Ramsay Snow °Faites-moi confiance...Vous adorerez jouer avec moi°

Partie 1 : De deux, il ne fut plus qu'un



« Je n'arrive pas à croire que père ait recueilli un sale bâtard comme toi, Snow »


La voix de Domeric Bolton déchira le silence de la grande cour de Fort-Terreur alors qu'il était recroqueviller au sol, surplombé par la minuscule silhouette de son cadet qu'il venait tout juste d'insulter. Du haut de ses quatre ans, Ramsay Snow se tenait devant lui avec la prestance d'un petit seigneur alors que son épée de bois ruisselait encore du sang de l'héritier de la maison Bolton. Oh? Il lui avait fait mal? Pauvre petit Domeric, qu'on appelle le grand mestre pour qu'il vienne le dorloter un peu! Oups, c'était impossible puisqu'ils avaient désobéi à leur couvre-feu pour se battre sous le regard perçant de la lune. Jamais l'aîné des deux garçons oserait avouer à leur père qu'il avait désobéi à l'un de ses ordres...il était si couard et lâche. « Je suis un bâtard et pourtant, tu es prostré devant moi Domeric. Tu vois ces bottes? C'est là qu'est ta place » Fanfaronna Ramsay en redonnant un coup de sa large épée de bois au visage de son demi-frère, puis un second, ainsi qu'un troisième. Il lui donna un coup pour chaque fois que ce frère l'avait appelé bâtard, alors qu'il était cent fois mieux que lui sur tous les points! Lui que Roose Bolton avait voulu noyer lorsqu'il n'était qu'un tout petit poupon, mais qui était parvenu à le captiver avec son regard si identique au sien, tenait beaucoup plus de la grande famille des écorchés que ce petit garçon effrayé qui se pissait sur les bottes à cet instant même. « Pauvre petit Domeric, père sera terriblement peiné de ta perte » Soupira le petit Snow en esquissant un large sourire sadique sur ses lèvres avant de déposer avec précaution son arme provisoire sur le sol. Se rapprochant de son demi-frère avec une lenteur calculée, il s'amusa de le voir aussi fragile et terrifié alors qu'il dégaina le poignard d'argent que lui avait offert son père, le jour de son quatrième anniversaire. Il avait promis à son paternel qu'il écorcherait sa première proie avec, il ne pouvait pas manquer à sa promesse, non?


« R-R-Ramsay…je suis ton f-f-f-rère » Couina Domeric d'une petite voix aigüe alors qu'il tentait de reculer. Dommage pour lui, son cadet avait été plus rapide et s'était empressé de marcher sur sa cape afin de l'immobiliser. Doucement, le petit Snow se courba vers son demi-frère pour lui caresser tendrement la joue, son regard irréel brillant dans l'obscurité de la nuit. « Mon frère? Mais je n'ai pas de frère voyons » Susurra le gamin avant de planter la lame de sa dague en pleine gorge de celui qu'on prédestinait à devenir le futur Lord Bolton. Éclatant d'un rire joyeux lorsque le sang commença à bouillonné de la plaie alors que Domeric inspirait bruyamment à la recherche d'oxygène, Ramsay fit glisser la lame de son poignard sous la peau du visage de son frère, regrettant de ne pas avoir le temps de l'écorché en entier, comme l'emblème de son père. « Qu'est-ce que tu fais là Ramsay? » Tonna la voix sévère de Roose Bolton en personne déchira la sérénité du moment alors que le gamin de quatre ans tirait sans ménagement sur la peau du cou de feu Domeric, la déchirant jusqu'à la pomme d'Adam. Sans quitter le visage sans chaire de son demi-frère, Ramsay haussa les épaules avec légèreté. « Je vous épargne le fait d'avoir une fillette comme héritier père » Rétorqua-t-il d'une voix soyeuse et sans peur tout en lui montrant la peau du visage qu'il avait retiré du cadavre de son compagnon d'arme. « Je vous l'offre en guise de souvenir de Domeric » Rajouta-t-il en tendant le morceau de chair. « Il semblerait donc que je sois votre unique héritier, n'est-ce pas? ». La joie qui irradiait de la voix du garçon était sincère. Depuis qu'il avait appris à parler, il clamait qu'il deviendrait un véritable Bolton et il était bien déterminé à prouver à son père qu'il en était digne.




Partie 2 : Le meilleur ami de l'Homme...


