espère avoir l’occasion de le découvrir un peu plus durant mon séjour. A cheval, peut-être ? Je n’ai presque jamais l’occasion de monter, à la capitale, bien que j’adore cela, mais vos landes donnent envie de galoper. Je suis déçue de ne pas avoir vu de neige, cependant. Je n’ai pas senti de flocon sur mon visage depuis mon enfance dans les Terres de l’Ouest, et je pensais en trouver chez vous. »

Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure : l’alcool lui déliait la langue plus qu’elle ne l’aurait pensé, pour qu’elle se lance dans une aussi longue tirade. L’invitation de Robb à parler d’elle-même était un peu intimidante, et elle se permit d’observer son visage pour voir s’il était sincère. Elle avait tant l’habitude de faire tapisserie à Port-Réal que se retrouver réellement au centre de l’attention de jeunes hommes était un peu intimidant, et elle préféra prendre une nouvelle gorgée de vin. L'ironie à peine voilée de Theon était presque plus facile à naviguer pour elle, et elle s'émerveilla des différences entre ces deux hommes qui avaient pourtant été élevés en frères. Devait-elle répondre en déployant son arbre généalogique ? Cela semblerait terriblement froid et formel, et de toute manière, nul doute que leurs mestres les avaient instruits sur la généalogie des grandes familles de Westeros comme sa septa l’avait fait pour elle enfant. Quoique… Winterfell ne semblait pas aussi dépendant des jeux constants d’alliances et de pouvoirs que ne pouvait être la capitale. Ce devait être reposant de partager chacun de ses repas en compagnie de personnes familières et de confiance.

« Y a-t-il tant de visiteurs impromptus que cela dans le Nord ?  Même si je ne doute pas de votre talent. » Ses yeux s’éclairèrent à leur tour d’une lueur malicieuse, animant tout son visage. Le vin du nord aussi devait être plus corsé qu’elle n’en avait l’habitude, car elle commençait à se sentir toute légère sur sa chaise, la tête tournant légèrement quand elle déplaçait son regard de Robb à Theon.

Le voyage pour arriver jusqu’aux terres des Stark, même s’il avait représenté un changement bienvenu dans son quotidien, lui avait semblé interminable. Elle n’avait aucune l’intention d’insulter ses hôtes en sous-entendant que leur territoire était reculé, cependant, et enchaîna rapidement : « Vous avez un barral, n’est-ce pas ? Petite fille, celui de Castral Roc me terrifiait, avec ses larmes de sang. Une promenade dans le Bois Sacré serait agréable pour nous rafraîchir un peu après le dîner. »

