Les fils de la Harpie avaient lancés leur attaque dans l'arène de Mereen. Fort heureusement, Drogon était venu à l'aide de notre reine et la notre en brûlant un bon pourcentage de nos assaillants. Depuis que Daenerys s'était envolée sur le dos de son enfant, c'était au Westerosi de gouverner avec l'aide de Missandei et du commandant des Immaculés. Cela faisait désormais deux jours que notre reine était absente. Que pouvais-je faire pour elle ? Je ne connaissais en rien a région où nous étions. Et encore moins la façon de vivre de ses habitants. La seule chose que je pouvais faire était de nourrir les deux autres enfants de la Targaryen.
J'entrais dans la crypte sombre accompagnée de deux moutons. J'allumais une torche que pour embraser les deux braséros à l'entrée. Comme toujours, je faisais attention à mes gestes et ne m'approchais pas trop. Mes mains relâchèrent les cordes retenant les deux animaux puis les poussèrent vers le fond de la pièce où je devinais deux grosses ombres se mouvant dans l'obscurité avec un bruit de chaînes. Il ne fallut que peu de temps pour les énormes reptiles pour se jeter sur leurs proies. Je reculais doucement puis m'assied un instant sur les marches entre les deux braséros.
– Nous ferons tout pour sauver votre mère. Déclarais-je d'une voix douce. Nous la retrouveront et elle vous sera rendue. Vous avez ma parole.
J'avais échoué dans ma mission. Protéger le Sang de mon sang. Et seul le Grand Étalon savait où elle pouvait bien être. J'étais morte d'inquiétude et cela pouvait se voir lorsque j'étais loin des miens. Je laissais une partie du masque impassible tomber. Pas de peintures de guerre. Rien. Je restais un instant ici, aiguisant la lame de l'une de mes dagues courbées. L'air pensif. Je chantonnais quelques notes me venant de ma mère en espérant que cela pourrait atteindre les deux dragons.
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Prénom Nom & Prénom Nom
La nuit est tombée sur Meereen. Les torches allumées éclairent la cité et l’immense braséro qui surmonte le sommet de la gigantesque pyramide fait office de phare en cette période sombre et égarée pour le peuple méreenien. Préalablement je me trouvais à ce sommet, dans la grande salle où notre reine avant sa fuite tenait en haut lieu conseil. J’y avait tenu un entretien avec les principaux conseillers avec qui j’avais pour tâche de maintenir la cité sous le contrôle de notre reine en attendant son retour. L’image de celle-ci chevauchant son magistral dragon noir, me revenait encore en tête. Des suites de cet entretien, j’avais décidé de ce que serais ma destination de ce soir. Une destination dont je me rendais à reculons dans mon esprit. Mais quand on boit et que l’on sait des choses, il faut assumer. En soit, ce dont je vais me livrer reflète davantage d’une certaine théorie que d’une certitude. Les dragons ne mangent plus, leur santé et leur force en pâtiront si je ne fais rien, et, si la mère des dragons vient à revenir d’ici quelques jours, autant qu’elle remarque avec joie, que l’on s’est bien occupé de ses deux autres enfants.
Ainsi je déambule dans les rues de la cite qui, bien qu’endormies, y réside une menace et une peur constante emprisonné dans chaque pierre qui hissent les murs tout autour de nous. Je ne fais point ce parcours seul. Je suis accompagné de quelques immaculés et de mon plus très cher ami Varys. Je n’y vois aucun surplus de sécurité auprès de ce dernier mais j’ai appris à apprécier sa constante présence depuis notre périple.et puis, il est le seul que je connaisse vraiment dans ce pays étranger. Nous nous retrouvons face à la grande porte de pierre qui referme la crypte, élu nouveau domicile par les enfants de Daenerys. Deux gardes immaculés s’y trouvent postés.
Je me retrouve devant eux et un sentiment embarrassant se saisit de moi. Mon valyrien j’en ai pu le constater me fait défaut. Je tourne mon regard vers Varys comme pour lui faire partager cette idée. Nous nous regardons tout d’eux d’un air dubitatif et, après un haussement de sourcils de ma part désignant les deux gardes, l’eunuque saisit enfin ce que j’attend de lui. Il prononce les mots en valyrien pour ordonner aux hommes de nous ouvrir. Ceux-ci nous fixent étrangement par-dessous leurs heaumes et je baisse indignement la tête désemparée d’avoir eu besoin de l’eunuque pour communiquer à ce qui semble être nos soldats dorénavant. Ils s’activent malgré tout à leur tâche et font rouler l’immense pierre circulaire nous dévoilant un trou béant très sombre mais d’où une faible lumière plus en bas jaillit. L’air qui vient nous flanquer le visage y est chaud et d’une odeur putride. Combien de cadavres de bêtes servis en pâture sont amoncelés ici-bas. Je m’avance tandis que les gardes reprennent leur position initiale, j'attrape une torche accrochée à l’entrée et m’apprête à descendre dans certainement l’endroit le plus dangereux sur terre.
Ma présence semblait être bien acceptée par les deux enfants de notre reine. Peut-être par habitude. J'avais assisté à leur éclosion, peut-être se souvenaient-ils de moi ? Je l'ignorais. Je ne connaissais absolument rien sur les dragons à part cette vieille légende comme quoi il y avait auparavant deux lunes dans le ciel. Et que l'une d'elle avait fait éclore plusieurs de ces créatures. Mais il y avait une chose que j'avais pu remarquer et qui changeait leurs statuts de simples animaux en créatures plus importantes. Rhaegal et Viserion écoutaient et comprenaient les mots parlés, peu importe le langage. Je l'ai compris la première fois où je suis venue dans cette crypte avec la peur au ventre.
Ces chaînes qui encerclaient leurs cous épais et écaillés me faisaient de la peine. De nombreuses fois j'ai pensé qu'il serait bien mieux de la leur retirée. Mais cette décision revenait à Daenerys. Et malgré que cette situation me chagrinait, je me devais de ne pas m'approcher plus que nécessaire. J'arrêtais soudainement de chanter en entendant le son de la lourde porte de pierre. Qui osait entrer ici !? Je me levais, rangeais la pierre à aiguiser dans une petite poche à ma ceinture et reculais doucement dans l'ombre. Je me collais contre un mur glacé et sortais ma seconde dague. Prête à ôter la vie à celui qui entrait.
Les immaculés de la porte allaient-ils bien ? J'eu ma réponse en voyant le gnome Westerosi descendre les escaliers. Je fronçais les sourcils, serrant le manche de mes armes. J'étais prête à tout pour défendre les enfants de notre reine, bien qu'ils sachent le faire eux-même... Je ne connaissais le gnome et son accolyte que de vue. Aucun n'était armé. Lorsque la créature dorée commença à se mouvoir dans l'obscurité, je manquais de tomber, mon pied étant sur la chaîne. Je le retirais tout de suite et baissais un peu ma garde, me contentant d'observer le Westerosi.