On aurait pu croire que Roose Bolton serait le genre d'homme à tuer l'auteur du meurtre de son fils et hérité, mais Ramsay s'en tira sans grande conséquence. Après tout, comme il l'avait si bien mentionné à son père, Snow ou pas, il demeurait maintenant son unique héritier et il était hors de question de l'exécuter pour quelque chose d'aussi banal qu'un fratricide. Le petit Snow s'en tira même sans aucune remontrance, mais il vit sa place à la table grandement bonifier. Pourtant, il ne fut pas reconnu comme un Bolton à ce moment-là. Bien sûr, son instruction redoubla puisqu'il était maintenant l'unique enfant à superviser, mais il s'en accommoda avec bonne grâce, croyant à tort qu'il parviendrait à convaincre son père que sa conduite exemplaire lui mériterait le titre tant convoité. Histoire, cartographie, stratégie, toutes ces théories l'ennuyaient à mourir, mais il était grandement récompensé par les cours de tir à l'arc, les nombreuses parties de chasses et les cours personnels que lui donnait son père sur l'art d'écorcher un ennemi. Normalement, c'était là une matière enseignée lorsque l'héritier de la famille atteignait son dixième anniversaire, mais Lord Bolton avait décidé de faire de son bâtard sa meilleure arme. Après tout, il avait un regard de ciel et une bouille d'ange, il pouvait devenir aussi princier que redoutable vu son aisance à la violence. Jamais de mémoire d'homme on avait vu un enfant manier un couteau avec une aisance aussi naturelle et jamais il ne flanchait, même lorsque sa victime l'implorait à la clémence.


Un Bolton ne gracie jamais, c'était bien connu. Un homme nu a peu de secrets, un homme écorché n'en a pas du tout…et Ramsay était particulièrement doué pour découvrir les secrets de ses interlocuteurs. Il se pris d'affinité avec la torture de l'esprit d'un être et appris en vieillissant à manipuler l'homme en jouant avec l'espoir qui restait toujours brûlant dans l'âme d'un prisonnier. Cet espoir fou que la liberté pouvait apporter à un captif était délicieux, surtout lorsqu'il quittait son regard. Ramsay adorait ce moment où l'esprit abdiquait et se brisait en mille éclats; c'était à cet instant précis que l'Homme cessait d'exister et qu'il devenait aussi docile qu'un simple chien. Votre pire ennemi peut devenir votre plus loyal sujet lorsqu'il est asservi jusqu'à ne plus être lui-même, c'était là une des grandes leçons que lui apprit son père. Le petit Snow adorait ces moments passés auprès de son père qui n'hésitait pas à le battre au sang pour lui apprendre certains mantras, mais il comprenait que la douleur était source d'apprentissage et chaque coup lui apprenait une leçon de vie…tout comme chaque cadeau qu'il reçut venant de Roose Bolton.


D'ailleurs, ce fut pour son septième anniversaire que son père lui offrit sa troupe de chiots de chasse. Minuscules mignonnes petites créatures sans défense, il y en avait une cinquantaine, toutes plus maladroites les unes que les autres. « Pourquoi me donner des choses inutiles? Ce n'est pas comme si ces choses ont une quelconque utilité en ce moment! » Fit-il d'ailleurs remarquer insolemment plutôt que de s'agenouiller devant les adorables chiots comme l'aurait fait n'importe quel gamin. Ramsay n'était pas comme n'importe quel enfant, il lui tardait que son père le comprenne enfin. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire de ces créatures même pas capable de tuer le plus fragile des lapins? Il n'avait pas besoin de compagnon de jeu! Pourtant, son père ne se fâcha pas de son outrecuidance, il se contenta d'esquisser un sourire et de révéler une perle qui restera à jamais graver dans la mémoire du garçon : « On devient ce que notre maître décide que l'on doit devenir Ramsay. Ces choses inutiles, comme tu dis, le resteront si tu en décides ainsi. À toi de voir quelle sorte de maître tu seras ». Nobles paroles pleines de sens. Ce fut ainsi que Ramsay commença à affamer la moitié des chiots, gavant l'autre moitié de morceaux de viandes devant eux. Au début, il y eut beaucoup de gémissement plaintif et les plus faibles moururent de dénutrition. Ensuite, les plus chétifs des survivants moururent sous les chocs des chiots nourris lorsqu'ils tentèrent de voler leur nourriture…et finalement, les faibles décidèrent d'abandonner leur état pitoyable et d'attaquer en meute ceux qui avaient le monopole de nourriture, les dévorants alors qu'ils étaient encore vivants.


