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Almarik Mallister | Je suis personne et tout le monde à la fois

 :: Et voici que débute ma garde :: Je vivrai et mourrai à mon poste :: Je meurs Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
(#) Lun 17 Juin 2019 - 18:01
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Almarik Mallister



Nom : Mallister • Prénom(s) : Almarik • Date de naissance : Été an 264 • Groupe : Longue-nuit • Allégeance : Au Seigneur du Val et au roi qu’il décide de suivre • Métier : Chevalier du Val • Classe sociale : Chevalier • Statut matrimonial : Célibataire• Orientation sexuelle : Bisexuel • Plus grande peur : Devenir un marcheur blanc et ainsi tuer ceux qui lui tienne à coeur • Plus grand rêve : Devenir quelqu’un aux yeux de la femme qu’il aime • Je me souviens de mon ancienne vie : Oui • Scénario & Pv & Inventé ? : Inventé • Avatar : Clive Stadden
Code:
<span class="avatarpris">CLIVE STADDEN</span> • [url=http://firstandlastwinter.forumactif.com/t475-almarik-mallister-je-suis-personne-et-tout-le-monde-a-la-fois#4571]Almarik Mallister[/url]
Caractère
Almarik a un fort instinct protecteur; il est prêt à tout pour préserver la vie de ceux à qui il a juré fidélité, et ce même contre leur volonté. Malicieux et légèrement gamin, il a toujours un éternel sourire de plaqué contre ses lèvres et ce, même lorsqu’il combat. C’est un homme bien mystérieux qui en dit très peu sur sa vie personnelle parce qu’il ne sait plus réellement ce qu’est sa vie. Il a tant d’identités différentes qu’il lui arrive souvent de ne plus se rappeler qui il est et d’où il vient. Il est personne.

Optimiste jusqu’au bout des ongles, il préfère voir la vie pour ce qu’elle est plutôt que de toujours voir ce qui pourrait lui arriver. C’est un excellent narrateur qui adore raconter des contes et légendes à n’importe quel moment de la journée; il est même fréquent de l’entendre chanter lorsqu’il est seul ou au contraires lorsqu’il partage un feu avec d’autres cavaliers. C’est un homme fier, qui place l’honneur et la loyauté au-dessus de tout. Lorsqu’il prête allégeance, rien ne peut lui faire changer d’idée. Sans être un dépravé, il aime bien partager la couche de quelques jolies personnes, peu importe le sexe ou l’âge de son partenaire, tant que ça reste dans les limites de l’acceptable.

C’est un homme extrêmement discipliné et très critique envers lui-même, il accepte difficilement l’échec. Facilement abordable, il a facilement un geste tendre pour son interlocuteur quel qu’il soit et il peut devenir rapidement complice avec un inconnu qui lui plait bien. Étant né dans une famille moins fortuné, il a cohabité avec la misère des paysans et ne manque jamais de se montrer généreux lorsqu’il voit quelqu’un dans le besoin. Par contre, méfiez-vous de ses colères froides. Derrière ses sourires joueurs et son regard brillant, il demeure tout de même un redoutable tueur. Il n’est pas du genre à hurler et à réclamer vengeance, mais il parvient toujours à tuer une personne qui lui doit une mort, peu importe le temps que ça lui prendra.    
Signes particuliers

Almarik est ce qu’on appelle communément un sans-visage, il possède donc sa propre petite crypte à visages dans le Val, dans les souterrains d’un vieux moulin abandonné.

Il a une fine cicatrice sur la plane de son pied gauche et qui ne disparait jamais, peu importe l’apparence qu’il prend. Par chance, seul ses différents amants/amantes peuvent le voir dévêtus jusqu’à ce stade de nudité.

Il n’a jamais coupé véritablement ses cheveux, appréciant la coutume Dothraki qui spécifie qu’on les coupent seulement si on perd un duel.

Il traîne toujours de la nourriture dans une poche de tunique ou dans un grand sac lorsqu’il part en campagne.

 
valar morghulis
Behind the screen

Pseudo web : Storm • Surnom(s) : Stormy-boy • Âge : 27 ans, mais plus pour longtemps • Ce que tu fais dans la vie : Toujours infirmier • Comment avez vous connu le forum ? : Facebook • Comment trouves tu le forum ? : dois-je encore le spécifier? • Un petit mot : J’vous aimes, bande de taré • Souhaite tu être parrainé ? : Nop, c’est bon


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(#) Lun 17 Juin 2019 - 18:04
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My story

Jamais de mémoire de petit garçon, on avait vu une fillette plus ravissante que celle-là, en tout cas, c’est ce que pensa Almarik Mallister la première fois qu’il vit les deux fillettes de Lord Tully. Les deux étaient terriblement jolies, mais le cœur vaillant du petit garçon avait fondu lorsqu’il avait fait face à Lysa. Il avait tant été sous son charme qu’il avait été incapable de parler lorsqu’elle le salua gentiment en lui tendant une pomme. Il fallait dire qu’il revenait de la côte où il avait tenté d’attraper quelques oursins pour le repas du soir et qu’il devait beaucoup plus ressembler à un petit mendiant qu’au fils unique de la famille vassale des Tully. Incapable de la détrompé, il avait simplement accepté le fruit et l’avait regardé partir, sa jolie petite silhouette auréolé d’un épais nuage de cheveux roux dansant dans le soleil qui déclinait. Ce soir-là, Almarik avait été incapable de manger alors que normalement il mangeait toujours comme un ogre. Ses parents s’étaient inquiété pour sa santé, mais il avait été incapable de les rassurer, il ne faisait que fixer sa pomme avec adoration et émerveillement. Cette pomme, il ne la mangerait jamais décida-t-il avant de s’endormir le sourire aux lèvres, en la serrant contre lui. Cette nuit-là, il rêva de la petite Lysa Tully, d’un grand mariage sous les pétales de roses et d’un amour éternel.