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La libération des dragons
Je pénètre à pas feutrés dans l’antre de la mort, suivit de Varys et me retrouve face à un immense escalier plongeant plus profondément encore dans les abysses de la crypte. Varys me fixe tandis que je me tiens armé de ma torche. Son regard en dit long sur la folie qui me pousse à venir en ce lieu. Le silence me jette un froid glacial qui parcours toute mon échine malgré l’air chaud et suffocant qui embaume la pièce. Un regard vers l’eunuque avant de parcourir l’escalier dans l’espoir qu’il me révèle des paroles rassurantes, rien … plus je le regarde et plus je sens la tension monter en moi. Il n’est décidément de aucun secours celui-là … Je prends une profonde inspiration et commence ma descente aux enfers. Les marches sont hautes. J’ai grande peine à les descendre de par mes jambes courtes et torses. Ma démarche se veut lente et chaque marche parcourue accentue la pression. Je sens mon cœur battre dans ma poitrine, si fort qu’il me donne des vibrations sur tout l’ensemble de mon corps. J’ai même failli au bout d’un instant loupé ma réception et dégringolé de ce foutu escalier bien trop raide pour moi. Il serait idiot de mourir ainsi le crâne fracassé gisant tout en bas. Pour le coup je serais sûre de finir comme amuse-gueule pour les dragons. Je me concentre davantage sur mes pas et arrive le moment où je termine ma descente pour ne me retrouver qu’en face d’un néant effrayant. Ma torche n’éclaire que ma personne. Je me retourne et contemple Varys me surplombant de plusieurs pieds. La remontée s’il y a, sera d’autant plus compliqué.
Je m’avance pas à pas laissant les ténèbres m’envahir toujours armé de ma torche. Ce silence… mon sang n’en fait qu’un tour. On aurait cru que de si gros animaux ne pourrait être aussi discret dans la pénombre. Par pitié j’espère que ce n’est pas pour eux l’heure habituelle du dîner. Toujours à tâtons je m’enfonce beaucoup plus loin dans le noir, droit devant moi sans savoir où cela va me conduire. La chaleur augmente au point que j’ai l’impression de m’approcher petit à petit d’un brasier ardent mais sans flamme apparente. Un bruit de métal retentit… me figeant aussitôt sur place. Un bruit de chaîne qui frotte sur la pierre. Premier signe de vie de ce dont je viens rendre visite. J’avance ma torche devant mon visage espérant y distinguer quelconque forme ou silhouette. Le bruit strident métallique est lent et continu, compte à rebours d’une rencontre imminente avec le feu et sang.
Mon regard peine à s’acclimater de la pénombre lorsque je distingue droit face à moi culminant à plusieurs pieds, deux minuscules billes dorées luisant au reflet de ma torche. En voilà un … et il s’approche. Je sens le sol tremblé sous mes pieds, de petits grognements dont je n’en avait jamais encore entendu de ma vie parcours en écho toute l’immense pièce où je me trouve. Mon sang bouillonne de plus bel et mon cœur semble s’arrêter un court instant lorsque je vois approcher devant moi, deux immenses formes ailées. Ma torche les révèle au fur et à mesure qu’ils approchent, deux gueules gigantesques arborant des crocs deux fois plus longs que mon propre corps s’amènent à moi. A ma gauche le vert, Rhaegal, à ma droite le crème et or, Viserion. Ils poussent tout deux de prompts rugissements à mon encontre et me fixe de leurs prunelles enflammées.
Tandis qu’il s’avance furieusement vers moi tout en grognant, je recule d’un pas tout en m’inclinant devant eux torche à la main. Je tente de ne pas perdre mon sang froid et me récite dans ma tête ce que je savais de ces monstres monumentaux. Les dragons sont intelligents ils ressentent de l’affection pour leurs amis et de la fureur pour leur ennemis…je suis leur ami… je décide tout en avançant ma main comme si cela suffirait pour me protéger de leur parler :
« je suis un ami de votre mère … je suis là pour vous défendre … »
J’esquisse un sourire crispé à leur encontre tandis que je leur rajoute : « On ne mange pas ces défenseurs … »
L’un deux dont je me rapproche rugis de nouveau tout en gardant son regard sur moi, dévoilant ses multitudes de crocs acérés. Il m’avalerait seulement en une seule bouchée me dis-je. Je ne sais comment, alors que tout mon corps frissonne de peur je me mets à leur raconter une histoire :
« Quand j’étais petit mon oncle est venu me voir et m’a demandé ce que je souhaiterais avoir pour mon anniversaire. Je lui ai répondu que tout ce que je désirais c’était d’avoir l’un d’entre vous. Il n’est même pas nécessaire que se soit un gros dragon l’ais-je supplier. Il suffirait d’un petit… comme moi… »
Les dragons semblent m’écouter et leurs grognements s’amenuisent tandis que je continu mon discours. Je prends de profonde inspiration tout en veillant à baisser mon regard. Je pose ma torche à mes pieds et tout en m’approchant du crème et or : « Ils ont tous éclater de rire, ils n’ont jamais rien entendu d’aussi drôle… Et puis mon père ma dit, que le dernier dragon était mort… un siècle auparavant. »
Je pose délicatement ma main sur son cou et ressent le contact dure et épais des écailles. « Je n’ai pas arrêté de pleurer cette nuit-là ». Ma main se retrouve bercer par les inspirations du dragon et un cours instant je stoppe mon discours comme pour savourer ce moment que j’ai tant attendu depuis mon enfance. Je caresse un dragon. « Mais vous voilà… ».
Avec délicatesse je remonte ma main vers le collier qui cercle le coup du cracheur de flamme et tire avec effort la tige de métal qui lie l’entrave de fer. Le collier cède et chute avec fracas de métal sur le sol pierreux. Le dragon secoue sa nuque se réjouissant de sa liberté. Je tourne sur moi-même pour distinguer le second et me retrouve nez à museau face à lui. J’en sursaute et mes yeux sortir de leur orbite sur le coup. Mais ensuite celui-ci inclina sa tête sur le côté afin de m’y présenter sa chaîne similaire à celle de son frère. Secouant son long coup bordé d’écaille comme pour l’y expulser. Je m’approche et en fait de même les laissant libre de tout déplacement. A ma surprise les deux virèrent subitement en direction du fond sombre de la pièce accompagné de rugissement plus doux que ceux émis lors de notre premier échange.
Je ramasse ma torche et d’un pas plus que pressé, repars en direction de l’escalier, le gravit marche après marche à une vitesse record pour un gnome de mon acabit. En faites non… le retour était bien plus simple. Je me retrouve aux côtés de Varys la bouche grande ouverte, le regard ébahi. Je fixe une dernière fois le fond de la crypte où la sombre noirceur avait repris ses droits. Puis mon corps tout tremblant, le regard encore terrifié je me tourne vers l’eunuque et lui dit :
« La prochaine que je vous soumets une idée de la sorte… je vous prie de bien vouloir m’assommer ».