De cinquante, il n'en resta que vingt-cinq, mais Ramsay décida de recommencer encore et encore afin de ne posséder que les plus intelligentes et les plus violentes bestioles. Et finalement, lorsqu'il n'en resta moins qu'une dizaine… « Mais que fais-tu là, fils? » Demanda un soir Roose à Ramsay, alors que ce dernier sortait un prisonnier des cachots de Fort-Terreur. « Mes chiennes doivent manger, père » Rétorqua l'enfant de sept ans en toute candeur avant de pousser sans ménagement le prisonnier (un simple voleur de pain) dans l'enclos des chiennes affamées. Il y eut un instant de latence où il ne se déroula rien. Les yeux bleus excités du gamin brillèrent de mille feux lorsque finalement, ses chiens, qui avaient bien eu le temps de bien grandir, sautèrent à la gorge du prisonnier pour commencer à le dévorer vivant. « Encore, encore! »   S'exclama joyeusement l'enfant en tapant dans ses mains, comme s'il voyait là le plus merveilleux des spectacles…et c'était peut-être réellement le cas.



Partie 3 : Fascination sauvage, tentations insatiables


L'apprentissage de Ramsay auprès de son père et de ses hommes continua toujours inlassablement. Vaillant, le gamin grandit sans jamais se plaindre de la pression supplémentaire qu'il avait sur ses frêles épaules, sachant pertinemment qu'il devait être encore mieux que parfait pour se valoir le titre de Bolton. Bien qu'extrêmement conscient de ses nombreuses capacités excellentes, le gamin ne put s'empêcher d'accidentellement causer la mort de deux de ses cadets par chute du haut des remparts de Fort-Terreur. « Ce n'est pas de ma faute, je croyais que voir tout le royaume du haut des remparts lui plairait! Il a gigoté et a glissé de mes mains! » Avait-il rétorqué innocemment à son père et sa belle-mère sans baisser son joli regard bleu ciel. Comment ne pas le croire? Après tout, le grand Mestre n'avait-il pas certifié sa droiture et son honnêteté à plusieurs reprises au couple Bolton, arguant qu'un enfant au regard aussi pure que les sept paradis ne pouvait être aussi vil qu'ils l'imaginaient. Bien sûr, le fait que Ramsay avait vu le Mestre enculer un petit palefrenier n'était qu'une simple coïncidence, mais quitte à posséder une telle information, aussi bien s'en servir, non? De toute façon, le gamin ne comprenait pas pourquoi son paternel éprouvait tant le besoin de faire des héritiers puisqu'il était lui-même parfait pour ce titre. Le fait que son père ait besoin de baiser, il pouvait le comprendre vu que ça le travaillait terriblement lui-même, mais avait-il réellement besoin de procréer alors que lui, Ramsay Snow, incarnait la perfection? Par chance, le poison de la larme de lys était facile à se procurer si on était prêt à y mettre le prix et ce fut ainsi que Lady Bolton mourut, mettant ainsi fin aux prétentions de son père de se procurer un héritier autre que lui. L'enfant qu'il était disais qu'il deviendrait le prochain Lord Bolton depuis qu'il savait parler, qu'est-ce qu'un enfant né dans les liens du mariage avaient plus que lui ? Un nom? Roose Bolton n'avait qu'à le reconnaitre comme fils légitime et son problème était réglé!


Pourtant, quelque chose vint distraire le jeune Snow de ses machinations pour devenir l'héritier officiel de la famille Bolton. Oh bien sûr, son but resta toujours le même, mais la morsure de la convoitise et la caresse de l'enivrant frisson d'excitation vint troubler son esprit. Ce fut lors d'un entrainement au tir à l'arc dans la cour de Fort-Terreur, à l'endroit même où il avait tué Domeric, qu'il croisa pour la première fois le regard de la fille du maître du chenil. Certes, il en avait souvent entendu parler par celui qui s'occupait de ses chiennes, mais il ne l'avait jamais croisé auparavant…ou était-ce simplement parce qu'il ne s'y était jamais intéressé auparavant? Chose sûre, maintenant ses courbes plus que délicates et son visage d'ange attirèrent immédiatement toute son attention. Il savait qu'il la voulait pour sienne et qu'il ne tolèrerait pas une seconde de plus qu'elle choisisse de ne pas faire de lui le centre de son univers. La technique qu'il choisit pour qu'elle le remarque pour la première fois fut drastique. De son tir le plus précis, il visa la tête du chien qu'elle promenait et l'abattu sans pitié avant de marcher de son pas de conquérant vers elle. « Suis-moi » lui ordonna-t-il d'une voix qui ne souffrait aucune réplique tout en continuant son chemin vers le champ qui bordait les murailles de la forteresse. Il voulait la voir à la lumière du jour, pas dans l'obscurité puant et humide du chenil. Sachant qu'elle le suivrait, il ne ralentit pas le pas lorsqu'il la sentit à ses côtés, il ne fit qu'étirer la main pour saisir celle de la jeune fille qui était légèrement plus jeune que lui. Il avait treize ans et elle douze…mais ça n'empêchait pas Ramsay de la désirer comme un homme désirait une femme.