Seulement, lorsqu’on est un Mallister, on apprend plusieurs leçons de vie; la première était qu’une pomme a une très courte espérance de vie avant de pourrir, la deuxième était qu’un Mallister n’avait aucune chance de terminer sa vie avec l’une des filles de Lord Tully. Almarik l’avait rudement appris lorsque son père l’avait entendu se vanter à ses amis que Lysa et lui était pratiquement fiancé. Il avait reçu plus de coup de fouet qu’il ne pouvait en compter. Dans sa tête de gamin, ce châtiment avait duré des heures alors qu’en réalité, ça n’avait duré qu’une petite dizaine de minutes. Est-ce que ça avait tué ses espoirs de mariage grandiose avec cette magnifique fillette? Non, il avait simplement cessé de s'en vanter. Pendant presque un an à tous les soirs, il gagnait la côte dès que la pénombre obscurcissait le ciel et s'installait sur le même immense rocher afin de s'y étendre pour contempler la voûte étoilée. "Faites qu'elle m'aime, je promets une dévotion éternelle au Anciens Dieux si elle m'aime"Souhaitait-il chaque fois qu'une étoile plus brillante que les autres traversait le ciel. Seulement, il n'eut jamais l'occasion de savoir si son rêve aurait un jour l'occasion de se réaliser puisque sa vie changea à jamais lors d'une nuit particulièrement chaotique.



Almarik savait qu'il était idiot de se rendre au rocher lors de cette fameuse nuit orageuse. Les nuages noirs était beaucoup trop menaçants pour qu'il puisse voir la moindre étoile et pourtant le brave gamin retrouva sa cachette, tentant de ne pas angoisser face à la rage de la mer qui percutait avec violence la côte. Dans sa tête d'enfant, il croyait que s'il manquait un soir, les Dieux le jugeraient indigne de la famille Tully et qu'ainsi son rêve ne se réaliserait jamais. Par trois fois, il failli se rompre le cou en glissant sur les pierres humides, mais à chaque fois, il n'eut qu'à repenser au sourire lumineux de la petite fille aux cheveux roux pour reprendre courage et continuer son chemin. Ce fut certainement parce qu'il se concentrait beaucoup plus sur son équilibre afin de ne pas tomber à l'eau qu'il ne remarqua pas l'immense navire qui fendait les mers, imperturbables face à la fureur des éléments. Ce fut lorsqu'il entendit le cor de guerre provenant de la côte qu'il releva la tête vers l'infini trouble de la mer d'encre et qu'il remarqua finalement le navire qui fonçait droit vers lui, tel un dangereux dragon de mer. Les voiles déchirées battaient furieusement l'air au rythme du souffle du vent et conférait à l'immense structure de bois un aspect beaucoup plus menaçant. Almarik aurait aimé fuir, mais une immense douleur lui traversa la cuisse à l'instant même où il tourna les talons et il s'effondra contre les rochers, sa tête heurtant le rocher qu'il aimait tant avant que son petit corps sombre dans les entrailles marins qui avaient engloutis tant de ses ancêtres.


Le gamin ne su jamais combien de temps il resta dans l'inconscience puisque son esprit fiévreux le faisait alterner entre un delirium chaotique et un coma agité. Il ne le savait pas à cette époque, mais la flèche qui l'avait atteint à la cuisse avait été trempée dans un poison destiné à tuer lentement son gibier, mais il n'eut pas cette chance. En effet, le capitaine du navire qui avait envoyé son homme le repêché avait été terriblement intéressé par son teint pâle, sa haute stature malgré son jeune âge et par sa chevelure qui alternait entre le blond clair jusqu'à l'ambré foncé. Plutôt que de le laisser mourir, il décida de le remettre sur pied pour le vendre comme esclave à Braavos. Ce fut seulement lorsque le navire frôla le port du célèbre port que le capitaine dont Almarik ignorait tout lui fit boire l'antidote, craignant sans doute que le gamin saute à la mer s'il venait qu'à retrouver un élan de vitalité. Jamais Almarik ne sut qui l'avait enlevé et sous quel pavillon il avait navigué pendant des semaines. Il ne vit jamais le visage du capitaine tout comme il n'entendit jamais sa voix. Les autres prisonniers lui expliquèrent faiblement que c'était ainsi que le commerçant d'êtres humains conservait son anonymat et se prévenait des risques de représailles si l'un des prisonniers réussissait à communiquer avec un membre de leur famille une fois rendu sur la terre ferme. Pourtant, le petit garçon se jura silencieusement qu'il retrouverait cet homme un jour et qu'il le tuerait de ses mains pour l'avoir ainsi séparé de son unique amour.
 

Son arrivé à Braavos fut sans doute l'un des événements les plus effrayants que vécu Almarik au cours de sa longue vie. Le soleil l'aveuglait, le paysage ne ressemblait à rien de ce qu'il avait connu auparavant, les chaines qui entravaient ses poignets et ses chevilles le faisaient souffrir et il ne comprenait rien au dialecte des étrangers qui l'entouraient. Il était complètement perdu. On le conduisit avec une dizaine d'autres gamins sur une grande scène de bois en lui hurlant dessus, en le frappant lorsqu'il tentait de résister ou lorsqu'il était trop lent. Pieds nus, sa tunique complètement déchirée et ses cheveux emmêlés par le sang de sa plaie à la tête et le voyage chaotique qu'il venait de faire, son esprit d'enfant tentait de trouver une explication logique à ce qu'il vivait, mais la logique n'existait plus lorsqu'on devenait un esclave. Almarik ne comprenait certainement pas la langue de ses inconnus, mais il n'était pas idiot pour autant. Il voyait bien que ces hommes étrangement vêtus hurlaient des mots sans queue ni tête, que l'un d'eux finissait toujours par tendre de curieuses petites pièces métalliques en échange de l'une des chaînes qui était reliée au cou de l'un des gamins. À chaque fois que l'un des garçons était vendu, ceux qui hurlaient redoublaient d'ardeur, souhaitant remporter le prochain du lot. Almarik fut le dernier à être rudement poussé à l'avant du présentoir et il tomba à genou face contre terre devant tous ces inconnus, ses jambes étant beaucoup plus faible depuis qu'il avait été blessé par la flèche de l'arbalète qui l'avait fait tombé dans la mer, lorsqu'il était encore à Westeros.


Les enchères ne durèrent pas longtemps, son teint maladif n'incitant pas les acheteurs à miser sur un animal qui était destiné à mourir dans la prochaine semaine. Pourtant, une voix grave et glaciale s'éleva au-dessus des moqueries et la foule se fendit lorsqu'il s'approcha pour caresser la joue crasseuse de l'enfant. Almarik avait levé le regard vers son nouveau maître et avait senti son âme quitter son corps lorsqu'il croisa les prunelles sombre et inhumaine de Ellario Taminis. Lui qui pensait avoir connu la souffrance ces dernières semaines n'étaient pas au bout de ses peines.