Je reste silencieuse. Ma respiration devient plus calme. Moins bruyante. Je dois me fondre dans le silence de l'obscurité tout comme les deux ombres. La furtivité n'a jamais été dans mes forces, plutôt dans mes faiblesses. Je n'ai jamais eu besoin de me cacher. Au contraire, je suis le genre de femme qui s'affirme peu importe la situation. Cela ne fut jamais un choix, mais une obligation pour survivre. Sans cette affirmation. Sans cette force de caractère, jamais Khal Drogo ne m'aurait donné ma chance. Jamais je ne serai devenue sang-coureur pour Khaleesi. Et pourtant, aujourd'hui, j'arrive à me rendre invisible. Le mur contre mon dos est glacé, ce qui contraste avec la chaleur que les dragons émettent dans le fond de cette crypte.
Le bruit des pas du gnome résonnent dans la pièce. Je ferme un instant les yeux. Le temps qu'il descende ces grands escaliers me paraît être une éternité. L'empathie que je cache à mon peuple et à mes ennemis sous mon masque sanglant partage la crainte du Westerosi. Je me rend compte à quel point le danger est présent lorsque j'entre dans cet endroit pour nourrir les enfants du sang de mon sang. Je n'y ai jamais véritablement repensé depuis les premiers jours. L'habitude s'est installée. Une confiance peut-être aveugle envers ces deux créatures me dit que je préfère mourir en les nourrissant plutôt que de mourir en ne parvenant pas à sauver ma reine ou bien l'un d'entre eux.
C'est la voix du gnome qui me fait sortir de mes pensées. J'ouvre les yeux et observe la lueur de la torche s'approcher. Rhaegal et Viserion commencent à remuer et je manque de me prendre un coup d'aile lorsque le doré commence à avancer. Ils grognent. Ils grondent. Puis ils se calment petit à petit. Écoutant le petit homme parler. Encore une preuve d'intelligence de leur part. Ils comprennent et je comprends à mon tour qu'il ne leur veut aucun mal. Le premier collier libère le long cou du doré. C'est un léger sourire qui pare mes lèvres et une grande joie intérieure que d'entendre ce fracas. Ce son métallique qui indique une liberté retrouvée. Le récit du gnome m'intrigue. Le second collier chute. Ils sont libres de se mouvoir. Cette scène qui se déroule sous mon regard me donne l'illusion d'être un honneur. Le Westerosi se tourne et remonte les marches plus rapidement qu'il ne les a descendues.
Malgré l'obscurité, je peux apercevoir la gueule du doré se tourner vers moi. Mon cœur loupe un battement. Puis il se tourne en secouant une nouvelle fois la tête. Doucement, et sans gestes brusque, je sors de l'obscurité à mon tour.
– Une idée dangereuse, mais un acte sage. Déclarais-je, rejoignant les deux braséros vers l'entrée au bas des escaliers. Ma voix est d'un naturel grave et cassé. Mon accent de Dothraki est fort présent. Vous venez de faire quelque chose qui me démange depuis longtemps.
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Une insolite rencontre
Mais quelle fouteuse idée m’était venu là ? mon corps tout entier tremble comme les feuilles d’un arbre rouge face au vent du nord. Lord Varys me regarde à la fois perplexe et admiratif. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut se vanter de survivre à la rencontre avec un dragon quand on n’est pas de sang Targaryen … alors survivre à deux … une chose pour les livres d’histoire écrient par les mestres. Je tiens fermement ma torche, mon visage recouvert de perles de sueur. Nous nous tournons mon acolyte et moi, vers la sortie lorsqu’une voix grave se met à retentir des tréfonds de la crypte :
« Une idée dangereuse, mais un acte sage … »
Je me retourne vivement pour apercevoir de qui proviennent ces paroles à mon encontre alors que je n’imaginais pas un seul instant que mon acte passé comportait d’autre témoin que l’eunuque. J’entrevois alors, une silhouette se tenant entre les deux braséros qui bordent la base de l’escalier. Je découvre une fine personne au cheveux longs et noires, se tenant d’une droiture rigide et arborant des peintures sur les parties visibles de son corps. Mon expression se veut confuse et dans cette ambiance on aurait cru à l’apparition d’un spectre ou esprit malfaisant venant m’emporter.
« Vous venez de faire quelque chose qui me démange depuis longtemps ».
Ce fantôme n’en est pas un puisqu’il parle. Et ma langue... qui plus est, bien que son accent très prononcé m’indique qu’elle n’est pas originaire de mon continent mais possiblement de celui-ci où je me trouve. Mon désarroi est immense et ma surprise totale accentué par l’expression de ma bouche entrouverte d’ébahissement. Je tourne mon regard vers Varys qui se tiens dans la même déconvenue que moi. Je prends le pas sur mon expectation, et m’avance au bord du sommet des marches pour en savoir plus. Après avoir ôté des chaînes à deux dragons comment un homme pourrait bien m’inquiéter. Je tente de dissimuler ma crainte et souhaite en savoir davantage de part ma grande perception des choses. Son accoutrement m’est familier, il est tout à fait relatif à ceux que porte les dothrakis, les puissants cavaliers sauvages et barbares de ma reine qu’elle a enjoint à ses côtés depuis le tout début. J’ai lu de nombreuses choses sur eux lorsque j’étais encore en ma patrie. De féroces combattant se déplaçant en hordes semant la mort et le viol sur leur passage et dont nuls personnes ne pouvaient arrêter. Bien moins reconnus pour leurs capacités intellectuelles … et pourtant, celui-ci parle notre langue… et bien mieux que je puisse moi-même parler le valyrien.
Je plisse les yeux afin d’en découvrir davantage, la flamme de ma torche aveuglant en partie ma perception. Je m’aperçois alors que j’ai commis une erreur… ce n’est pas un dothraki … c’est … UNE dothraki. De multitude questions s’entrechoquent dans ma tête. Mais la principale et la plus simple sortit de ma bouche sans que je ne puisse le contrôler.
« Que fait une jeune femme dothraki au fond de cette crypte ? s’amuserait-elle à jouer à cache-cache avec les enfants de la reine ? ».
Evidemment une fois de plus je masquai ma surprise et mon intrigue par une pirouette dont moi seul avait le secret. Après tout nous sommes en compagnie de dragon, quoi de mieux que de briser la glace.
Plus elle s'approchait des flammes du braséro, plus son visage était visible. Sa chevelure de jais était tirée en une haute queue de cheval dont toute la longueur parsemée de nattes retombait dans son dos. Bien que son visage ne portait aucune peinture de guerre, elle avait tout de même laissé celles qui ornaient son bras droit. Un peu comme une marque de fabrique. La présence de Naavi semblait perturber les deux personnes présentes dans la crypte des enfants de la reine puisque leurs regards étaient posés sur sa personne comme si elle était née des ombres. Sa tenue faite de cuir et teinte en noir était illuminée par une étoffe rouge sang qui pendait sur l'une de ses épaules et dont la capuche était rabaissée. Le fière linge d'un chevalier de sang et d'un commandant de cavaliers.