Ils marchèrent en silence pendant quelques instants avant que le prétendant au titre d'héritier Bolton ne la plaque contre le mur froid de la muraille tout en glissant la pointe de son couteau sur la gorge délicieusement blanche de la gamine. « Déshabille-toi, c'est ton seigneur qui te l'ordonne » Ordonna-t-il encore d'une voix charmeuse tout en esquissant un sourire arrogant sur son visage. En fait, il y avait dans le regard de cette jolie jeune femme une lueur affamée, déterminée, dangereuse et sadique qu'il avait bien le goût de découvrir, explorer, apprivoiser et dompter. Ramsay ne s'intéressait jamais aux autres puisqu'ils les trouvaient ennuyeux, mais cette Myranda…elle était différente. Non seulement son culot et son audace gagna le respect de Ramsay, mais le fait qu'elle l'adore malgré tous ses défauts et ce même s'il ne possédait aucun titre pour le moment le convainquit de succomber à son charme sauvage. Oh, il ne la déflora pas lors de cette promenade dans les champs, mais il en profita grandement pour caresser son corps démoniaquement aguicheur tout en lapant le vin qu'il trainait dans sa gourde et qu'il déversait encore et encore sur le blanc indécent de ses seins naissants. Ce fut ainsi que naquit l'amitié fusionnelle et pleine de désirs insatiables de Ramsay et de Myranda. Lord Bolton tenta plus d'une fois de briser cette amitié qui transgressait les règles étiquetées aux familles de Lord et de vassaux, mais Ramsay lui fit remarquer froidement que tant qu'il était un bâtard, il n'avait aucune remarque à faire sur les fréquentations qu'il avait, qu'elle soit charnelle ou non. Bien sûr, cette rébellion n'était pas aux goûts du Lord de Fort-Terreur, mais il décida de laisser son fils bâtard batifoler avec la belle jeune femme, croyant qu'il s'en lasserait rapidement….mais bien que Ramsay alla souvent voir ailleurs pour tester d'autres couchettes, il revenait toujours vers Myranda qui était une femme unique à ses yeux et plus ils vieillissaient, plus elle devenait cher à son cœur.