Tu es à moi et tu n'es rien


Almarik avait toujours été considéré comme un brave gamin bien qu'un peu trop rêveur aux goûts de ses parents. Toujours prêt à aider, il ne rechignait jamais devant une corvée et était toujours le premier à tendre la main à ceux qui en avait besoin. Lorsque l'homme effrayant l'avait tiré rudement vers sa demeure, se souciant peu de l'étrangler, Almarik avait avait stupidement cru qu'il pourrait sans doute obéir aux ordres de ce maître le temps qu'il trouve le moyen de se sauver...mais il en avait été incapable. Il était certes un gamin qui ne connaissait pas le langage qui lui pleuvait dessus d'une voix cinglante, mais il se doutait bien qu'il n'était pas normal que le maître des lieux le force à se dévêtir devant la centaine des esclaves qu'il possédait afin de palper son corps avant de le forcer à effectuer un brin de toilette devant tout le monde. Almarik avait tenté de résister, mais l'homme était plus fort que lui et l'avait fait s'agenouiller au sol un peu comme lorsqu'il avait perdu pied sur le présentoir. Instantanément, deux géant à la peau de charbon s'empressèrent de soulever ses bras afin qu'ils soient complètement parallèles avec le sol tout en posant chacun pied sur mes mollets afin de me forcer à rester immobile.



Le père d'Almarik l'avait déjà fouetté pour le punir de l'une de ses nombreuses bêtises, mais jamais il n'avait pris le même plaisir pervers et sadique qu'en pris Ellario à le faire. Les coups pleuvaient de plus en plus fort et déchirait la peau de son dos alors que le petit Mallister luttait en vain pour contenir ses larmes. Son corps en entier convulsait alors que son jeune esprit luttait pour ne pas céder à la folie ou à l'abandon. Le gamin tenta de se débattre contre la poigne des esclaves qui le maintenait en place, mais malgré sa robustesse pour son âge, il demeurait tout de même un enfant. Il se sentit sur le point de défaillir lorsqu'un éclat orangé attira son regard, lui rappelant ainsi la chevelure de la jeune fille dont il était tombé amoureux. Bien que les larmes dévalaient toujours sur ses joues, que son corps hurlait sa souffrance par des soubresauts incontrôlables et que des gémissements s'expiraient souvent d'entre ses lèvres, il trouva la force de fermer les yeux et de concentrer son esprit sur Lysa. Cet homme avait certainement le pouvoir d'abîmer son corps, le fracasser chacun de ses os, mais tant que l'image de Lysa brûlerait en lui, jamais il ne parviendrait à détruire ce qu'il était...



...mais Almarik, dans sa grande naïveté d'enfant, se trompait terriblement.



Il ne se rappelait pas d’avoir perdu connaissance pendant la séance punitive, ce fut pour cette raison que le petit garçon s’étonna de se réveiller dans l’obscurité le plus total. Souffrant le martyr chaque fois qu’il inspirait un peu trop profondément, il avait l’impression que son esprit flottait au-dessus de son corps, comme s’ils n’étaient plus rattachés ensemble. Gémissant toute sa souffrance lorsqu’il tenta de se redresser un peu, Almarik reçu un coup derrière le crâne alors que deux puissantes mains le forçait à s’accroupir face contre le sol dans une position inconfortable. Un long index parcouru la peau lacérée et en lambeaux de son dos que son propriétaire ne se laisse attendrir par les supplications de l’enfant qui demandait de cesser ce geste. Tout chez Almarik n’était que souffrance; ce n’était pas cette caresse qui rendait la douleur encore plus inimaginable, c’était le fait que ce mouvement était tant empreint de possessivité qu’il avait l’impression que ça égratignait son âme de façon permanente. Un rire glacial et presque démoniaque empli  la petite pièce dans laquelle il était enfermé et son écho effrayant se répercuta encore et encore sur les murs, entourant de toute part le petit Mallister qui était de nouveau incapable de bouger. « Le seul moyen de dompter un chat sauvage, c’est de le briser » Souffla d’une voix rauque doté d’un lourd accent Ellario à son oreille avant de faire quelque chose qu’Almarik avait toujours pensé qu’il était impossible de faire.


Il est impossible de décrire le long viol dont Almarik fut la victime puisque son âme se déconnecta de la réalité au premier coup de bassin que son maître lui donna. L’image de Lysa ne fut pas assez puissante pour maintenir le mince équilibre mental de l’enfant dans la réalité et malgré toute sa volonté, il fut incapable de se dégagé des mains dominatrices de son maître. L’esprit du garçon ne conserva aucun souvenir net de cette longue nuit de viols répétitifs si ce n’était que de l’atroce goût qui lui restait imprégné dans la bouche, d’une souffrance aussi bien physique que mentale et de l’immense angoisse qu’il ressentait maintenant lorsque Ellario s’approchait de lui pour le caresser comme le petit animal qu’il était devenu. Il lui fallut presque un mois entier pour se remettre de ses blessures physiques avant de devenir officiellement palefrenier du commerçant de vin et encore plus pour cesser de trembler lorsque ce-dernier claquait des doigts. Almarik avait à plusieurs reprises tentés de se débattre pour échapper aux pulsions de son maître, mais à toutes les fois, il y avait toujours quelqu’un de plus grand ou de plus fort que lui pour le forcer à ouvrir la bouche ou offrir son postérieur.


Jamais il ne sut pourquoi Ellario le baisait lui plutôt qu’un autre esclave, puisqu’il n’était pas particulièrement beau. L’enfant terrorisé qu’il était ne comprenait pas que ce n’était pas sa beauté qui excitait ce maître cruel, mais bien la flamme de rébellion qui brûlait toujours en lui malgré tous les supplices sexuels et physiques qu’il subissait encore et encore. Par chance, Ellario était souvent en déplacement pour les affaires et ses nombreux voyages donnaient au petit Mallister l’occasion de souffler un peu et de redécouvrir un peu à quel point il pouvait faire bon de vivre. Les années passèrent lentement à ce rythme et le petit garçon devint doucement un beau jeune homme musclé toujours prêt à rendre service à ceux qui, comme lui, devait vivre une vie où ils n’étaient seulement que de vulgaire possession. Étrangement, plus ses traits perdirent leurs rondeurs d’enfants, moins Ellario vint lui rendre visite. Certains de ses frères esclaves soufflaient que c’étaient parce qu’Almarik était devenu trop imposant pour le cruel maître, d’autres disaient que c’était parce qu’il était amoureux de l’esclave et qu’il n’attendait qu’un geste affectueux de sa part pour en faire son amant officiel. Heureux que sa stature et que ses traits de plus en plus viril le protègent maintenant du désir de son maître, Almarik recommença à vivre plus sereinement, souriant plus facilement. Il recommença même à chanter, lui qui n’avait plus fredonné la moindre ballade depuis son enlèvement. Certes, son esprit resterait à jamais blessé par tout ce que lui avait fait subir son maître, mais il refusait de se laisser abattre. Ellario avait voulu le briser à jamais et Almarik était bien décidé à lui montré qu’il avait échoué, même si ce n’était pas tout à fait la vérité.