Cela n'avait pas été simple à obtenir pour une femme. Et pour une ancienne Khaleesi qui plus est dont la place était au Dosh Khaleen. Mais la reine avait nommée la brune ainsi et feu Drogo lui avait évité le temple. Aujourd'hui, la Sang-Coureur n'avait d'yeux que pour Daenerys Targaryen qu'elle avait commencé à suivre au début pour honorer la mémoire de son dernier Khal. Son regard d'un bleu profond mêlé au vert d'une émeraude observait tour à tour les Westerosis en haut des escaliers. Droite dans sa posture, revêtant son masque d'impassibilité. Naavi tiqua à la réflexion du gnome.
– La Dothraki ne joue pas. Elle nourrit et protège les enfants de la reine. Rétorqua t-elle, ne comprenant pas le second degré. Elle les a vu éclore et grandir. Et elle est inquiète de les voir dans cette crypte, refusant plus gros gibier qu'un mouton.
La sauvage monta alors quelques marches pour arriver à un mètre des deux présences.
– Je suis Naavi, la Sang-Coureur et amie de notre reine. Se présentait-elle puisqu'aucun des deux ne l'avait fait avant.
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Prénom Nom & Prénom Nom
Sa voix forte au ton rude et sec retentit dans toute la crypte lui conférant une impression de puissance et d’aura divine.
« La Dothraki ne joue pas. Elle nourrit et protège les enfants de la reine. Elle les a vu éclore et grandir. Et elle est inquiète de les voir dans cette crypte, refusant plus gros gibier qu'un mouton. »
Une bergère pour les dragons de la reine … astucieux … et originale, quoi que ma vision de la bergère m’ait quelque peu différente en voyant cette féroce femme s’avancer et se tenir devant nous.
« Je suis Naavi, la Sang-Coureur et amie de notre reine ».
Bien que son aspect soit menaçant et agressif à notre intention, je jure plutôt pour une habitude de se tenir ainsi, venant d’une dothraki, que de réellement venir nous attaquer. C’est une fidèle à la Mère des dragons, nous sommes donc dans le même camp. Mais en a-t-elle conscience ? mieux vaut ne pas prendre de risque en lui laissant planer un éventuel doute.
« Je vous salue respectueusement Naavi sang-coureur et amie de notre reine »
Je m’incline légèrement en signe de révérence donnant un cadre très solennel à nos présentations respectives. Tout en m’inclinant je jette un regard par-dessus mon épaule pour inviter Varys à en faire de même. Celui-ci s’y accorde par un léger mouvement de tête vers l’avant faisant réfléchir davantage son crâne chauve de par les flammes qui nous éclairent. Je me redresse et pour ne point attiser quelconque fureur chez cette étrange femme guerrière, je décide de répondre à sa politesse.
« Je me nomme Tyrion Lannister et suis aussi un ami de la reine. Moi et mon compagnon derrière moi veillons à la gouvernance de Meereen le temps que notre reine revienne pour reprendre cette fonction ».
Un silence de citadelle vient suivre cela. Un silence bien embarrassant pour un bavard tel que moi. Je la fixe du regard. Ces yeux bleu-vert, ces cheveux noirs comme le charbon et sa peau caramel. Inutile de lui dire mais cette femme dégage une incommensurable beauté malgré son front assombris et sa posture de soldat. De nombreux Khals ont surement voulu la posséder mais qu’importe… là n’est pas le sujet. Difficile de ne pas s’égarer même dans cette situation lorsque vous vous trouvez face à un tel joyau de femme. Le silence ayant raison de ma patience et, ma curiosité ayant pris le pas sur ma méfiance, je décide d’amorcer une conversation dans le but de créer une base amicale entre elle et moi. Après tout, parler est ce dont je sais faire de mieux.
« Je ne m’attendais pas à retrouver une personne telle que vous en ce lieu … à vrai dire je ne m’attendais à personne du tout… » je prends une rapide pause pour déglutir : « j’ai cru comprendre que nous avions une chose en commun vous et moi … » la tension ne diminue pas malgré tout … jusqu’à … :
« Les dragons … nous voulions tout deux les délivrer de leurs chaînes et cela pour leur bien. Maintenant que cela est fait, ils mangeront mieux et les gardes qui sont dehors, assurent leur sécurité si besoin il y en a … vous êtes une fidèle sang-coureuse de notre reine, permettez-moi de vous inviter à vous joindre à nous dans la grande pyramide, nous aurons surement énormément de chose à nous raconter et cela sera bien plus agréable qu’ici, j’en conviens ... »
Je lui affiche une moue souriante qui se veut rassurante et bienveillante. Reste à savoir si elle compte nous suivre …
Pour nourrir les dragons, je sortais de Mereen pour me rendre dans les champs environnants. De nombreux bergers souhaitaient montrer à leur nouvelle reine leur soutient en faisant don de bêtes. Ils devaient être ravis de ne plus avoir à donner leurs faibles revenus d'or aux maîtres. Et pour ne pas a voir à les déposséder de tout, j'allais chasser le reste du gibier même si cela devait me prendre plusieurs jours. Daenerys avait confiance en moi pour m'occuper de ses enfants et c'était donc une tâche très importante pour moi. Face au salut du gnome, je lui répond en un hochement de tête respectueux, ainsi qu'à l'autre Westerosi. Puis il se présenta.
– Je sais qui vous êtes. Vous avez demandé à voir Missandei et Ver-Gris hier. Vous souhaitez traiter avec les maîtres. Je m'interromps un instant en remarquant que mes paroles pouvaient passer pour un reproche. Je ne vous le reproche pas.
Je regarde tour à tour les deux hommes dont les yeux brillaient face à la flamme crépitant sur la torche. Je me tiens les bras dans le dos. Gardant toujours un air impassible pour ne pas dévoiler les faiblesses que je pouvais avoir. Tyrion commence à avouer ne pas penser trouver quelqu'un "tel que moi" dans cette crypte. Que voulait-il dire par là ?
– Ils ne connaissent pas les gardes au devant de la porte. Et quand bien même les enfants du Sang de mon sang savent se défendre, je préfère être présente pour eux. Répliquais-je.
Je n'étais pas non plus tout le temps avec Rhaegal et Viserion, non, je devais également commander les membres de mon peuple encore présents pour la reine. Mais il était vrai que j'aimais passer du temps dans cette crypte. C'est alors qu'il m'invitait à la pyramide dont j'avais longtemps écumé les couloirs jusqu'à le connaître par cœur.
– J'accepte. Fis-je simplement.
La porte de la crypte s'ouvrit une nouvelle fois, laissant la lumière m'éblouir quelque peu. Une fois dehors, je regardais la lourde pierre plate et ronde se refermer, laissant les enfants dans l'obscurité. J'eus une pointe au cœur.