La décence lui interdisait de s’éclipser sans chaperon dans un recoin sombre du château mais un barral était un endroit des plus décents qu’il soit. Elle-même croyait pieusement aux Sept, et n’avait guère d’affinité pour les Anciens Dieux et leurs cultes sauvages, mais les arbres-visages avaient toujours exercé beaucoup de fascination sur elle. En voir un au clair de lune promettait effectivement d’être grandiose, tout en ayant l’avantage de les éloigner des oreilles indiscrètes du Grand Hall et des yeux perçants qu’elle pouvait imaginer sans peine, fichés dans son dos. C’était sans doute son imagination échauffée qui parlait pour elle, cependant.
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(#) Ven 12 Juil 2019 - 22:57
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Alors que Robb utilisait encore le nom de Sansa pour se défendre (il allait devoir apprendre à ne plus se cacher derrière sa soeur un jour ou l’autre), Theon laissa échapper sans effort un rire que portait l’alcool. Son regard glissa vers le petit duo roucoulant le temps d’une seconde. En étant parfaitement honnête, ils formaient un couple ravissant et semblaient être fait l’un pour l’autre. Joffrey était aussi maniéré que la jolie Sansa. Icône parfaite du beau prince charmant qui avait bercé la jeunesse de la fille aînée des Stark, il était tout ce dont elle avait toujours rêvé. Les regards dédaigneux et ennuyés qu’il lançait à la ronde quand ce n’était pas des piques faussement lascives devaient être les désagréments faisant parti du lot. Contre le prince héritier de la famille royale il avait bien piètre allure, avec pour seule promesse de gloire un caillou minuscule noyé dans les flots et un nom de famille qui n’engendrerait que de mauvaises plaisanteries. La capitale semblait de suite bien plus prometteuse de monts et merveilles. Sansa et la promesse d’être réellement un fils Stark s’éloignait aussi vite qu’elle se rapprochait du petit prince. Bien sûr, il faudra continuer à se montrer courtois avec elle. Ce n’était pas de sa faute après tout. Theon ravala une réponse, Robb reprenant la parole. Il lui envoya un bref coup de coude dans les côtes à la place. La bière le rendait joyeusement bavard et le Fer-né se força à réfréner sa propre hilarité. C’était un bien triste tableau qu’il dépeignait du trio de têtes blondes que gardait la reine à ses côtés, mais tristement juste. « Prends garde à toi. Une alliance entre deux familles par un mariage est souvent doublé de deux unions. » Son sourire cassé s’étira plus. « Myrcella n’est pas si vilaine que ça... » Il retint tout rire, gardant du mieux qu’il pouvait son sérieux alors que la jolie Lannister arrivait à leur hauteur. Une brève pensée un minimum censée lui balaya l’esprit. Pourvu que les rires des centaines d’hommes entassés ici soient trop tonitruant pour qu’elle n’ait entendu quoi que ce soit, pourvu que la musique soit trop assourdissante pour que ses paroles ne soient venues jusqu’à elle. Toute inquiétude s’évapora bien vite aux premières paroles de la douce dame.

Il fallait toujours que Robb fasse tout mieux que tout le monde et sans même se donner la peine d’essayer. C’était une ligne de conduite qu’il semblait s’être donné aussi loin que Theon le connaissait. En voyant son cadet s’incliner pour effleurer de ses lèvres le dos de la main de la jeune femme, le Fer-né retint de nouveau avec difficulté un pouffement hilare. Il n’y avait pourtant rien de très extraordinaire à ce simple geste. L’alcool rendait les choses les plus élémentaires follement amusantes. Gardant les lèvres pincées dans un sourire torve, Theon écouta son frère roucouler de la plus jolie des façons. Sobre, le petit duo avait du mal à garder son sérieux bien longtemps. L’exercice serait d’autant plus compliqué ce soir. Theon écouta à peine la Lady Lannister agréablement corriger Robb sur l’usage de son nom. Le temps d’un instant il se retrouva fasciné par la chorégraphie des frisettes ébènes sur le crâne de son frère. Avait-il poussé le vice jusqu’à demander conseil à Sansa pour les coiffer si joliment ? Ses épaisses boucles d’encre retombaient lourdement sur son front et sa nuque, brillant d’un bel éclat à la lumière des flammes vacillantes. Plus sombres qu’une nuit sans lune, aussi avenantes qu’une clairière ensoleillée, personne ne restait indifférent à la tignasse soignée du jeune prince de Winterfell. Toutes les filles de la forteresse rêvaient de pouvoir enfouir leurs mains dans cette crinière proprette, d’y glisser leurs doigts et de jouer avec ces mèches faussement rebelles. Et avec le coton confortable qui roulait dans son cerveau pâteux Theon comprenait et partager cette curiosité de sensation en toute bonne foi. Cette chevelure resplendissante venait forcément du côté Stark, après tout Jon était lui-même gâté en la matière. On ne pouvait pourtant pas dire que la toison qui cadrait le visage de Ned remuait les chaumières.