Ce fut lors de sa dix-septième année de vie que sa vie connue encore un changement majeur. La femme d’Ellario rendit l’âme lors d’un matin particulièrement lumineux et ce-dernier décida qu’il en avait assez d’attendre après la déclaration amoureuse de son esclave. Dans la tête de ce maître profondément perturbé, l’enfant qu’avait été Almarik avait souhaité et aimé toutes ces relations sexuelles qu’ils avaient eues ensemble et  il était inacceptable que l’homme qu’il était devenu le fasse ainsi languir, lui son maître et roi. Seulement, là où il s’imaginait voir un désir violent lorsque Mallister le regardait, c’était une haine viscérale qui le vrillait au moindre coup d’œil. La nature optimiste et joyeuse d’Almarik avait survécu à toutes les épreuves qu’il avait connues, mais une puissante soif de vengeance était également née de cette jeunesse pitoyablement lamentable. Ce fut sans doute porté par son impulsivité caractéristique et sa soif de liberté jamais rassasiée qu’il repoussa sans ménagement Ellario lorsqu’il voulut l’embrasser par surprise alors qu’il nettoyait un box de l’écurie. Le maître, peu habitué de ne pas voir ses désirs assouvi dès l’instant qu’il les verbalisait, se fâcha et menaça Almarik de le castrer s’il ne se laissait pas embrasser. Il osa même dégainer son poignard face à son esclave qui était maintenant beaucoup plus grand et imposant que lui, seulement, Almarik n’avait plus peur de lui.


Le combat entre les deux hommes fut bref, mais violent. Le jeune aigle décida de se saisir de sa liberté à pleine main et de se battre pour sa vie. Alors que le poignard fendait l’air dans sa direction, Almarik fonça droit sur celui qu’il avait trop souvent appelé maître et encercla sa gorge de ses larges mains, s’empressant d’exercer une pression contre la trachée. Il ressentit une douleur immense lui vriller les côtes lorsque la lame de l’arme alla se riper contre l’une de ses côtes, mais il ne desserra pas l’étreinte pour autant; c’était son unique chance de gagner sa liberté, il ne voulait pas la laissé partir. « Mallister, arrête! La seule chose que tu gagnes par sa mort c’est la potence ! » S’écria un autre palefrenier qui avait été attiré par les grognements des deux combattants. Il fallut un moment pour que cette phrase pleine de sens fasse son chemin jusqu’à son cerveau, puisque le jeune homme ne voulait pas se montrer raisonnable, mais il relâcha Ellario avant que ce dernier ne pousse son dernier soupire, lui laissant ainsi la vie sauve. « Tu vas mourir pour avoir osé lever la main sur moi, Amour » Croassa le maître avant de se prendre le pied de l’esclave en plein visage. Il y eu un craquement humide et un hurlement strident lorsque le nez du commerçant se cassa, mais Almarik n’en ressentit aucune honte, bien au contraire. Sans jeter un dernier regard à l’homme qui avait complètement détruit sa vie et son enfance, Almarik plaqua l’une de ses mains contre sa nouvelle plaie superficielle et s’enfuit loin de ce domaine, sachant qu’il serait bientôt poursuivit dans toute la ville par les hommes de celui qui lui avait juré une mort lente et douloureuse.



Je suis personne et ce, à jamais


La pluie s’était mise à tomber de façon torrentielle alors que le jeune homme courait pieds nus à travers les ruelles dangereuses de Braavos. La douleur qu’il ressentait à son flanc droit était immense, mais ce n’était rien comparé à ce qu’il avait déjà vécu auparavant. À moins d’attraper une infection, il savait qu’il était peu probable que cette blessure ne le tue. Au loin, il pouvait entendre les bruits de pas métalliques et précipités des soldats destinés à la protection des maîtres de la cité. Il était traqué. Il était devenu la proie d’une meute de loups affamés qui s'amuseraient certainement à faire de sa mort un évènement aux allures d'avertissement pour tous les autres esclaves. Jamais, on ne permettrait à un esclave de lever la main sur son maître, même s’il l’avait cent fois mérité. Almarik ne savait plus où aller ni quoi faire; il connaissait peu la cité libre puisqu’il avait que très rarement quitté le domaine d'Ellario. Comment était-il sensé retrouver la demeure du Noir et du Blanc sans savoir ce que c’était et l’endroit où elle se situait? S’il n’y avait pas eu ce vieux Mestre étrange qui était venu à la résidence d'Ellario pour venir soigner la maîtresse des lieux, jamais Mallister aurait songé à se rendre à cet endroit inconnu, mais le vieil homme lui avait murmuré à l’oreille avant de partir : « Cet homme devra fuir pour sa vie dès que cette femme rendra son dernier souffle.  Le dieu Multiface pourrait devenir le nouveau sanctuaire de cet homme ». Le palefrenier n’avait rien compris sur le moment, mais maintenant il voyait là une invitation à se faire aider, peu importe qui était ce dieu. De toute façon, il avait perdu la foi en la divinité depuis longtemps maintenant.


Ce fut lorsque son pied glissa sur un petit amas d’excrément de cheval qu’il n’avait pas vu dans sa hâte de fuir et dans le chaos que créait la pluie qu’il compris qu’il avait trouvé la demeure. Le maladroit palefrenier tomba aux pieds des escaliers qui séparaient la rue du temple et rampa le plus rapidement possible vers les immenses portes qui lui promettait une sécurité salutaire, au moins l’espace de quelques instants. Il se redressa maladroitement, affaibli par les dernières désastreuses aventures qu’il venait de vivre et toqua brusquement à la porte encore et encore jusqu’à son daigne lui ouvrir."S’il vous plait, aidez-moi!" Tenta-t-il de crier malgré ses poumons enflammés par la course effrénée qu’il venait de faire. La pluie tombait si fort qu’elle assourdissait le son de sa voix au point où même lui n’entendit pas ses paroles. Pourtant, la porte s’entrouvrit et une main squelettique lui fit signe d’entrer. Avec tout ce qu’il avait vécu ces dernières années, on aurait pu croire qu’Almarik serait plus méfiant envers l’inconnu, mais non. Quelque part sous ses muscles, ses blessures mentales et toutes les meurtrissures physiques dont il avait hérité, le petit garçon optimiste qui priait pour l’amour d’une gamine en regardant les étoiles existait toujours.  