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Tyrion & Naavi
Une tension palpable s’empare de moi … la belle et jeune guerrière ne fait point mine de vouloir échanger la moindre fraternité a notre égards …
« Je sais qui vous êtes. Vous avez demandé à voir Missandei et Ver-Gris hier. Vous souhaitez traiter avec les maîtres ».
Sa voix résonne de nouveau et se veut toujours froide et véhémente. Je commence à déployer mon masque de la défiance lorsque son timbre de voix changea en ajoutant :
« Je ne vous le reproche pas ».
Me voilà bien rassurer … me dis-je tout en ironie. Elle parait cependant plus docile à vouloir discuter et, qui sait, peut-être nous suivre. Elle commence par répondre à ma désinvolture concernant sa présence en ce lieu le moins attirant du monde, je gage, pour y passer son temps perdu.
« Ils ne connaissent pas les gardes au devant de la porte. Et quand bien même les enfants du Sang de mon sang savent se défendre, je préfère être présente pour eux ».
Je ne pus masquer mon admiration pour un tel courage et une telle abnégation pour les préserver ce qu’il y de plus cher à notre reine. Elle a compris elle aussi ce que je supposais au sujet des dragons. Si j’avais connu son existence et la relation qu’elle partage avec ces dragons, je me serais abstenu et lui aurait confié volontiers la tâche que je venais de réaliser. D’ailleurs, elle m’a regardé le faire sans intervenir … et par le sept comment a-t-elle pu savoir que je me suis réunis avec Missandei et Ver-gris et de plus, savoir ce que j’avais décider de faire concernant nos amis esclavagistes … cette femme ne manque pas de caractère, une chose que je lui concède et pourtant je ne l’ai jusqu’à présent jamais remarqué. Même Varys, notre maître espion, semble comme moi pris au dépourvu. Qu’importe elle a décidé de sortir de l’ombre et elle est la gardienne des dragons. Je me dois d’approfondir notre entrevue, une dothraki qui réfléchie ça ne court pas les rues … Je tente de rendre mon invitation plus officielle en lui enjouant mes mains vers la sortie de la crypte tout en réalisant une piètre révérence en signe de respect.
« J'accepte ». Répond-t-elle enfin. Toujours sobre et direct ses interventions. Elle va droit au but, une chose que j’apprécie. En signe de galanterie je reste posté sans bouger pour la laisser passer devant nous tout en gardant ma posture précédente. Je ne peux cependant m’empêcher de lever un œil sur sa personne tandis qu’elle s’avance pour nous suivre. Une beauté mortelle … nul doute que de nombreux cavalier dothrak ont dut tentés de la monter comme ils disent eux même. Sure aussi que nombreux qui ont essayé ne respirent plus à l’heure qu’il est, et que d’autres encore, seront amenés au même sort. Nous remontons les quelques marches et sortons au dehors retrouvant ainsi l’air bien plus frais et bien moins nauséabond. Je ne pus que remarquer son regard se fixer une dernière fois vers la crypte tandis que les gardes refermaient celle-ci en poussant la massive roue de pierre. Elle a développé de l’affection pour eux, notre reine compte une alliée de plus, qui puis est, de grande valeur à l’image de Ser Jorah dans le style chevaleresque. Bien que je n’éprouve aucune volonté contrairement avec elle, d’admirer les contours de ses formes relativement attirante.
Ainsi nous remontons les grandes allées en direction de la pyramide afin de me remettre de cette expérience traumatisante par l’ingurgitation de nombreuses coupes de vin. Le silence est de mise mais comme à ma grande habitude je m’emploi à le rompre lorsque nous arrivons devant l’entrée du temple :
« A vos dires de tout à l’heure chère Naavi, je dote que cette pyramide n’a plus de secret pour vous, je me trompe ? »
Pour avoir su ce qui s’était décidé concernant nos ennemis les Maîtres, elle avait forcément dut-être présente lors du conseil en toute impunité sans que l’on y remarque sa présence. Et pour réussir une telle prouesse, vaut mieux connaître les moindres recoins de ce gigantesque labyrinthe de granite. Je souhaite de tout cœur la mettre à l’aise et ainsi pouvoir découvrir l’énigme qu’elle est.
« dites-moi ma chère… les sang coureur savent-ils jouer à des jeux à boire ? »
Je glisse mes mains dans mon dos puis commence à marcher derrière le Westerosi. Silencieuse, je le suis. Peut-être un peu trop. Mais qui ne parle pas n'a aucun risque de dire des âneries. Qui ne parle pas n'a pas le risque d'être cerné. Je n'aime pas être prévisible. Que cela soit dans le combat ou bien dans une discussion. Et ça révèle bien des faiblesses. Les mots ne sont pas mes armes comme ils peuvent l'être pour le gnome ou l'eunuque. Je ne suis pas une politicienne, mais une guerrière. C'est avec mon épée que je m'exprime, bien que je peux évidement entretenir quelques conversations. C'est donc dans un silence d'or que nous montons les marches jusqu'à la pyramide de Mereen.
– En effet. Je n'en dit pas d'avantage. A mes yeux, c'est un devoir que de vérifier que chaque couloir ne possède pas de failles. Et connaître les lieux est une chose utile si les fils de la harpie venaient à pénétrer la pyramide. Il y a quelques passages secrets qui seraient utile face à une rébellion entière de Mereen.
Il n'est pas aisé de tout savoir sur tout, je laisse d'ailleurs Varys avec ses espions. Je n'entend que ce que je souhaite entendre. Ce qui peut mettre en danger notre reine ou ses enfants. Et pour écouter, je n'ai point le besoin de me cacher. Les paroles résonnent entre ces murs et le Grand Étalon guide mes pas. Nous nous arrêtons devant la grande bâtisse.
– Certains le savent et le font. Répondais-je. Pourquoi cette question ?
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Les règles du jeu
La sanguinaire guerrière dothraki affiche sa plus belle expression de plomb.
« En effet » me répond t-elle, d’un flegme royal je dois dire. Tandis que nous pénétrons dans la pyramide pour y gravir les nombreux escaliers menant à la salle du conseil, endroit dont j’avais pris la décision de l’emmener pour y partager une discussion des moins officielles, elle laisse entendre la façon dont elle a réussi à recueillir les sujets du conseil, qui se voulait restreint, préalablement énumérés dans la crypte. Non sans afficher une certaine fierté malicieuse à mon encontre :
« Il y a quelques passages secrets qui seraient utile face à une rébellion entière de Meereen. »
Un rapide instant je la fixe d’un regard stupéfait emplit de curiosité. Des passages secrets ? une rébellion ? pas faux… si je devais échouer et me retrouver face à une cité tout entière voulant nous transformer en charpie. Je devrais me souvenir de cela si ça arrive, il sera alors avisé d’avoir cette guerrière auprès de moi pour nous sortir de ce guêpier. Dès lors que lui demande si les dothraki serait d’éventuelle compagnon fiable pour s’adonner à un jeu de boisson que j’affectionne tant, elle marque un arrêt, me dévisageant du haut de sa droiture extrême.