En voyant que le séant de Kaithren avait trouvé bonne place sur la chaise, Theon cessa de rêvasser pour retrouver lui même sa place. Tout guilleret, il posa de nouveau un coude sur la table pour appuyer sa tête contre sa paume et l’empêcher de rouler bouler au sol. Il continuait de regarder d’un oeil amusé la jolie fille qui leur faisait l’honneur de sa présence. Si elle se montrait timide et réservée dans son attitude depuis son arrivée dans la ville d’hiver, Kaithren était pourtant bavarde. Tant mieux, c’était bien plus agréable que les fillettes muées dans un silence de tombe. Personne n’aimait faire la conversation à un mur. « Vous aimez monter ? Robb est un excellent cavalier, vous savez. » Les filles qui acceptaient de grimper sur un canasson pour se retrouver crotter et avec le cul endolori étaient rares. Mais ce n’était pas ce qui intéressait particulièrement Theon. Les taquineries maquillées étaient bien plus enivrantes. Il se garda toutefois de glisser un regard vers Robb au risque de laisser son sourire s’évanouir pour mieux rire et ses demi-mots voilés de bêtise. « Quant à la neige, vous en trouverez en vous enfonçant encore plus au nord. » Abandonnant poing et table, gardant son verre à la main, Theon se redressa pour s’appuyer contre le dossier de sa chaise. La question de Robb était trop ouverte pour pouvoir la mettre à l’aise et il était curieux de voir comment la jeune femme s’en sortirait. Certainement que pour pouvoir survivre dans la Cour de Port-Réal on leur apprenait à manier la verve à la perfection.

Aussi haussa-t-il simplement les sourcils en se trouvant sans réponse, alors qu’elle rebondissait sur la perche secourable que lui tendait Robb. Le Fer-né haussa lascivement les épaules à sa question. « Chasser les sauvageons et les déserteurs demande de connaître les bois avoisinant à la perfection, ma Dame. » Theon ponctua sa phrase d’un sourire entendu. S’il se donnait l’air de parfaitement maîtriser la situation et la discussion, il n’en était rien. En réalité les occasions de se pâmer devant la haute noblesse restaient rares à Winterfell et il préférait chasser les filles des cuisines qui offraient leur chaleur réconfortante contre quelques belles paroles d’un titre de noblesse important ou les catins qui offraient leur amour véritable et  éternel contre une misérable paie. Et en ce qui concernait la chasse aux déserteurs, ni lui ni Robb ni avait été confronté encore. Impressionner les dames facilement effrayée avec quelques paroles en l’air était une façon facile de gagner des points.

Loin d’être bien intéressé par la religion, Theon se montrait peu sensible au Bois Sacré et aux heures qui passait le chef de la famille Stark. Au contraire, les lieux lui inspirait un effroi particulier. Il détestait le visage gravé dans le tronc de ce gigantesque arbre et ne pouvait pas concevoir que la religion du Dieu Noyé soit considérée comme barbare quand certains venaient se recueillir devant ces choses terrifiantes au jugement éternel. Les légendes entourant ses protecteurs lugubres étaient d’une mélancolie glaciale. Non vraiment, rien ne l’inspirait à se rendre en ces lieux moroses. Mis à part la présence d’une demoiselle aussi agréable. Les barrals étaient silencieux à jamais. Étaient-ils aussi aveugles ? Il pouvait bien faire un effort pour un peu de bon temps. Y’avait-il meilleur endroit qu’un lieu de culte pour qu’une fille de bonne famille se perde dans ses bras ?  « N’importe quelle balade que celle du Bois Sacré serait plus agréable, mais si vous vous sentez d’humeur pieuse ce soir, qui sommes nous pour aller contre ça, n’est-ce pas Robb ? » Son sourire laissa dévoiler quelques dents pour un bref moment, avant qu’il ne se cache dans son verre pour y chercher quelques lampées.  « Allons-y maintenant. Discuter y sera bien plus simple. » Sans prendre le temps d’attendre l’avis des autres, Theon se leva. Il prit toutefois la peine de remplir correctement son verre et ceux de Robb et leur convive. Ils ne pouvaient décemment pas s’échapper du festin sans un souvenir.
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(#) Dim 21 Juil 2019 - 16:44
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À qui reviendra le corset de la lionne?Kaithren x Theon x RobbOh oui, le temps était à la célébration et ce, même si ça ne semblait pas particulièrement plaire à mon père. Ce que le roi Robert ordonnait, le roi Robert l’obtenait; il venait de nous le prouver. Père aurait sans doute préféré un repas intime avec simplement nos deux familles, mais le gargantuesque monarque avait plutôt désiré des festivités beaucoup plus ostentatoires. Mes pieds battant le vide sous ma chaise à un rythme décalé de la musique assourdissante qui déchiraient nos tympans depuis des heures, je riais à mes propres plaisanteries au sujet de Theon et Sansa alors que mon meilleur ami m’imitait avec peut-être un peu moins d’entrain. Theon et Sansa, Sansa et Theon…combien de fois avais-je taquiné mon presque frère au sujet de leur hypothétique mariage? Après tout, une union entre les Stark et les Greyjoy règlerait sans doute des siècles de discorde familiale, c’était évident. Le fait que père ait choisi de faire de Theon son pupille imposé était simplement pour effacer en lui tout envie de faire de ma cadette une femme-Roc; élevé en Stark, mon meilleur ami n’aurait pas d’autre choix de lui rester fidèle, non? En fait, c’était mon hypothèse personnelle, mais cette idée me plaisait bien. Theon était sans doute le plus proche de mes frères –encore plus que Jon- et marié à la coquette Sansa, on serait à jamais inséparable.