Partie 4 : Il était une fois…Ramsay


Ramsay n'a jamais ignoré les origines de sa création. En fait, depuis le plus loin qu'il se souvienne, cette histoire était la favorite de son père lorsque venait le temps le temps de le border avant une bonne nuit de sommeil. Encore aujourd'hui, il se rappelait de l'ombre que les flambeaux reflétaient sur les murs, de l'âtre de la cheminée qui crépitait joyeusement, de l'odeur du bois brûlé qui embaumait l'air et de la douceur des couvertures de fourrures que son père remontaient jusqu'à son cou. Là, son père s'installait sur son lit, posait sa main sur son dos et racontait toujours de sa voix calme de prédateur : « Un Bolton se doit d'être parfait et impitoyable en tout temps. Il est maître de ses terres et le seul rempart contre la mécréance. Il représente à la fois la justice et le bourreau; lorsqu'il parle, sa décision est irrévocable et il se doit de faire comprendre à tous qu'on ne peut le tromper. C'est ce qui arriva à ta mère et à son pathétique meunier. Un Lord a le droit de vie et de mort sur ses sujets, mais c'est également lui qui décide si une union entre deux êtres est possible. Ta mère n'était qu'une pauvre petite paysanne perdue, mais avec un cul et un visage sublime. J'aurais sans doute consentit à un mariage entre le vieux meunier et elle, bien que j'aurais sans doute trouvé ce métissage étrange, mais ils ont décidé qu'ils n'avaient pas besoin de mon consentement. Ce fut là leur plus terrible erreur, parce qu'un Bolton sait toujours tout et ne pardonne jamais. Tu entends Ramsay? Un Bolton ne donne jamais de deuxième chance, il n'est pas faible à ce point. Nous sommes des hommes du Nord et accorder une seconde chance appartient au cœur mou des hommes du Sud! Le meunier tenta d'implorer mon pardon et proposa même de payer le double de taxe qu'il me devait, mais qu'est-ce qu'un peu d'or comparé à l'honneur bafoué d'un maître? J'ai donc coupé sa langue avant de le pendre à un arbre non loin de son moulin afin d'être sûr que tous ses clients le voient et j'ai baisé ta paysanne de mère encore et encore sous ce même arbre, alors qu'elle se débattait comme une louve sauvage. Elle avait quinze ans et c'était le jour même de son mariage, le meunier n'avait même pas eu le temps de la dépuceler encore. Ses parents l'avaient vendue au meunier le jour même en échange d'un peu de blé et de farine, c'est ce qu'elle répétait sans cesse pendant que je la déchirais encore et encore. Une fois complètement vidé, je l'ai abandonné là et je suis repartit vers Fort-Terreur après avoir ordonné à mes hommes de faire flamber le moulin et la maison des parents de ta putain de mère. Je n'ai plus jamais repensé à elle ensuite jusqu'à ce qu'elle vienne mendier à la porte du domaine, avec un minuscule bébé maladroitement enroulé dans une couverture souillé de sang ». À chaque fois, Ramsay frissonnait d'excitation à cette partie de l'histoire qu'il connaissait par cœur. Il savait ce qui viendrait ensuite, mais pourtant, c'était sa partie préférée de l'histoire.



« Cet enfant est le vôtre, me dit-elle en me tendant son chétif petit garçon qui n'avait que quelques jours. Elle avait changé depuis le moment où je l'avais défloré sous l'arbre du pendu, elle était beaucoup moins grasse et bien plus abimé. La gestation n'avait pas été tendre avec elle et je savais bien ce qui l'avait conduit à Fort-Terreur. Elle espérait me refiler un petit bâtard qui n'était peut-être même pas le mien contre un peu d'or et un peu de confort. Ce n'était pas la première qui tentait le coup et elles finissaient toujours de la même façon : fouettées au sang et forcées à regarder leur précieuse progéniture se faire noyer. J'étais sur le point d'ordonner à ce qu'on l'attache dans la grande cour pour la fouetter moi-même, mais les yeux du bébé m'intriguèrent; ils étaient du même bleu ciel étrange que ceux des héritiers Bolton, chose que même Domeric ne possédait pas puisqu'il avait hérité du regard boueux de sa mère Karstark. Elle n'avait pas menti, cet avorton était le mien. J'ai donc ordonné à mes hommes de la pendre au même arbre que son mari et j'ai gardé le gamin, un petit bâtard qui serait élevé à la même table que l'héritier Bolton » Terminait-il de raconter sans tenter de ménager le gamin qui tombait de sommeil. Ramsay n'avait jamais éprouvé de ressentiment pour son père, même après avoir connu les origines de sa conception. Après tout, il préférait certainement être bien vivant et vivre sa vie auprès de son Lord de père plutôt que de croupir de faim dans la ferme d'un vieux meunier ou être mort noyé. Si sa mère avait été assez stupide pour réclamer quelque chose à son Seigneur et Maître, elle méritait cent fois cette mort trop douce que lui avait accordé son père. Lorsqu'il était petit, son père terminait son histoire ainsi et quittait la chambre pour le laisser dormir, mais tout changea lorsque Ramsay eut quatorze ans.