« Qui es-tu? »


La question tonna dans tout l’étrange sanctuaire silencieux, faisant sursauter le jeune homme qui s’était avancé jusqu’à l’immense bassin d’eau dans le but de s’abreuver quelques instants. Délaissant l’eau, malgré sa grande soif, le Westerosi regarda partout pour trouver le propriétaire de cette voix, mais il était seul. Même le propriétaire de la main qui lui avait fait signe d’entrer semblait s’être volatilisé. Frigorifié par la perte de sang et par la pluie qui avait détrempé ses vêtements, Almarik mit cette question sur le fruit de son imagination un peu trop fatigué et se courba de nouveau vers l’immense bassin. « Qui es-tu? »Tonna de nouveau la voix lorsque ses doigts frôlèrent l’eau. Deux immenses flambeaux s’enflammèrent dès que le dernier écho eut terminé de répéter cette question et le cœur battant à la chamade, Almarik comprit qu’il devait réellement répondre à cette interrogation venue d’outre-tombe. Seulement, même si la question était simple, la réponse l’était beaucoup moins. Qui était-il? La réponse la plus évidente ne signifiait plus rien depuis des années et il le savait. Il n’était plus le petit Almarik de la maison Mallister depuis la fameuse nuit où il aurait préféré mourir plutôt que survivre.  Sans savoir pourquoi, il s’avança vers le plus lumineux des deux flambeaux et commença et répondit avec toute l’honnêteté dont il était capable : "Je ne suis plus personne. Avant j’étais Almarik pour mes parents, Mallister pour les autres esclaves et Amour pour mon maître. Je suis la faim de la justice et la soif de la liberté. Je suis la colère, l’horreur, la peur et la douleur. Parfois je suis le noir, d’autres fois je suis le blanc. Je suis l’enfant que j’ai été jadis, mais pas encore l’homme que je serai demain. Je ne suis rien et pourtant, je suis tout". Il n’était pas très clair, mais ça reflétait bien l’immense chahut qu’il y avant dans son être à cet instant précis.


Les semaines passèrent et Almarik se surprit à panser ses blessures émotionnelles doucement. Pour la première fois depuis longtemps, on lui laissait le loisir d’aller à son rythme et on le laissait être maître de ses propres décisions. Bien sûr, il avait troqué le fer de ses chaines pour la servitude liée au culte du Dieu Multiface, mais il s’en accommodait bien, surtout depuis qu’on lui avait révélé le mystère entourant la mort de son ancienne maîtresse et la volonté d’Oberil à faire de lui un Sans-Visage. Au début, il n’avait pas du tout comprit ce qu’était censé être un Sans-Visage puisque ça n’existait vraisemblablement pas à Westeros, mais il commença à comprendre lorsque son initiateur lui révéla peu à peu les secrets de la célèbre confrérie. Oberil était le Mestre qui, en apparence,  avait tenté de soigner la douce Colombine alors qu’en fait, il avait été payé par Ellario pour la tuer. Il était également la vieille femme qui, un jour, avait tendu une pomme à Almarik en lui disant qu’il semblait mourir de faim, mais aussi l’enfant à qui l’esclave avait donné la même pomme lorsqu’il l’avait vu pleurer en se tenant le ventre. C’était sa grande sérénité, son regard doux, son don de soi et sa tendresse envers les inconnus qui avait attiré l’attention d’Oberil sur lui. On lui expliqua aussi que c’était la douceur avec laquelle il avait permis à un vieil homme malade de mourir dignement et sans souffrance qui les avaient convaincus qu’il était digne de servir le Dieu aux multiples visages.


Apaiser l’angoisse reliée à la mort prochaine de ceux qui venait quémander leur aide n’était pas quelque chose qui dérangeait Almarik. Après tout, ceux qui mourraient dans le temple partaient en paix, sans souffrance ni douleur, pourquoi craindre une telle mort? Il y avait quelque chose d’apaisant dans le fait de porter un autre être dans ses bras jusqu’au repos éternelle, de leur murmurer quelques paroles réconfortantes ou chansons destinés à les faire sourire une dernière fois avant qu’ils expirent leur dernier souffle. Almarik savait qu’un jour il devrait tuer afin de gagner le droit de changer de visage, mais il n’était pas forcément pressé d’atteindre ce niveau. Les entrainements aux combats, les différentes techniques de dissimulations et le culte lui suffisaient amplement pour le moment. Ses journées commençaient toutes au lever du soleil et se terminait bien après que l’astre solaire se soit couché. Contrairement aux autres prétendants au titre de Sans-Visage, sa stature n’était pas féline et élancée comme un roseau, mais musclée et imposante comme les hommes du Nord d’où il venait. Le jeune Mallister était souvent moqué des autres apprentis, mais pourtant, il conserva le même optimisme qui lui était si caractéristique. Son but n’était pas de surclasser les autres ou d’être le meilleur, il souhaitait simplement devenir une ombre insaisissable.


Il fut le premier et le seul prétendant à hériter d’une mission qui lui permettrait de franchir le dernier pas pour devenir un Sans-Visage. Combien d’année s’était écoulée depuis son arrivé au Sanctuaire? Il l’ignorait puisque l’on perdait rapidement la notion du temps lorsqu’on vouait un culte au dieu Multiface. « Cet homme devra aller dans la demeure de celui qui habille les poignets et les chevilles des hommes d’anneaux de fer et devra lui faucher la vie avec ce poignard » Lui dit Oberil d’une voix énigmatique un matin alors qu’Almarik terminait de découper lentement le visage d’un gamin qui venait de mourir dans ses bras. Concentré sur sa tâche, l’ancien esclave avait pris le temps de terminer son travail avec tout le respect qu’il devait au garçonnet avant de se tourner vers son mentor. "Il y a pleins d’homme à Braavos qui correspond à cette description" Fit-il remarquer en embrassant tendrement la main de l’enfant avant de lui retirer doucement le visage pour le déposer dans une bassine emplie d’une substance qui lui était inconnue.« Cet homme sait de qui je parle » Rajouta simplement le vieil Oberil avant de lui mettre sereinement le couteau dans les mains et de quitter la pièce aussi silencieusement qu’il était venu, emportant le nouveau visage avec lui. Le cœur d’Almarik manqua un battement lorsqu’il comprit qu’il avait eu raison de craindre cette épreuve finale. La rencontre qu’il avait tant redouté allait devoir se réaliser. Après tout, tant qu’Ellario existerait, jamais Almarik ne pourrait prétendre être personne; lorsqu’il dormait, c’était le visage de ce maître qui le hantait et c’était la sensation désagréable de sentir son souffle sur sa peau et ses mains sur son corps qui l’éveillait en sueur. Ellario avait continué à le hanter, malgré toute l’ardeur qu’Almarik avait mis à tenter de l’oublier.