Stark et Greyjoy inséparable dans l’adversité, le froid, la tempête et l’hiver…que pouvait-on espérer de mieux comme alliance? Moi-même, j’ignorais ce que me réservait mon père comme mariage prometteur, mais l’idée soulever par mon compère me fit hoqueter d’horreur. Myrcella Baratheon? Bon sang, elle avait l’âge de Bran et semblait aussi vivante que la grenouille que Rickon avait tué ce matin! « Je ne suis pas comme ma sœur, je ne fantasme pas sur les marionnettes aux cheveux blonds. Regarde-les…on dirait la seule et même personne multipliés encore et encore » Glapis-je en prenant une mine effarée, pointant sans grande discrétion les dits clones.  « Myrcella Baratheon, aussi bien épouser une plante verte…elles partagent à mes yeux le même intérêt. On dit parcontre que Margaery Tyrell est très jolie et peu prude » Soupirais-je avec désespoir avant de terminer ma phrase par un sourire beaucoup plus gourmand. Hautjardin était terriblement loin de Winterfell et pourtant, la beauté de la jolie rose était vantée par tous les troubadours qui passaient par notre château. À ce stade, je préférais même épouser une Sauvageonne plutôt que Myrcella. Si père tenait tant que ça à une double alliance avec son vieil ami, qu’il regarde du côté de Bran ou d’Arya!


Est-ce que Lady Kaithren entendit mes dernières paroles concernant sa parente ou même la jolie Tyrell? Si c’était le cas, elle n’en laissa rien transparaitre puisqu’elle nous offrit un ravissant sourire ainsi qu’une délicieuse révérence. Adressant un léger sourire victorieux à mon frère de cœur lorsqu’elle nous demanda de sa voix roucoulante de l’appeler par son prénom, j’ai simplement incliné la tête afin de lui faire comprendre que ses désirs seraient des ordres tout en murmurant silencieusement à Theon "Kaithren" avec une moue goguenarde. Aurais-je pris de l’avance sur le rebelle des mers? Mon meilleur ami avait une telle confiance en lui qu’il ne doutait jamais qu’on puisse lui refuser quoi que ce soit; son attitude de rebelle était beaucoup plus séduisante pour les jeunes femmes que celle du parfait héritier que je devais affecter. Les femmes étaient attirés par mon titre beaucoup plus que par mon regard bleu et mon absence de talent pour leur parler. D’ailleurs, ce fourbe de Greyjoy eut l’audace de faire un sous-entendu aussi gros que le château sur mes supposés talent de cavalier. Furieusement rouge face à ce que voulait réellement dire le fer-né, j’ai tenté de cacher ma gêne dans mon bock de bière tout en lui envoyant un coup de pied sous la table. Le sombre crétin! Il savait que j’étais aussi innocent que Rickon sur les expériences à vivre avec une femme ! Je n’avais jamais été plus loin qu’un simple baiser contrairement à lui qui adorait dépenser son or auprès de jeunes femmes qui se faisait payer pour leurs charmes…et auprès de celles qui ne se faisait pas payer pour leurs talents.