« Certains le savent et le font. Pourquoi cette question ? »
Pour la première fois, je la sens réellement investis dans la conversation. Aurais-je attisé quelconque curiosité chez la apathique sang-coureuse qu’elle est ? voyons si elle fait partie de ceux qui savent et le font alors…
« Je ne trouve pas meilleure manière pour nouer une relation amicale en toute transparence avec des intrigantes inconnues telles que vous. Nous sommes tout deux fidèle compagnon de la reine, nous sommes pour ainsi dire vous et moi, par ce fait, des alliées et pourquoi pas des amis proches en devenir… »
Je m’amuse de mes propos tout en escaladant péniblement les escaliers. Je suis le seul d’ailleurs, car à en juger par le souffle léger et la posture toujours droite de mon invité de fortune, il y a plus de chance que ce soient les escaliers qui la subissent et non l’inverse. Quelle force elle dégage… je ne peux qu’admirer de nouveau ses courbes qui se balancent harmonieusement non sans me laisser indifférent, mettant en valeur ses formes féminines avantageuses. Je reprends rapidement mes esprits lorsque nous arrivons enfin dans la grande salle aménagée d’une immense table ronde posté sur un promontoire de granite. Les braséros éclairent çà et là, l'immense pièce. Je ne perds pas de temps et me précipite vers la petite desserte en marbre qui se situe non loin du grand disque de pierre où, j’ai pris place plutôt dans la journée en compagnie de mes nouveaux alliés. J’y saisi un pichet de vin et commence à servir deux coupes, puis me retourne vers la sublime et terrible sang-coureuse :
« Vous allez avoir la lourde responsabilité de représenter votre peuple concernant je vous cite, certain savent et le font… à moins que cette pratique vous soit inconnu, je vous invite à y participer. Alors Naavi chef guerrière des hordes dothrakis, si nous commencions un jeu avec ce vin fort savoureux ? les règles sont simples… je pose une affirmation sur vous, si elle est exacte, vous buvez, si elle s’avère fausse, je bois. Qu’en dites-vous ?»
Nous entrons dans la pyramide de Mereen. Là où dehors, il fait chaud, cela fait du bien de sentir la fraîcheur du lieu. Je gravis les marches à mon rythme. Ni trop lent, ni trop rapide. Il est vrai que j'éprouve toujours un sentiment de fierté lorsque je parviens à trouver des choses que d'autres ont ignorés ou bien lorsque j'entends quelque chose que je ne suis pas censée entendre. Mais je n'en fait pas étalage. C'est la fierté qu'éprouverait Ver-Gris en tuant un fils de la harpie ou encore la fierté de Missandei lorsqu'elle donnerait un bon conseil à notre reine. J'avoue me montrer un peu plus vicieuse avec le Westerosi. Parce que je ne le connais pas. Parce que je suis méfiante. Et parce qu'il parle et que moi, j'agis. Je ne me sens pas au dessus de lui, mais plutôt en compétition. Il est de notoriété que les dothrakis n'aiment pas les Westerosis. Au lieu de mépriser, je fais en sorte de tester.
– Étrange manière d'apprendre à connaître une personne... Mais j'imagine que nous avons tous notre méthode. Déclarais-je sur un ton un peu plus léger. Sur cela, je ne pouvais pas le juger. Moi, je découvrais les gens en me battant avec eux. Et puis, il y avait Missandei en qui j'avais placé ma confiance directement. Et Daenerys, sur qui je veillais, au départ, pour honorer la mémoire de celui qui m'avait retiré mes chaînes.
Une fois dans la salle que je dirais dédiée au conseil, j'observe Tyrion s'empresser de saisir deux coupes et un pichet de ce liquide rougeâtre. Je n'y ai jamais goûté. Pourtant, la couleur est plutôt inspirante. Le Westerosi me défit ouvertement. J'ai le sang chaud, cela ne m'énerve pas mais, ma fierté de Sang-Coureur se sent légèrement menacée. Je pose mes deux mains sur la table pour me pencher un peu en avant.
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Début de la partie ...
Je lui affiche un regard de défi qu’elle me renvoie aussitôt tout en se penchant en avant sur la table face à moi. Son expression emplit de détermination accentue au plus au point son coté sauvage se mouvant telle une panthère noire prête à dévorer sa proie. J’émet un raclement de gorge inaudible, et tente de rester de marbre face à temps d’intimidation de sa part. Par les sept ! elle veut me bouffer ma parole ! son regard est encore plus bestial que celui des dragons que j’ai pu croiser plus tôt dans la soirée. Elle ne manque pas de tempérament, cela je lui accorde, un adversaire de taille donc, pour mon jeu favoris…
Je dispose les coupes devant nous avec une certaine impatience tout en affichant un air satisfait et jovial. Je nous sers, laissant couler le doux liquide pourpre couler dans sa coupe avec lenteur et délicatesse comme pour éviter qu’il ne s’altère. Mon verre remplie, tout deux assis face à face, je penche ma tête en avant tout en plissant mon regard pour lui dévoiler le début de mon analyse. Je prends le temps… faisant monter la tension palpable qui se dégage de nos regards qui s’entrechoque dans un duel acharné. Je me redresse tout d’un coup assombrissant mon visage, et prononce mes paroles d’une voix grave et dénonciatrice :
« Vous ne savez pas nager … »
Une première affirmation plutôt simple à son encontre car je savais que la plupart des dothrakis n’avait jamais traversé la mer … ce n’est qu’un début …
Je prends alors place sur une chaise et observe Tyrion servir les deux coupes. Je me demande bien qui va devenir saoul le premier. Mais au moins, je verrais si le fait de porter un bouclier invisible autour de moi me permet d'être une véritable énigme ou bien de rester un livre ouvert. Il finit par s'asseoir en face de moi. Ma posture est toujours la même que d'habitude. J'ai le dos droit, la tête haute sans pour autant me prendre pour mieux que lui et mes mains sont à plat sur la table de chaque côtés de mon verre. Quant à mon visage, il est naturel. Enfin... Naturel dans le sens où j'ai toujours eu un air impassible. Il plonge alors son regard dans le mien. Pense t-il vraiment pouvoir deviner ce que je suis ou qui je suis juste en regardant mes yeux ? Il fait sa première affirmation sur moi, ce qui me fait avoir un gloussement muet un peu moqueur. Je saisie le verre dans ma main pour boire le contenu de celui-ci. C'est un alcool bien moins fort que le kéfir. Mais, plus noble et même, plus agréable au palais. Je découvre une saveur que je ne connaissais pas. Le sucré.
– C'est connu que la plupart des Dothrakis ne savent pas nager. Mais soit ! Déclarais-je en reposant mon verre vide sur la table.
