Yara Greyjoy ° As long as we're alive, we're a threat.

Il était une fois, un roi et une reine régnant sur un royaume de sel, de fer et de pierre. Vivant dans un château au sommet d’une haute falaise surplombant plusieurs petites îles, ce couple royal observait avec déconfiture le premier héritier de la famille. Dans les îles de fer, on disait que la naissance d’un fils costaux et vagissant à pleins poumons était un bon présage, que ses cris furieux exprimaient la colère du puissant Dieu Noyé et que ça indiquait que sa naissance avait été embrassée par l’Antique Voie. Seulement, le premier héritier du royaume était une fillette, aussi bien dire une sirène complètement inutile. Le vieux roi Balon ne comprenait pas comment il était possible qu’elle soit née fille, les premiers nés avaient toujours été masculins chez les Greyjoy et ce, depuis des siècles. La déconfiture du roi maussade et violent laissa place à une colère sans nom; de toute évidence, cette tare venait des organes reproducteurs de la reine et il lui fit clairement comprendre qu’elle avait intérêt à lui pondre un fils si elle voulait espérer rester reine pour plusieurs longues années.


La petite princesse de fer grandit dans la plus grande indifférence de son père, malgré ses efforts pour se faire remarquer de lui. Dédaignant les broderies, les cours de chants et les robes, elle enfilait sans ses les vêtements de ses frères cadets – parce que oui, les menaces que le roi fit à sa femme semblaient avoir portés ses fruits- et s’imposait dans les cours d’escrimes, de tir à l’arc et de stratégie militaire. Même gamine, personne ne parvenait à lui refuser quoi que ce soit puisqu’elle possédait le charme de sa mère et la rouerie autoritaire de son père. Le seul apprentissage qu’elle suivait avec l’autorisation officielle du roi était ceux de navigation et même le roi s’enorgueillit de son immense talent, même s’il le cachait plutôt bien. Yara vieillissait avec l’arrogance des plus grands seigneur des îles de fer et il était évident que la mer tempêtait dans son âme tout entière.


La princesse grandit donc avec la grâce d’un prince des îles de fer, faisant rager ses frères beaucoup moins doués qu’elle alors qu’ils étaient véritablement dotés de cette queue qui lui faisait tant défaut. Fière et forte de sa différence, elle adorait les narguer encore et encore sans se soucier d’égratigner leur fierté. Celui qu’elle aimait le plus taquiné était le plus jeune de ses frères, le rêveur petit Theon. Contrairement à ses autres frères qui étaient bouffis de leurs importances, elle ressentait une réelle affection pour le dernier-né qui semblait beaucoup plus curieux et ouvert à la différence. Lorsque son père se rebella contre la couronne afin de récupérer l’indépendance totale des îles de fer, elle pleura beaucoup plus le départ de Theon pour Winterfell en guise de punition après l’échec de cette bataille mal dirigée que par la mort de ses deux lors de l’affrontement. Elle avait treize ans et était maintenant l’unique héritière du trône de sel et de sang, Eddard n’ayant pas jugé bon de la retirer de la garde de son père, elle qui n’était qu’une femme.


Son père pleura la disparition de ses fils pendant des semaines alors que la reine se laissa mourir de chagrin, incapable de trouver la volonté de vivre pour une fille dont elle n’avait jamais voulu. Yara aurait pu se laisser aller dans la mélancolie également, mais ce n’était pas son genre. Elle décida de relever les manches et de devenir la plus grande capitaine que les îles de faire n’auraient jamais connu. À quinze ans, elle possédait déjà son propre navire qu’elle surnomma le Vent Noir et une équipe d’hommes prêt à tout pour réaliser le moindre de ses désirs. Son père voulu lui imposer son équipage, mais elle montra la force de son caractère en décidant qu’elle en ferait autrement. Son équipage, elle l’avait choisi depuis des années et c’était tous des hommes qui avaient appris à la respecter par ses nombreux faits d’armes. Bien évidemment, son père ne put que s’incliner devant la volonté de fer de sa fille, appréciant de plus en plus le caractère de feu qu’elle montrait. Peut-être que cette princesse était doté d’un paires de couilles après tout, songea-t-il.

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