« Je suis effectivement un cavalier assez téméraire, mais jamais autant notre brave Theon. Il ne dit jamais non, n’est-ce pas mon ami? Nous sommes heureux que notre contrée vous plaise Lady Kaithren, trop peu de vos compatriotes sont capable de voir la beauté glaciale de notre royaume » Susurrais-je d’une voix rauque en le foudroyant du regard. J’étais peut-être un peu trop ivre pour complètement comprendre ce que disait mon sournois amis, mais il me semblait qu’il escaladait encore plus dans l’improbable en parlant de la chasse aux Sauvageons. Bon sang, est-ce qu’il était sérieux? Les seuls sauvageons que nous avions pu voir avaient été chassés par les hommes de mon père. Ah ce petit saligaud, je commençais à comprendre comment il fonctionnait pour charmer toutes ces femmes dont il se vantait d’avoir l’entrecuisse! De la fanfaronnerie dit avec une telle assurance qu’elle ne pouvait qu’être réelle aux yeux de ceux qui l’entende! « Le Nord est dangereux, ma Dame » Répondis-je simplement d’une voix charmeuse à sa question concernant sur les visiteurs dangereux –aka les sauvageons- ne détaillant pas trop afin de ne pas mentir.


Seulement, la prochaine demande de Kaithren Lannister me laissa sans voix. Le Barral? Mais pourquoi voulait-elle voir cet arbre divin? J’étais pratiquement sûr que les larmes de sang de notre arbre-dieu s’écouleraient le long de son écorce dès que nous entrerions dans le bois-sacré tant on puait la vantardise et dans le bois-sacré, il me serait impossible de mentir. Complètement impossible. Seulement, Theon sembla aller également dans ce sens, comme s’il était d’accord avec les envies pieuses de la jolie blonde. Theon devant le Barral, de son plein gré? « Pourquoi pas? La nuit est plutôt clémente et les étoiles sont magnifiques à cette période de l’année » Affirmais-je néanmoins tout en me disant que nous aurions tout le temps pour la détourner du barral. Ce pari fait sur le coup de l’ivresse commençait à prendre une tournure tout à fait étrange. Regardant mon ami remplir nos coupes de vin, j’ai galamment indiqué la porte de sortie à la jolie blonde. La laissant passer devant nous, j’ai saisi le bras de Theon et le lui ait demandé d’une voix quelque peu déphasée : « Mais qu’est-ce que tu fais, à  tous les coups le Barral va nous tuer ou nous maudire jusqu’à la treizième génération! » On ne plaisantait pas avec les Anciens-Dieux et il était hors de question qu’on m’accuse d’avoir tenté de profiter d’une Lannister dans les bois sacrés!


:copyright:️ DABEILLE
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(#) Sam 27 Juil 2019 - 13:53
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Lorsqu’elle était assise sur un cheval en train de galoper, Kaithren se fichait bien de son confort. Elle aimait voir le paysage devenir flou autour d’elle, sentir le vent fouetter ses longs cheveux blonds et son visage jusqu’à lui faire venir les larmes aux yeux et surtout, elle aimait se déplacer vite et loin sans contrainte, à l’opposé total de sa vie confinée dans les salons et les cours intérieures du Donjon Rouge.

La réponse de Theon Greyjoy à son enthousiasme sans doute pas assez filtré, cependant, était clairement d’un tout autre registre, et elle se trouva très vite avec des joues écarlates. Elle n’était pas assez naïve pour ne pas comprendre ses sous-entendus, et lutta pour conserver sa contenance. A Port-Réal, on ne serait pas permis de lui lancer ce genre de choses de face : elle était trop proche du roi pour que cela ne soit pas dangereux. L’exercice était donc nouveau. Pas très subtile… mais peut-être un peu amusant tout de même. Elle prit le temps d’avaler une gorgée de vin.