« Comprends-tu pourquoi je n'ai pas laissé la vie sauve à ta mère? » Demandait-il toujours après la fin de son histoire. Ramsay qui connaissait son père par cœur depuis le temps avait immédiatement donné une réponse satisfaisante : « Vous ne pouviez laisser une femme vous rendre faible aux yeux de vos hommes et c'était ce qui allait se produire si vous la laissiez en vie. De plus, elle a eu l'audace de réclamer quelque chose alors que vous lui aviez fait l'honneur de la posséder, elle une simple paysanne. Finalement, elle a tenté de me vendre comme si je ne vous appartenais pas d'office et on n'arnaque jamais un Bolton, elle a mérité sa mort plus d'une fois » Avait-il répondu la première fois, sans même détourner ou baisser le regard. Il était sûr de sa réponse et était honnête dans son analyse. Il se moquait de cette génitrice, elle n'était rien à ses yeux. Il ne voulait même pas connaître son nom. Il trouvait cette histoire tout simplement magnifique puisque son père l'avait choisi, malgré son statut de bâtard et inspirante puisqu'elle lui dictait une ligne de conduite implacable : Ne laisse rien te rendre faible. Ramsay avait la certitude au fond de lui que son père ferait de lui son premier héritier malgré son nom qui était celui d'un Snow; après tout, chaque parcelle de son être était celle d'un Bolton, il l'avait prouvé à maintes reprises. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il n'avait pas été puni du meurtre de son demi-frère; ce geste avait été inéluctable et nécessaire. Si Domeric avait réellement été le digne héritier de Fort-Terreur, il se serait empressé de tuer Ramsay, mais il n'en avait rien fait. Il avait mérité la mort et son père l'avait compris.




Partie 5 : Gagner le respect, créer la légende



À partir de cet instant – ses quatorze ans- Ramsay suivi son père lors de tous ses déplacements, apprenant de façon plus officielle les rouages de la guerre et la façon de commander une armée. Toujours à la droite de son père, il se tenait droit, fier et digne, malgré les commentaires peu subtiles et les rires que sa présence suscitait. Bien sûr, personne n'osa le dire ouvertement, mais tout le monde trouvait qu'un bâtard n'avait rien à faire auprès du grand guerrier qu'était Roose Bolton, surtout pas à la place ou devait normalement se tenir l'héritier de la famille. Le jeune homme savait que son père entendait tout comme lui chaque commentaire, mais pourtant, il ne rappelait pas ses hommes à l'ordre. Fomentait-il une punition sur mesure pour ceux qui osaient se moquer de son sang ou attendait-il qu'il réagisse de son propre gré? Après tout, Lord Bolton n'était pas connu pour prendre la défense de quiconque et Ramsay voyait bien que c'était là l'occasion de montrer qu'il avait pleinement sa place aux côtés du maître de Fort-Terreur. Ce fut donc un soir, alors que le campement vivait tranquillement sous les rires des soldats que Ramsay sortit de la tente de son père avec quelques-uns des soldats qui lui étaient fidèles. Silencieusement, Ramsay repéra les cinq lieutenants qui s'étaient le plus moqué de lui et ordonna à ses hommes qu'ils soient apportés et attachés sur les énormes croix de bois qui représentait une partie de l'emblème du Lord de Fort-Terreur. « Relâche-nous Bâtard, Lord Bolton en entendra parler et tu le paieras, que tu sois son rejeton ou pas ! » Cria l'un d'eux alors que les soldats commençaient à sortir de leur tente pour voir ce qui faisait ce raffut.


« Oh, mais faite-le venir, le spectacle lui plaira sans doute! Après tout, vous avez insulté le sang de son sang devant lui en pensant stupidement que je serais quoi? Trop couard pour oser agir? Vous pensiez donc que vos vies étaient à ce point essentiel pour que je ne me venge pas? » Commença par déclarer Ramsay à voix haute en les fixant de son regard joyeux alors que les flammes qui brûlaient derrière lui conféraient un aspect démoniaque à son visage d'ange. Les cinq hommes attachés aux croix qui encerclaient le feu de joie commencèrent à l'injurier copieusement alors qu'il éclatait d'un grand rire froid. Dégainant de son dos l'immense arc noir que son père avait fait fabriquer sur mesure pour lui, il tira une flèche de son carquois et l'encocha lentement sur la corde avant de l'étirer à sa pleine capacité. « Vous m'avez traité de bâtard galeux, non? De bon à rien prêt à baiser le cul de mon père pour avoir un peu de pain? » Commença-t-il de sa voix douce avant de relâcher la corde en visant le premier qui avait osé l'insulté. Dans un sifflement silencieux, la flèche fendit l'air et alla se figer en plein dans la gorge du premier des cinq hommes. « Quoi d'autre encore? Qu'il aurait dû me noyer lorsqu'il le pouvait? Vous serez sans doute heureux d'apprendre qu'il y a pensé » Rajouta-t-il toujours avec sa bonne humeur en se rapprochant vers le soldat qui suffoquait alors que sa bouche et sa gorge se remplissait de sang. Lentement, il caressa le visage du blessé de la pointe de son arc alors que ses yeux se gonflaient de douleur et se saisit du corps mince et longiligne de la flèche. Doucement, il fit descendre la flèche sur tout le long de la gorge, prenant bien soin de déchirer le gosier sans entailler la trachée ou la carotide. Il y avait des cris d'indignations, des supplications venant des autres hommes attachés, mais personne ne bougea pour venir en aide au lieutenant dont la tête menaçait de tomber d'elle-même de son corps.