Le jeune Mallister, maintenant devenu homme, réserva sa journée afin de prier le Dieu Multiface. On aurait pu croire qu’il lui demandait conseil, mais en fait il lui demandait de lui donner une force dont il se savait dépourvu. Il voulait avoir la force de ne pas courber l’échine devant celui qui l’avait tant de fois battus et humiliés, il voulait avoir la force de le regarder droit dans les yeux et lui faire comprendre qu’il n’existait plus pour lui et ce, à jamais. La nuit arriva beaucoup plus vite que prévu, mais Almarik se sentait prêt à affronter la dernière épreuve qui le liait à celui qu’il avait jadis été.


Ses pas retrouvèrent beaucoup trop facilement le chemin du domaine d’Ellario, comme s’il suivait simplement les traces qui avaient été les siennes, plusieurs années plus tôt. Franchir le portail de fer avait été d’une facilité étonnante, tout comme pénétrer la demeure. Les rondes n’avaient pas changés, malgré tout le temps qui s’était écoulé. Peu habitué de circuler dans cette maison puisqu’il était un palefrenier à l’époque de son esclavage, il eut un peu de difficulté à trouver la chambre de son ancien maître. S’il se fiait aux maigres souvenirs qu’il conservait de cette époque, Ellario serait seul dans sa chambre puisqu’il était incapable de dormir dans le même lit qu’une autre personne. Almarik sentit la présence de l’autre homme avant même de deviner derrière laquelle des portes il se cachait. Il pouvait sentir au creux de son estomac la présence de son ancien maître. "Donnez-moi la force"Pria-t-il en fermant les yeux alors qu’il poussait lentement l’immense panneau de bois pour entrer dans la chambre. Dans la chambre, quelques bougies étaient encore illuminées et conférant à la pièce un petit air chaleureux et intimiste qui semblait déplacé pour l’occasion. Le prétendant au titre de Sans-Visage s’approcha silencieusement de l’homme qui lui tournait le dos et s’immobilisa, le couteau à la main. « Je croyais t’avoir dit de m’attendre dans le bain » Tonna Ellario sans même se tourner vers Almarik, pensant sans doute s’adresser à sa nouvelle femme. Il y avait tant de dédain et d’autorité dans cette voix que Mallister se retrouva plonger instantanément dans ses souvenirs d’une autre vie. Inspirant profondément afin de calmer le rythme de son cœur, l’aigle du Nord puisa chaque étincelle de courage qu’il y avait en lui pour dire d’une voix aussi douce que celle qu’il utilisait pour chanter aux mourants : "Je ne suis pas venu pour un bain, Ellario". Il vit les muscles du dos de l’homme se tendre et Almarik comprit que malgré les nombreuses années, le commerçant de vin se rappelait encore du souffle légèrement rauque de sa voix. « Amour? » Demanda Ellario d’une voix vive en se tournant rapidement vers lui.


Ellario avait bien vieilli depuis leur lutte acharnée et pourtant, il conservait ce petit surnom moqueur qu’il avait toujours eu pour Almarik. Était-ce parce qu’il pensait encore son interlocuteur servile à ses ordres qu’il s’approcha de lui sans même éprouvé un sursaut de peur à la vue du long poignard argenté qu’il avait dans la main? En fait, non seulement le commerçant n’éprouva aucune douleur, mais il alla même jusqu’à se saisir de la tunique de Mallister pour se frotter contre lui en gémissant d’une voix qui se voulait tant langoureuse : « Sais-tu combien de temps je t’ai cherché dans tout Braavos? Combien d’esclave j’ai dû essayer sans jamais retrouver le parfum exquis de ta peau, le goût délicieux de tes lèvres et la douceur jouissive de ton postérieur? Oh Amour, tu vas souffrir pour toutes les nuits de frustration que j’ai connu depuis ton départ et ensuite, tu vas gémir comme un fou sous mes coups de reins ». Rien n’avait changé dans l’esprit du maître. Non seulement il considérait encore Almarik comme sa propriété, mais également comme son jouet. Pourtant, Almarik avait changé lui. Il était facile de courber l’échine, de baisser les yeux et de retomber dans un passé qui n’était pas aussi loin qu’il l’avait espéré, mais il comprenait pourquoi Oberil l’avait envoyé ici. Tant qu’il n’aurait pas affronté cet homme, jamais il ne pourrait se détacher complètement de Mallister l’esclave. "Tu sais Ellario, j’ai autrefois été le fils de l’un des bannerets les plus loyal envers le gouverneur du Nord. J’ai été enlevé et vendu comme esclave. J’ai été palefrenier et tu m’as obligé à devenir ton jouet en ordonnant à tous les jours à tes esclaves de me maintenir pendant que tu te vidais les couilles en moi. D’esclave, je suis devenu libre de vouer le culte à un Dieu que je ne connaissais pas et je suis devenu personne…ou presque. Tant que tu seras là, Amour, je ne pourrai pas devenir complètement personne" Dit doucement l’ancien Esclave sans se soustraire aux mains caressante d’Ellario qui s’enfonçait dans sa longue chevelure, utilisant le surnom que son ancien maître lui donnait pour lui faire comprendre à quel point il était sérieux. Après tout, jamais Almarik n’avait accepté d’appeler son maître par un surnom affectueux, malgré ses ordres violents et répétitif à cet effet.