« Peut-être pourrions-nous aller nous promener dans les jours qui viennent, en ce cas ? A défaut de neige, je suis certaine que vous auriez de très beaux endroits à me montrer. »

Elle avait pris soin d’utiliser des pronoms flous : elle trouverait bien quelque autre dame pour venir se balader avec elle, ou n’importe qui constituant un chaperon suffisant. Elle ne comptait pas aller tant au nord du Nord qu’elle devrait affronter la neige, elle n’était pas habillée pour cela, mais elle entendait chevaucher, en tout bien tout honneur. Faire la course, peut-être. Et ma foi, si c’était l’occasion de continuer à flirter… Elle était en quelque sorte en vacances.

Elle dégrisa cependant rapidement à la suite de leur discours. « Des Sauvageons ? » Ses yeux s’ouvrirent grand et un frisson la parcouru malgré la chaleur étouffante du Grand Hall. « Mais comment font-ils pour passer le Mur ? On dit qu’il est si haut que les jours de mauvais temps, on ne voit même pas son sommet depuis le sol. » Comment pouvait-on vaincre ça, et les valeureux gardes de nuit qui le protégeaient ? Elle avait une image très romantique de la chose. « Est-ce que vous l’avez déjà vu ? » Elle acquiesça au commentaire laconique de Robb : elle n’avait pas réalisé que le Nord était peuplé de ces dangers si spécifiques. Ce serait une bonne chose, en ce cas, s’ils l’accompagnait lors d’une hypothétique promenade à cheval.

Après de telles considérations, un Barral semblait beaucoup moins impressionnant. Elle bu à nouveau. Elle avait suggéré le Bois Sacré parce que c’était un endroit où personne ne remettrait en doute sa chasteté, et par désir de revoir ces arbres aussi pittoresques, aussi, mais nullement par piiété. Elle se rendait au Septuaire pour cela, et n’aurait même pas su la manière dont on était censé prier les Anciens Dieux. Elle jeta un regard intrigué à Theon , et lui rendit son sourire si particulier. Pour tout le mordant de ses paroles, il était terriblement charmant. Elle se demanda s’il faisait toujours ses dévotions au Dieu Noyé, ou avait adopté la foi de la famille dans laquelle il avait grandi. Robb Stark, lui, devait considérer le Barral comme un lieu de culte. « J’espère que je ne vous offense pas en faisant cette suggestion. » Son père avait-il été aussi avenant lorsqu’il était jeune ? Le visage séduisant du jeune homme se figerait-il de rides sous l’austérité de ses responsabilités, ses yeux pétillants finiraient-ils par devenir froid de colère et de regrets contenus ? Elle n’avait aucune envie de le découvrir prématurément. « Merci beaucoup. » remercia-t-elle Theon avec un grand sourire alors qu’il la resservait.

Boire autant n’était peut-être pas très raisonnable, mais elle avait envie d’envoyer au diable la raison, ne serait-ce que pour quelques instants. Elle se leva, sa coupe à la main, et prit la porte que lui indiquait l’héritier de Winterfell. Elle avait l’impression de flotter un peu en marchant, signe d’un agréable début d’ivresse.

Suivant le couloir éclairé de torches, elle laissa le brouhaha de la salle s’évanouir derrière elle, croisant à contre sens quelques domestiques chargés de victuailles. Le couloir débouchait sur un escalier extérieur, qu’elle descendit avec précaution, se tenant à la rambarde de sa main libre. Il était raide, et lui fit réaliser véritablement la force de la bière qu’elle avait goûté pendant le dîner, à moins qu’il ne s’agisse déjà du vin nordien. Elle s’arrêta en bas des marches et inspira profondément, attendant que les deux hommes la rattrapent, la fraicheur de l’air lui chatouillant la gorge. Sortir du Grand Hall était un soulagement.

« Par où va-t-on ? » Elle leva les yeux vers le ciel, les yeux brillants, puis s’adressa à Robb : « Vous aviez raison, les étoiles sont superbes. Des terrasses du Donjon Rouge, on peut voir toutes les lanternes de Port-Réal briller dans la ville, le soir, et c’est un beau spectacle, mais les étoiles y semblent éteintes. » Comment aurait-on ne pas trouver le Nord magnifique ?

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