« Comment un bâtard peut-il vivre à Fort-Terreur? » Rajouta Ramsay en s'approchant du prisonnier situé à la gauche du quasi-sans-tête. « La réponse est facile : Parce que même en étant un bâtard, je demeure meilleur que vous, alors allez-vous faire foutre » Termina-t-il avec arrogance avant de sortir une autre flèche de son carquois. Seulement, il ne l'encocha pas sur son arc, il décida d'en utiliser la pointe contre poignard et la planta sous l'épiderme de la joue de son second jouet. Insensible aux hurlements déchirant de l'homme, Ramsay continua à écorcher méthodiquement le visage de l'homme tout en chantonnant joyeusement, arrachant de longs lambeaux de peau bien sanguinolents. Lentement, le visage du second lieutenant se retrouva sans lèvres, sans nez et avec la paupière gauche complètement arrachée. « Ramsay, il suffit! » Tonna la voix de Lord Bolton alors que le gamin se tourna vers le troisième lieutenant que se pissait maintenant dessus. « À vos ordres, Père » Rétorqua simplement Ramsay alors que son père s'approchait de lui en souriant. Était-ce de la fierté qu'il pouvait lire dans le regard du Lord? Ramsay ne le savait pas, mais il était sûr d'une chose : il avait gagné quelque chose de mieux que la terreur des hommes du clan Bolton…le respect de son père.



Partie 6 : Souvenirs effacés d'une vie bien remplie ~Part 1~


Le départ de Ned Stark pour le Sud sonna le début des changements dans le Nord. Après tout, il avait laissé le royaume dont il était le gouverneur à son fils qui avait approximativement l'âge de Ramsay tout ça pour conseiller son ami qui était le plus grand et illustre pochtron de l'histoire des sept couronnes. Il était évident que cette histoire tournerait mal, il ne fallait pas être devin pour le deviner; les hommes du Nord n'étaient pas faits pour vivre dans le Sud. À Fort-Terreur, Ramsay profitait de la vie pour asseoir son pouvoir et son influence sur les hommes de son père et bien vite, il parut évident à tout le monde que le jeune Snow serait le digne héritier de Lord Bolton; ils semblaient taillés dans le même acier.


Les choses changèrent du tout au tout à la seconde où Ned Stark fut emprisonné pour haute trahison envers la couronne. Les hommes du Nord commencèrent à affluer vers Winterfell, prêt à tout pour libérer leur gouverneur et chef des griffes des Lannister. Ramsay ne suivi pas son père à ce moment-là, sachant que son titre de bâtard lui retirait le droit de participer aux premiers conseils de guerre officiels, mais pour l'instant il s'en accommodait assez bien. De toute façon, il ne voulait pas aller beugler autour d'une table, il voulait combattre et se baigner dans le sang de ses ennemis. Il savait que son père le trainerait volontairement sur les champs de bataille si des combats avaient lieux, il n'avait donc pas besoin de se sentir vexé d'être ainsi tenu à l'écart. De toute façon, il préférait continuer à chasser avec Myranda et étendre son influence sur Fort-Terreur; aussi bien dresser les paysans et les soldats à sa main puisqu'il les gouvernerait un jour. Il était encore un Snow, mais il savait qu'il parviendrait à ses fins, un Bolton n'abandonnait jamais. Le jour où il dû entrer officiellement en scène fut précipité par la décapitation du patriarche Stark et l'annonce d'une guerre éminente entre le Nord et le Sud. Fièrement monté sur son nouveau destrier qu'il avait surnommé Sang, il chevauchait aux côté de son père avec une grâce et un aplomb égalé par peu d'héritier officiel. « Je deviendrai votre arme la plus redoutable père et en échange, vous ferez de moi un Bolton » Exigea-t-il avec autorité lors du premier jour de campagne. Bien sûr, son père s'était moqué de sa grande assurance avant de lui demander ce qui lui conférait l'assurance d'avancer une telle chose. Ramsay se contenta de sourire sans rien ajouter, sachant très bien que son père n'était pas le genre d'homme à chevaucher contre l'une des plus puissantes armée de Westeros sans plans de secours.