Non, Almarik n’aurait jamais pu tuer cet homme avec toutes la discrétion dont il était capable parce qu’il avait deviné qu’il devait l’affronter une dernière fois, le regarder droit dans les yeux pour comprendre pour de bon qu’il n’était plus l’esclave effrayé qu’il avait été la plus grande majorité de sa vie. Cette vie, il la prendrait parce que c’était ce que le Dieu Multiface demandait, pas par soif de vengeance ou par plaisir personnel. "Je ne t’en veux plus Ellario, parce que je ne suis plus Mallister" Dis Almarik en embrassant le front de son ancien maître avant de sortir le poignard des âmes et de le planté dans le cœur froid du commerçant, le maintenant contre lui afin qu’il ne s’effondre pas au sol. Comme n’importe quelle âme qui venait chercher la paix au temple, Almarik serra cet homme qu’il avait tant détesté autrefois et le berça contre lui jusqu’à ce que son corps cesse de combattre l’inéluctable mort et que ses poumons expirent leur dernier souffle. Le Sans-Visage sentit un profond sentiment de paix intérieure l’envahir lorsqu’il étendit le commerçant sur son lit et qu’il quitta le domaine aussi silencieusement que l’ombre qu’il était devenu. La nuit était encore jeune lorsqu'il regagna le temple, la conscience aussi légère qu’une poussière d’étoile. Comme il s’y attendait, Oberil l’attendait devant le grand bassin, un immense sourire plaqué contre son visage. « Qui es-tu? » Demanda-t-il à Almarik alors que ce-dernier s’agenouillait devant lui. "Je suis personne et tout le monde" Répondit simplement l’homme nouveau. « Relève-toi frère, tu es prêt à devenir officiellement une ombre de Braavos ». Cette phrase prononcée par Oberil fit frissonner Almarik jusqu’au plus profond de son être. Il allait enfin devenir ce qu’il devait devenir depuis le tout début de sa vie, le néant et l’infini.


Le chemin des étoiles


Almarik voyait Port-Réal se rapprocher de plus en plus alors que le Vent du Sud naviguait paisiblement en direction du port. Il était étrange de se dire qu’il avait quitté Westeros en tant que captif lors d’une nuit orageuse et qu’il y revenait plusieurs années plus tard, libre et maître de son destin alors qu’un soleil luminescent accompagnait sa traversée. Même s’il était heureux de revenir sur cette terre qui l’avait vu naître, il était triste de quitter le temple et ses occupants. Si ça n’avait été que de lui, il serait resté à Braavos, mais la volonté du dieu Multiface était qu’il développe son culte à Westeros, selon Oberil. Fier de l’homme qu’il était devenu, Almarik avait juré sur sa foi, son âme et sa vie qu’il se montrerait digne de l'Ordre auquel il appartenait désormais, mais il devait s’avouer que cette tâche lui semblait immense pour un seul homme. Gamin, il n'avait jamais visité le continent autre que les terres appartenant à sa famille, il avait tout un monde à découvrir! Se rappelant des indications que lui avait données son mentor après avoir été marqué du sceau des Sans-Visage, Almarik savait qu’il devait entrer au service d’un Seigneur en premier lieu. La logique aurait voulu qu’il choisisse le gouverneur du Nord ou le Seigneur Tully, mais la grogne qu’avait soulevé l'emprisonnement d'Eddard Stark après qu’il eut annoncé la supposée bâtardise de Joffrey Baratheon risquait de contrevenir à la liberté d’action d'Almarik. Ce fut donc instinctivement qu’il prit la direction du Val, sachant que les cavaliers de Lord Arryn étaient connus dans les Sept-Couronne pour être les meilleurs. Il avait passé tant de temps avec des chevaux lors de son esclavage que cette perspective lui était beaucoup plus attrayante que celle de servir le roi Fer-né.


Ce fut lorsqu’il atteignit la porte Sanglante qu'il apprit que Jon Arryn était mort et que depuis, c’était sa femme qui régnait en attendant que son fils soit assez vieux pour prendre la relève. Au début, on refusa de le laisser passer même s’il indiqua vouloir présenter ses hommages au nouveau petit Lord. Ce fut seulement lorsqu’il se présenta en tant qu'Almarik Mallister que l'attitude de son interlocuteur changea et qu’il fut autorisé à poursuivre son chemin. Le Sans-visage ne comprit pas ce retournement de situation, mais accepta de bonne grâce l'escorte qu’on lui proposa jusqu’au domaine de celle qu’on appelait la veuve Arryn. Sympathique, malicieux et affable, Almarik se lia à ses compagnons de voyage et leur appris qu’il voulait entrer au service des Arryn afin de devenir l’un des redoutable cavalier du Val. Ce fut à cet instant précis qu’il gagna la confiance de celui qui semblait être le chef des sentinelles; il fallait dire que le regard franc et droit de Mallister ne recelait aucune perfidie ou obscurité qui pouvait appeler à la méfiance. Le fait qu'il combattit férocement les guerriers Face Brûlée qui tentèrent de les attaquer quelques secondes plus tard ne fut qu’une simple coïncidence, évidemment.


Almarik ne reconnut pas immédiatement son amour de jeunesse lorsqu’il s’inclina devant la dame du Val. Ce fut seulement lorsque le commandant des sentinelles le présenta comme un banneret de Lord Tully -avec un nom comme Mallister, c’était une déduction plus qu’évidente- qu’il comprit que cette femme aux traits fatigués et à la peau diaphane était la petite fille qui l’avait jadis fait prier les étoiles à toutes les nuits. Que s’était-il passé pour que son regard trahisse un aussi haut niveau d'hantise? La petite fille qu’il avait tant adorée semblait morte depuis longtemps, s’avoua-t-il tristement. « Almarik Mallister, comme l’enfant qui a disparu il y a des années? » Demanda-t-elle lorsqu’il s’inclina devant elle et le petit garçon au teint blanc qu’elle tenait sur ses genoux."Je viens de Braavos, j’ai bien peur ne pas savoir de quoi vous parlez, ma Dame" Répondit-il en souriant doucement avant de sortir sa large hache de guerre et de la déposer à plat sur ses mains, face au petit Robert. "Lord Arryn, je viens vous offrir mes bras, ma hache et ma loyauté pour combattre en votre nom et servir votre famille auprès des célèbres cavaliers du Val" Enchaina-t-il en regardant le gamin droit dans les yeux. Quelques heures plus tard, il était officiellement nommé chevalier du Val, après avoir prouvé sa vaillance et son adresse lors de combats amicaux.