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Tyrion 1 Naavi 0
Un regard complice tend à se former et je ne peux qu’être satisfait de la voir ingurgité sa coupe qu’elle boit d’un trait. Eh bien… elle n’est pas ici pour plaisanter concernant la boisson. Je prends le pichet et lui en ressers le contenu de sa coupe tout en déclarant :
« Une sacrée descente ! je me permets de vous donner ce conseil en passant… inutile de boire toute la coupe. Boire une gorgée suffit, sinon notre jeu risque de nous rendre ivre bien plus tôt que nous le voulions. »
Je repose la carafe en cristal, et me replonge dans ses yeux tout en y émettant une expression enjouée propre à celui d’un enfant de cinq ans. Elle n’avait pas tort… ma première affirmation était peu téméraire de ma part... mais la suivante ne va point cette fois-ci la laisser de marbre.
« Vous avez été autrefois une khaleesi … »
Le silence qui s’en suit me plonge dans une impatience des plus nerveuse.
Je regarde alors Tyrion me resservir en déclarant que j'avais une bonne descente. N'était-ce donc par un jeu à boire que nous faisions là ? A moi de me faire aux coutumes des Westerosis. Il reste silencieux une nouvelle fois puis affirme que j'ai été une khaleesi. Comment pouvait-il savoir cela !? Ce n'était pas marqué sur mon front ! L'avait-il entendu en serpentant entre les quelques dothrakis présents à Mereen ou bien de notre reine ? Peu importe.
– Comment savez-vous cela ? Demandais-je.
Je saisie une nouvelle fois ma coupe puis prend une gorgée de ce délicieux nectar sucré qui me change de l'amertume du kéfir.
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Tyrion 2 Naavi 0
Cette fois-ci, j'ai fais mouche… Je lis toute la surprise et l'ébahissement sur son visage, son expression devenu beaucoup moins sévère qu'au début. Je me délecte de la voir porter sa coupe à sa bouche et note qu'elle paraît satisfaite de son contenu.
"Comment ai-je réalisé ce coup de maître? Mais tout simplement en vous observant ma chère"
Je ne peux qu'exprimer une bouille pleine de malice au regard viscéralement fourbe. portant toute la confiance acquise en cet instant, la dominant de par ma victoire sur cette manche, je lui dévoile les secrets d'un coup de poker aveugle:
"c'est très simple ma chère, mes yeux ont tout exploré chez vous. vous avez quoi? 24?25annnées? et je ne peux concevoir que vous êtes née sang coureur alors que je suis bien au fait des traditions dothrakis concernant les rôles masculins et féminins. Vous devez d'ailleurs avoir une belle histoire à raconter à ce sujet pour vous retrouvez ici, aujourd'hui avec ce titre en tant que femme.Ne voyez pas là, une réflexion sexiste, j'accorde autant de force chez certaine femme comme vous qu'à celle de l'homme. Néanmoins, je gage, que de part votre beauté accrue, et je parle en toute objectivité, je n'imagine pas un seul instant que plus jeune avant de devenir cette féroce femme d'aujourd'hui, vous n'ayez point était cette jeune et fragile dothraki au foyer ayant foule de prétendant à vos pieds. votre titre, vous n'avez pu l'obtenir que par un Khal, du moins je présume. seule une khaleesi aurait pu se retrouver dans une telle situation. et comme je vous le répète, vous êtes une grande et douce beauté, les khals de toute la mer dothrak aurait été idiot de ne pas tenter de vous épouser. et je pense que l'un d'entre eux y est parvenu. Pour finir, je juge aussi que vous regardez les hommes avec défiance témoin d'une mauvaise expérience passé avec l'un d'entre eux. suis-je loin du compte? ou souhaitez vous boire une gorgée de plus?"
Je redresse le regard vers celui de Tyrion. Un regard un peu plus dur. Plus sombre. Avec une certaine colère qui aurait probablement allumé un brasier si cela put être possible. Je n'étais pas en colère contre lui directement, mais du fait qu'il ait put deviner une chose pareille. Une chose que j'avais longuement enfouie dans mon passé pour ne plus jamais le revoir me jaillir au visage. Je prends sur moi pour ne pas céder à la colère puis déclare simplement :
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La balle change de camp
Le regard de la sang coureuse est bien moins amusé des suites de ma tirade sur comment j’ai pu observer toute ces choses de son passé en une gorgée de vin et un simple coup d’œil. Elle me regarde comme pour m’y changer en tas de cendre dans l’instant, tant ses yeux noirs illuminent des jets de flamme à mon encontre. Elle reprend ce pendant son flegme et de sa voix si douce à mon cœur d’une froideur inestimable me dit :
« Buvez ! »
Je lui affiche une mine suspecte, je suis dans le vrai, j’en ai la conviction, cependant aurais-je parler un peu trop… De toute manière, j’avais soif, ma dernière tirade m’en avait asséché le gosier. Je prends donc ma coupe avec délicatesse et la porte à mes lèvres tout en y enfournant le doux liquide âpre et sucré. Je la repose pour m’en resservir, et lorsque cela est fait :
« Bien… j’ai donc dut faire une erreur parmi mes explications, j’espère que vous sauriez m’éclairer sur quelle partie où j’ai fauté sur mon jugement. A vous je vous prie… essayer donc de percer l’énigme que je suis… mais prenez garde, vous devez émettre une vérité sur moi que peu de gens connaisse, c’est la règle. »
Ayant le sang chaud et étant impulsive, il était difficile pour moi de ne pas réagir face à la déclaration première de Tyrion. Si lui avait deviné que j'avais été une Khaleesi, combien de temps mettraient les autres pour s'en apercevoir ? Je ne voulais surtout pas que l'ont me reproche de ne pas être allée au Dosh Khaleen. De plus, mon mariage ne m'avait pas comblé comme il l'aurait dut et ce n'était en rien la faute de Khal Ekko.
« Je regarde tout le monde avec défiance, Lord Tyrion. » Déclarais-je plus calme, en observant un instant ma coupe de vin. « J'ai en effet été une Khaleesi, l'épouse du Khal Ekko tué par Khal Drogo. Cependant, vous faites erreur sur une potentielle mauvaise expérience avec un homme. » Je ressentis un étrange soulagement du fait de parler de moi. C'était vraiment bizarre. « A moins que je ne comprenne pas le sens de ce terme. » Ce qui pouvait être possible aussi.
Je me lève de la chaise pour poser une nouvelle fois mes mains à plat sur la table de chaque côtés de ma coupe, puis me penche un peu vers Tyrion. Je dois probablement ressembler à une panthère qui se prépare à avaler son petit déjeuner.
« Votre avez fait de votre "infirmité", une force. Mais cela est indéniable et aisé à deviner... Puisque vous êtes ici, je pense que votre famille ne vous acceptais guère comme étant un membre à part entière de cette dernière. Mais encore une fois, je pense que c'était aisé à deviner... » Déclarais-je en résonnant par logique. Je plonge mon regard bleu-vert dans le siens, comme si cela pouvait m'aider à percer cette énigme. « Je crois avoir raison en affirmant qu'une femme vous a brisé le cœur. » Finissais-je par affirmer.
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Tyrion 2 Naavi 10000 !!!!
