La grande arène de Meereen ; Une vaste étendue de sable bordée par de hauts gradins taillés dans la roche et le bois, le tout éveillé par le tissu ondulant des drapeaux, par la prestance divine des statues et par la lueur rougeoyante du sang. Tu n’aurais jamais cru finir un jour dans un pareil endroit, toi qui voyageais encore il y a quelques jours bien tranquillement au travers d’Essos ; Il t’a suffit d’une action, d’une infime action de bienveillance et de compassion. Tu as en effet voulu la défendre contre l’injustice cette fille si similaire à Shae, ta tendre petite fille, et tu as encore une fois échoué. Elle a rejoint de force son nouveau maître, tandis que toi tu as lâchement été lacéré et transporté jusqu’ici, dans cette geôle sombre et humide. L’arène se trouve de toute évidence juste au dessus de ta tête ; Ca pu la mort et le sang, si bien que les gens en sont devenus fous, ivres, avides. Ils réclament oui, ils réclament à voir de nouveaux cadavres s’échouer dans le sable brûlant en hurlant et frappant dans leurs mains, ainsi que contre les gradins. Sans parler qu’aujourd’hui ils ont une invitée de marque ; Une invitée qu'il faut honorer, une invitée qu'il faut vénérer.
Seul et observé méchamment par des hommes enfermés dans la cellules d'à coté, tu es attaché au mur par de lourdes chaînes qui lacèrent froidement tes poignets. Néanmoins la douleur est infime comparé à celle que tu ressens depuis qu'on t'a injustement fouetté, à Volantis. Tu sens en effet ton dos te tirailler à travers le semblant d'armure de cuir qu'on t'a enfilé il y a quelques heures ; La chemise qui y dépasse est d'ailleurs tachée de sang. Ton visage est sali de sueur et de poussière, et tes cheveux de blé assombries par la saleté. Le sauvage, voila comment on t'appelle ; Mais qu'as-tu de plus sauvage que ceux qui t'observent comme s'ils voulaient te dévorer? ...
Tu traverses le couloir de la mort en compagnie de ces hommes, à peine moins pitoyable que toi. Tu devines alors aussitôt lesquels mourront en premier et, alors que tu frottes tes poignets douloureux et que la lourde grille se lève pour laisser le soleil vous éblouir, tu te promets de ne pas les accompagner. Bien que ton moral soit au plus bas, tu te battras en effet jusqu'à la fin et ne laisseras pas le destin détruire le peu d'honneur qu'il te reste. Ainsi, tu marches aux côtés des autres gladiateurs, avançant au centre de l'arène pour vous présenter au maître de ses lieux. Tes yeux luisant étrangement des profondeurs des océans se lèvent alors vers la grande tribune, protégés du soleil par ton avant bras que tu as porté sur ton front. Ton attention se porte ainsi aussitôt sur elle, ignorant tout ce qui se trouve autour. Quelque chose te traverse, te transperce ; Pourtant c'est bien de la colère qui éclate dans tes pupilles. Une colère immense. Une colère terrible. Phénomène de l'injustice ; Comment une reine peut-elle vouloir tout ça?
Tu ne dis pas mots et ne fais aucuns autres gestes tandis que l'animateur arrive prêt de vous, applaudit jusqu'à ce qu'il lève les bras vers les cieux. « Peuple libre de la cité de Meereen. Par la bénédiction de notre grâce et de sa majesté la reine, bienvenus aux grands jeux! » La foule acclame de nouveau et tu l’observes en tournant la tête ; Choqué, outré. Sont-ils tels des animaux ? Toi qui as pourtant apprécié faire couler le sang, s’était celui de tes ennemis ; Pas celui d’un parfait inconnu dont tu ne connaissais même pas le nom, ni l’histoire. « Qui triomphera? » Demande t-il, question purement rhétorique alors qu'il se met à nous présenter. « Le champion de Meereen? » L'homme, vêtu d'une armure de métal noir, s'avance d'un pas vers l'estrade et s'incline en s'adressant à Daenerys. « Je me bats et meurt pour votre gloire. » Alors, le champion revenu à sa place, l'animateur continue. « Le Dothrak exilé ? » Qui s'avance, présentant un fort accent. « Je me bats et meurt pour votre gloire. » Avant de reculer et de laisser sa place. « Le colosse de Braavos ? » Qui se présente à son tour. « Je me bats et meurt pour votre gloire. » Puis vient enfin ton tour. « Ou… Le sauvage de l’outreterre!? » Tu restes immobile et silencieux ; Regardant un bref instant l'animateur, avant de porter ton regard sur elle. Non, jamais tu ne feras honneur à une personne acceptant pareille boucherie. Jamais plus tu ne feras honneur à un monstre. « Prononce ton vœu, ou je te fais arracher la langue pour donner une raison à ton silence. » Murmure sèchement le présentateur. Tu fronces alors les sourcils et gronde légèrement, avant de t'exclamer, haut et fort. « Je me battrais seulement pour ma vie, et mourrais pour votre bon plaisir. » Le présentateur, étonné et indécis, regarde alors son maître qui lui fait un geste de la tête. « Tuez le. » Ordonne t-il alors tandis que, aussitôt, les gladiateurs armés se retournent vers toi.