Les années passèrent et Almarik s’imposa dans le Val comme s’il y avait toujours vécu. Il n’était pas le guerrier le plus sanguinaire, mais il était certainement celui qui avait le plus à cœur la sécurité des autres. Souvent, on pouvait le voir parcourir la lande et les montagnes sur le dos de Valonqar, sa fidèle monture noire bariolée d’immense tâche blanche. Connu de tous les paysans des environs, il arrêtait souvent porter des vivres aux familles plus pauvres, prendre des nouvelles des malades et parler aux mourants. Son nom fut connu partout dans le Val et au-delà puisqu’il parcourait beaucoup de lieux afin de s’assurer de la sécurité des paysans de la région…et parce qu’il avait installé sa crypte à visage dans une vieille crypte sous-terraine abandonné. Chaque mourant qu’il accompagnait dans la mort lui offrait une nouvelle apparence, chaque homme qu’il tuait lors des différentes batailles où il assistait en fit de même. Sous divers personnages, Almarik accompagna l’apprentissage du jeune seigneur du Val afin de veiller sur lui et de tenter de le guider vers une autonomie qui lui serait sans doute salutaire.


La mort de Lysa fut dévastatrice pour tout le monde. Almarik avait tenté de la mettre en garde contre les susurrements de Littlefinger, mais la femme en était tant amoureuse qu’elle ne l’écouta pas, arguant qu’il était mignon d’ainsi montrer sa jalousie. Pourtant, il ne l’aimait plus depuis longtemps, c’était le petit Robert qui possédait toute son allégeance. Il fut beaucoup plus compliqué d’approcher le petit Lord maintenant que sa mère n’était plus là, Petyr Baelish semblait commencer à se méfier de lui. Almarik dû changer souvent de visage pour rester aux côtés de son petit maître, prenant même le visage de frères morts aux combats –choses qu’il s’était toujours interdit jusqu’à maintenant- ou des dames de la cour qui mourraient en cachette après un avortement raté. Le Sans-visage se donnait beaucoup de mal pour rester dans la vie du petit garçon, mais ça en valait la peine. Bien sûr, il était maladroit lors des entrainements à l’épée et lorsque venait le temps de monter à cheval, mais il y avait une telle intelligence chez le gamin qu’il lui était hors de question de laisser Petyr le pourrir jusqu’à l’os. Malheureusement, il dû l’abandonner lorsqu’il ordonna aux cavaliers du Val d’aller aider le Nord et sa cousine Sansa à récupérer Winterfell et cette perspective ne plaisait pas à Almarik, lui qui tuait que lorsqu’il le devait réellement.


Seulement, la victoire contre les Bolton n’apporta aucun baume dans le cœur d’Almarik. Il y avait eu tant de morts inutiles et tant d’autres allaient suivre dans les prochains mois. Pourquoi se battre pour un trône qui n’apportait que la haine, le malheur et la tristesse? Un roi avait-il réellement donné l’impression d’être heureux sur cette chaise de métal? Peu étaient mort de cause naturelle, beaucoup avaient été assassinés. Le pouvoir méritait-il de vivre une vie de méfiance et de trahison? Almarik aurait aimé retourner en arrière, recommencer à zéro son retour à Westeros afin de faire les choses différemment maintenant qu’il connaissait la nature des événements…


Jaimais il n’aurait cru le Dieu Multiface aussi déterminé à exaucer son souhait.  



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(#) Mar 18 Juin 2019 - 9:17
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Hello et bienvenue !
Un Chevalier Du Val Sans Visage c'est intéressant. Je suis curieux :study:
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(#) Mar 18 Juin 2019 - 11:52
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Rebienvenue par ici :)

Bon courage pour la suite de ta fiche ;D
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(#) Jeu 20 Juin 2019 - 23:53
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Merci à tous les deux pour ses gentils mots ^^
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(#) Ven 21 Juin 2019 - 11:21
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J'aime beaucoup ta notion de "faire court". J'avoue que 7700 mots c'est un peu léger, quand même...
Ceci dit je ne vais pas me plaindre, j'en aurai facilement avalé le double tellement c'était agréable à lire. Je répète ce que je t'ai déjà dis beaucoup trop de fois mais ce n'est pas grave. Faut bien que ça rentre dans le crâne !
Comme d'habitude on se laisse très facilement porté par ce que tu écris. On ressent facilement la force des émotions de ce petit (et maintenant grand) bonhomme au fil des phrases par les mots que tu choisis, la tournure que tu leur donne. C'est quelque chose qui me touche beaucoup perso, et tu le fais brillamment. Au delà de ça, l'histoire de ton personnage est particulièrement chouette. Je n'ai jamais été très intéressée par là façon dont la série à survoler les Sans-Visages mais en suivant les aventures d'Almarik dans le temple j'ai trouvé ça vraiment captivant. Puis Almarik... J'adore sa personnalité optimiste et joyeuse. J'ai un faible pour les personnages qui aiment voir le bon côté des choses, sourire et être léger. Pour ce que tu en laisse paraître il entre parfaitement dans ces critères. En plus de ça, sa loyauté et ses valeurs typiquement chevaleresques pour certaines ne font que grossir le coup de coeur que j'ai pour lui (yas, j'aime les héros). A aucun moment tu ne tombes dans le cliché du rape and revenge, au contraire si le viol est utilisé comme "élément scénaristique" c'est pour dévoiler une facette extrêmement touchante d'Almarik. Le fait qu'il ne cherche pas la revanche, les gestes qu'il a vis à vis de son maître après l'avoir tué, c'est très cool.

Bref, je pourrai encore déblatérer longtemps dans un discours mal construit sur ce personnage mais je vais m'arrêter ici ! J'ai hâte de voir ce qu'il va donner en duo avec le petit lord Arynn, et de stalker les rp que tu vas faire avec lui. A très vite à Westeros \O
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(#) Ven 21 Juin 2019 - 14:09
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Congrats


J'ai l'honneur de t'annoncer que ta fiche est VALIDEE !!!

Le reste du forum s'ouvre désormais à toi !

Tu peux donc le découvrir tranquillement, mais avant tout n'oublie pas ces quelques points :

- Tu peux dès à présent aller créer tes fiches de liens et de sujets et aller voir celles des autres membres ! Tu disposes d'un délai d'UNE semaine pour les faire !
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Si tu rencontres le moindre soucis les admins sont et seront toujours à ta disposition !

A très bientôt sur le forum ! Profite bien !

∞ Un petit mot de l'admin :
[Valar Morghulis ! Cette femme a le plaisir de te valider !
Ce poulpe a tout dit ! Cette fiche est agréable à lire, comme d'habitude !
Cet homme peut désormais voyager.]


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