Un long silence s’en suit. On entend crépiter les flammes mugissantes des braseros. Mon visage assombrit par l’affirmation tenue de ma camarade de jeu, témoigne de la tristesse et de l’amertume que cela me provoque. Tant de souvenirs néfastes qui rejaillissent d’un seul coup pour vous poignarder en plein cœur. Cette fois-ci, la situation me fait boire ma coupe d’un seul trait en une vitesse record. Je me ressers aussitôt sans même daigner lui jeter un regard. Elle a fait mouche, mais je me dois de ne pas flancher et de ne pas subir un K.O. dès sa première attaque. Elle mord bien la petite et elle vise bien… la douleur me fait sensation d’un coup de pied bien porté dans les parties génitales. Inutile de la laisser jubiler aussi longtemps, elle a surement dû remarquer mon malaise profond. Je fais en sorte que la discussion ne s’attarde pas sur sa découverte :
« Evident sur certain point, bien analysé sur d’autres. Je n’ai pas assez bu pour vous conter les détails de ce passé guère délicieux à entendre. Et puis, il est bien trop tôt pour casser l’ambiance festive dont nous jouissons à cet instant. Poursuivez ! je vous prie. »
Comment ai-je pu deviner cela ? Pour la simple et bonne raison que beaucoup de Westerosis avaient eu le cœur brisé. Et parce que, malheureusement, c'était que nous, les femmes, pouvions faire de pire. On nous sous-estimais beaucoup parce que nous représentions la naissance et la tendresse... Alors que nous avions cette arme, cette emprise sur le sexe masculin qui pouvait faire bien des dégâts. Je vois que j'ai visé dans le mille, mais je n'en jubile pas pour autant. La douleur n'est marrante pour personne. Je tapote l'accoudoir de la chaise du bout de mes ongles, cherchant une affirmation à déclarer.
« Je pense qu'il fut un temps où vous rêviez d'être un homme tout d'acier vêtu... » Je cherche le mot. « Un chevalier. » Fis-je.
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mi-temps
La belle sang coureuse a le triomphe modeste et j’apprécie cela. Elle tente à nouveau de me percer à jour tout en affichant un air perplexe et interrogateur à mon encontre. Ses ongles glissant comme des lames de rasoir sur le rebord de sa chaise pour en exprimer sa réflexion, lui donne encore plus une image de femme fatale prête à tout pour faire de moi son dîner. Bien qu’ébranler par sa précédente affirmation, je suis impatient de connaitre ce qu’il lui passe par la tête quand elle me dévisage ainsi.
« Je pense qu'il fut un temps où vous rêviez d'être un homme tout d'acier vêtu... Un chevalier. »
Une légère déception s’amène dans mon esprit, cela dit, elle ne pouvait pas faire mieux que lors de sa première tirade. La mine satisfaite, et mon esprit de nouveau en paix, je lui réponds :
« Il est fort avisé de penser que de part mon nanisme de naissance, je ressentis durant un long moment de ma vie, l’envie de vouloir égaler le commun des mortels. Nuls doute que si j’avais naquît homme et non gnome, j’en serais peut être devenu un… mais buvez je vous prie !! Car au grand jamais je n’ai eu de désir de la sorte. Voyez-vous, j’exècre depuis toujours la violence, les tueries ne font point partie de mes ambitions pour ce monde, je combats uniquement avec mon intelligence et mon esprit. Cela évite de rependre le sang et de s’en salir »
Je lui affiche un de mon plus grand sourire narquois et tandis qu’elle s’apprête surement à s’y réaliser, je lui rajoute gratuitement :
« Mon unique vrai rêve, je vous en ai déjà fait la confidence malgré moi, tout à l’heure dans la crypte. J’ai lors de mon enfance, ardemment désiré d’avoir un dragon, j’en rêvais de nombreuse nuit d’ailleurs, où je chevauchais une de ces créatures pour me rendre jusqu’aux confins du monde. »
Je ne perds pas de temps pour lui soutirer de nouveaux aveux tout frais :
« Je gage que vous avez connu au court de votre vie, une vie d’esclave. D’ailleurs si vous buvez de nouveau à cette affirmation, je serais fort aise, d’une confidence contre une autre, que vous me fassiez le récit de comment une simple esclave est devenue la chef militaire redoutée d’aujourd’hui. Si cela bien sure ne vous indispose pas à le raconter. C’est mon admiration pour votre situation actuelle qui attise cette curiosité »
« Peut-être que chez vous, on ne vous voit que par votre petite taille, mais ici, une fois qu'on l'a remarqué, on y fait plus attention. Donc, non, je n'ai fait cette affirmation pour votre nanisme, mais plutôt pour vos origines Westerosis. » Déclarais-je en roulant des yeux. Bon, certes, il était de petite taille. J'ai été surprise lors de notre première rencontre, mais maintenant, ce n'est pas une chose à laquelle je fais véritablement attention. Je vois les gens par ce qu'ils dégagent, pas par leurs physiques. Je bois une première fois dans ma coupe. Puis j'attends son affirmation. Lorsqu'elle tombe, je plante mes ongles dans l'accoudoir, puis soupire. Oui, j'ai été esclave, mais très peu de temps. Je reprend donc une gorgée. « Ce n'était pas vraiment une confidence, tout le monde aimerait pouvoir s'envoler jusqu'aux confins du monde. » Rétorquais-je. Mais, bonne joueuse, j'explique mon cheminement :
« Quand une Khaleesi est veuve, elle doit aller au Dosh Khaleen. Un conseil politique en quelque sorte. Lorsque j'ai vu mon époux se faire vaincre par Khal Drogo, j'ai pris une ankh sur le sable et j'ai tué deux de ses Sang-Coureur. Il était hors de question pour moi de rejoindre le Dosh Khaleen aussi jeune pour y finir ma vie. » Je me lève pour faire face à l'une des fenêtres sans vitres, tenant ma coupe d'une main et m'appuyant contre le mur de mon épaule. Observant silencieusement le paysage ensoleillé. « Une dothraki n'est pas faite pour se battre, mais mon père n'était pas de cet avis. Il m'a tout enseigné. Lorsque Khal Drogo m'a remarqué avec une arme et deux des sangs de son sang sur le sol, il a conclut que je pourrais peut-être lui être utile. Il m'a évité le Dosh Khaleen. J'ai donc été une esclave. » Je me retourne vers Tyrion. « Jusqu'à ce que Daenerys devienne l'épouse de mon nouveau Khal. Il m'a ordonné de veiller sur elle. Par la suite, c'est notre reine qui m'a faite Sang-Coureur. » Je marque une nouvelle pause, puis continue. « Khal Drogo m'a donné ma chance. Daenerys m'a libéré de mes "entraves". Lorsque le Khalasar s'est dispersé à la mort du Khal, je suis restée. » Pour la première fois depuis ma rencontre avec Tyrion, un sourire bienveillant naît sur mes lèvres. « J'aurais pu partir. Mais, on ne quitte pas les gens qu'on aime. Encore moins quand ils ont tout perdus. »
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