Masquerade [FEAT : ROBERT, BRIENNE, TYRION, AURORA, OBERYN]

Une fête… Lui a une fête. Franchement, c’est bien la dernière chose que sa patronne aurait pu lui demander. Et pourtant, elle l’a fait. Le genre de chose qu’il déteste, qu’il abhorre par-dessus tout et voilà qu’elle lui colle presque le couteau sous la gorge pour l’y accompagner. C’est un marin bordel de dieu, un lieutenant de vaisseau ! Pas un foutu cavalier d’opérette, une amusette qu’on exhibait juste pour le plaisir. Mais finalement, avec un bon paquet d’argent agité sous les nez, Uther dût / put mettre sa fierté de côté. Non sans grogner dans ses dents pour la forme. Cette harpie commençait franchement à lui courir sur le haricot. Et paradoxalement, il ne se voyait pas franchement changer d’employeur. Bien que l’idée lui traverse l’esprit quand la Lannister lui expliquait déjà ce qu’il devrait se mettre sur le dos. Pas bien sûr de comprendre l’intérêt de tout ça mais un simple soupire vague finit d’achever sa volonté. Il sent que cette soirée va être longue… très longue. D’autant que notre homme ne s’y sentirait clairement pas à sa place. Lui, le taciturne de service qui cache pourtant, autant de sang noble que les autres. Les joies de l’ignorance.

Cette femme allait le rendre fou c’est peu de le dire. Versatile au possible, tantôt capricieuse et dangereuse, tantôt douce et tactile, c’était compliqué de s’y retrouver avec elle. Même après trois ans passés à la seconder. Et voilà qu’elle lui imposait une nouvelle épreuve. Tant pis… tant mieux ? C’est sur le dos d’un lourd destrier noir, la Lionne assise en amazone pour ne pas froisser sa tenue toujours aussi ostentatoire, que les deux débarquaient sur les lieux du rendez-vous. Bien évidemment, Uther l’aide à descendre de la monture, la portant sans aucune difficulté jusqu’à ce qu’elle tienne sur ses pieds puis lui propose son bras et s’avancent. Déjà, le lieutenant avisait la présence de certaines têtes connues, mais de loin. L’homme s’est toujours tenu plus ou moins loin des petites affaires de sa patronne. Il ne peut cacher une certaine inquiétude tout comme de la perplexité voir un malaise. Il n’est pas adepte de ces jeux de dupes, ces ronds de jambes et l’hypocrisie latente des nobles en tous genres. Soudainement, son bateau lui manque.

Port-Réal. Si il y a un endroit dans toute la création que la Vipère abhorre, c’est bien celui-là. Capitale de Westeros, elle est censée être le phare de ces terres mais n’est finalement qu’une pomme rongée par les vers, une multitude de vers et de vices. Evidemment, il ne vise pas Cul-Pucier ou d’autres quartiers populaires où s’entassent tant la plèbe que les coupe-jarrets en tout genre. Mais plutôt ce qui se cache à l’intérieur du Donjon Rouge. De ce que ces murs qui ne tombent jamais renferment au plus profonds de leurs fondations jusqu’à la salle du trône. La tête tournée vers cette imposante construction qui s’élève au dessus de la mer, on pouvait lire dans son regard, toute l’aversion que cela lui apportait. Par chance, ce n’est pas pour ça qu’il se trouve en ville, ayant quitté Dorne depuis quelques temps déjà, histoire de « prendre l’air » en toute discrétion, comme à son habitude. Notre homme est un voyageur, un aventurier en somme, bien loin de se complaire trop longtemps entre les murs de Lancehelion ou des Jardins Aquatiques. Profiter de la vie tant qu’ on le peut et l’un de ses crédo et si pour cela, on pouvait allier l’utile à l’agréable, cette invitation à cette fête tombe plutôt bien ?

Ellaria a ses côtés, La Vipère Rouge était loin d’être venue seule. Son amante de cœur n’est jamais très loin dans ce genre de mondanités où elle peut se montrer encore plus redoutable que lui. Redoutable et tout aussi hédoniste. Deux cœurs qui battent à l’unisson, sur une même longueur d’onde lorsqu’il s’agit de goûter aux plaisirs divers et variés de cette existence. D’où pouvaient-ils débarquer ainsi ? Sans carrosse, sans chevaux ? Toujours sans attirer les attentions que les Dorniens se présentent aux portes, sur les lieux du rendez-vous. Et déjà du beau monde qui s’affiche. Le regard du Prince se durcit un peu quand il aperçoit devant eux, des Lannister à n’en pas douter. Toujours à exhiber lions et parures. D’ailleurs, celle qui mène la danse ne lui est pas inconnue. C’est tout de même un fin sourire amusé qui apparaît lorsque le brun avise un Tyrion déjà bien aviné. Cela doit être le seul de toute cette foutue lignée pour lequel il pourrait avoir de la sympathie. Des sauvageons, femmes d’origine modeste, l’impressionnante Brienne De Torth aussi. Eh bien, eh bien. Voilà qui promet d’être franchement intéressant .

Les Dorniens se « contentait » si l’on peut le dire ainsi, de tenues légères en cette saison, cintrées et parfaitement taillées. Soie, lin, jacquard tissé, le tout oscillant entre le beige, l’ocre ou le jaune. La longue tunique du Prince semblait comme refléter les écailles d’un serpent, une ceinture large à boucle de cuivre et d’argent lui ceignait la taille en reprenant le même motif. Les pans légèrement ouverts sur sa peau hâlée découvrait ce médaillon qu’il ne quitte jamais, frappé de ses propres armoires du soleil et de la lance entouré d’un serpent rouge.

Si le couple de Dorniens passaient inaperçu, c’était tant mieux pour le Prince qui était plus curieux d’apprendre ce que la soirée réserve que de devoir jouer les sociables dans toute cette cour hétéroclite. Ils sont un peu comme ça les gens de Dorne, n’ont pas sauvages mais disons, particulier. Et en parlant de particulier d’ailleurs, Oberyn ne pouvait détacher son regard de la grande - ou plutôt immense - blonde plus loin. Il faut dire que dans toute cette troupe, il y a un nain tourmenté par une sauvageonne et une géante… qui joue les sauvageonnes. Le grand écart est franchement cocasse pour que le Prince le souligne et en fasse part à son amante de cœur qui remarquait bien sûr tout cela.

- Je vais nous chercher de quoi boire avant que l’on ne meurt d’inanition mon cher.

Soufflait alors la Sand dans le creux de son oreille non sans déposer un baiser presque chaste dans le cou du Dornien. Ce dernier sourit et hoche la tête puis comme toujours, les mains croisées dans le dos, il fait mine de laisser divaguer son attention de ci, de là, pour finalement se tenir proche de la dame aux cheveux d’or. C’est que Westeros peut receler bien des trésors et parfois, ils n’ont pas l’apparence que l’on pense. Et l’apparence… la Vipère Rouge n’en a que faire. D’autant qu’il est plus intrigué par les capacités martiales de la chevalier que par sa tenue ou son allure.

- Est-ce la perspective d’une soirée étrange ou une mission particulière qui vous amène dans ces lieux, Dame Brienne ?

On a beau se tenir éloignée des affaires du « nord », quand l’on s’appelle Oberyn Martell, mieux valait être à l’écoute de ce qui s’en raconte. Il arbore une attitude désinvolte, tranquille quant à son ton il est courtois, aimable et sans aucune moquerie. Au contraire. L’on peut deviner sur quelques intonations et syllabe, l’accent si particulier des terres du sud.