Tu fais ainsi quelques pas en arrière ; Etant pour ta part non armé tu n'as clairement aucune chance face à l'épée, la lance et le fouet tranchant. Pourtant ton visage ne trahi aucune peur, mais encore et toujours cette colère. Un véritable brasier dans l'océan. « Ces trois hommes sont des gladiateurs, et l'autre un étranger condamné à mort pour un crime impardonnable ; Il a vécu sans honneur, et mourra sans honneur. » Explique le présentateur alors que les hommes s'apprêtent à attaquer.
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Kai Chai & Daenerys Targaryen
La traditionnelle arène de Meereen était face à moi. Elle était grande, plus grande que ce que je m’imaginais, bien trop grande pour un lieu destiné au divertissement du peuple par la mort. Combien d’Homme ont perdu la vie en ce lieux ? Je ne souhaite me poser la question plus longtemps et pourtant, je m’apprêtais à faire redémarrer cette tradition infernale. Les gradins étaient bondés, toute la ville s’était rassemblée en ce lieux pour inaugurer les nouveaux jeux de Meereen. Quel désarroi ! A peine avais-je posé pied sur son sable poisseux de sang et sur son estrade que déjà la honte et l'écœurement m'envahissait. Je savais que la paix de mon peuple devait passé par cette étape, ou du moins il me l'avait été conseillé par plusieurs personnes. Même si je n’écoutais souvent que ma propre opinion, mon devoir de reine était un devoir de protection envers mon peuple et les récent meurtre en pleine ville de Meereen ne me faisait pas gloire. Je pris place sur mon siège qui était situé au centre de l’estrade, la bannière du dragon à trois têtes, la bannière des Targaryen, ma bannière m’entourait tout comme Missandei qui siégeait à mon côté gauche. Hizdahr Zo Loraq, lui, siégeait à ma droite suivie de Lord Tyrion. Quant à Daario Naharis, il se trouvait derrière moi assurant ma protection avec quelques gardes immaculés.
Les combats allaient en se succédant, mort après mort, ovation après ovation, si bien que j’en avais la nausée. Hizdahr Zo Loraq était définitivement mon opposé. Il prenait une joie et un plaisir immense dans la contemplation de ces combats, se cachant derrière l’excuse que les traditions doivent demeurés. Mort après mort, je devais surmonter mon dégoût et applaudir pour faire débuter chaque nouvel affrontement. A quoi bon, essayait de sauver un peuple de la mort, si ce dernier ne trouve que réconfort dans la mort des suivants ? Les Hommes étaient-ils ainsi ? Bien que je ne fusse ni enchaîné, ni attaché, l’obligation de ma présence dans cette arène me faisait sentir de nouveau comme une prisonnière, comme une esclave. C’est ce que j’avais récolté, à vouloir libérer les esclaves, je m’étais perdue moi-même jusqu’à en devenir une. Un nouveau combat allait débuter, mais il en était trop pour moi. Je refusais d’entendre plus longtemps les paroles odieuses de Hizdahr Zo Loraq et surtout des combattants « Je me bats et meurt pour votre gloire. ». Je ne pouvais plus entendre cette phrase, n’avait-il pas la moindre considération pour leur vie ? Bien-sûr que non, la plupart d’entre eux était soit esclave, soit briguant, soit pire, jamais on ne les avait élevés en leur mentionnant que chaque vie humaine pouvait être précieuse. Je m’apprêtais à me lever lorsque l’un des combattants ne prononça pas ses paroles. J’étais intrigué, il voulait se battre pour sa vie, au moins il y avait une personne intelligente pour qui la vie importée. Bien que ce fut à mon coup, ce ne fût pas au coup du présentateur qui ordonna de le faire exécuter. Qui était-il pour donner cet ordre ? Alors qu’il assénait son discours de mise à mort fièrement, je me leva de mon siège. « Qui êtes-vous pour prononcer une telle sentence ? Avez-vous droit de vie ou de mort dans la ville de Meereen ? Dans ma ville ? Si j’en crois les traditions de cette arène, il ne peut y avoir de combat sans que je ne frappe dans ma main ? L’ais-je fait ? Vous paierez le prix de votre erreur, d’avoir voulu mettre à mort un homme. » je fis signe à Daario Naharis et à deux immaculés de s’approcher afin de leur chuchoter ce qu’il avait à faire, me répondant par un hochement de tête et se dirigeant vers le cœur même de l’arène.
« Cet homme est gracié, et se trouve libre. » Daario Naharis et les deux immaculés arrivèrent à hauteur du combattant gracié et lui demandèrent de bien vouloir les suivre sur l’estrade. J’étais curieuse de connaître son histoire à présent.
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