Bien sûr, Roose Bolton n'aurait jamais pu prévoir que Theon Greyjoy attaquerait Winterfell, lui qui appartenait beaucoup plus au royaume de la neige éternelle qu'aux îles de fer dont il était natif, mais il décida de pousser cette stupidité à son avantage en utilisant son bâtard. Ramsay savait avant même que son père en fasse la demande officielle à Robb Stark qu'il serait proposé pour reprendre le château à l'ancien pupille du gouverneur du Nord, son père lui ayant vivement fait comprendre que ça serait là le teste ultime pour savoir s'il était digne du nom auquel il prétendait. Accompagné d'une poignée d'homme, Sang harnaché et décorés avec l'étendard de la famille, Ramsay fonça sur Winterfell avec les ordres officiels…et officieux en tête. « Les fer-nés ne sont pas des soldats, ce sont des pilleurs et des violeurs, tu prendras la forteresse assez facilement de force. Officiellement, ça sera au nom des Stark, d'accord? Tu fais ce que tu veux, quand tu veux et comme tu le veux, mais je veux Winterfell et je veux Greyjoy » Lui avait dit son père dans un murmure en le serrant dans ses bras pour la première fois. Bien sûr, Ramsay n'était pas dupe au point de croire que c'était une véritable marque d'affection, mais il décida de jouer le jeu et d'hocher la tête.


Comme prévu, prendre le château de force et capturer le traitre fut d'une facilité déconcertante. Greyjoy était tout sauf un commandant de troupe et bien qu'il ait grandi à Winterfell, il n'était pas un nordien. Les hommes qu'il avait soumis lors de sa tentative de conquête ne lui étaient pas fidèles, surtout après le massacre des deux petits Stark, et c'est ce qui aida Ramsay à profiter de la zizanie pour tout le monde et capturer Theon. « Je crois que j'ai envie de chasser du Kraken, Myranda » Déclara-t-il en contemplant tout Winterfell du haut des remparts du château. Il fallait dire que la conquête du château avait été relativement facile et qu'il n'avait pas pu exprimer toute la violence dont il était capable. C'est ainsi que naquit l'idée de faire miroiter une lueur d'espoir à Theon concernant sa fuite. Après tout, il avait pleuré comme un gamin lorsque Ramsay lui avait coupé quelques phalanges et croirait sans doute n'importe quelles paroles douces. C'est ainsi que le bâtard lui fit croire qu'il était venu pour l'aider et qu'il le libéra pour "le conduire auprès de sa sœur".


Tuez l'espoir dans l'œuf pour étendre l'emprise sur l'être, voilà ce qui faisait vibrer Ramsay…et il fallait dire que Theon Greyjoy était un jouet si distrayant!



Partie 7 : Souvenirs effacés d'une vie bien rempli ~Part 2~


Écorcher l'âme d'un homme est du moins aussi savoureux que le fait de lui trancher un doigt. Certaines personnes étaient difficiles à briser, d'autres l'étaient beaucoup moins. Devinez à quelle catégorie appartenait Theon Greyjoy? « Tu sais Schlingue, je ne pensais jamais que je mangerais autant de saucisse maintenant que je suis un Bolton et futur héritier de Winterfell…mais voir ta jolie figure de chienne me donne faim, comme quoi tu as une utilité autre que celui de sentir mauvais et de distraire mes chiennes » Avait un jour lancé Ramsay d'une voix amusée alors qu'il croquait une belle grosse saucisse de cerf qui baignait dans une sauce au vin rouge particulièrement juteuse. Le nouvel héritier Bolton adorait son nouveau rythme de vie princier et profitait de toutes les commodités de Winterfell depuis qu'il était maintenant sous le joug de la maison des écorchés. Les parties de chasses, les longues journées à trainasser dans le lit avec Myranda et les regards serviles de tous les habitants du domaine avaenit un petit côté jouissif pour cet homme qui avait si longtemps été raillé…et Schlingue, ah Schlingue…que pouvait-il y avoir de plus satisfaisant qu'avoir une ombre esclave à son service? Ramsay était sûr que s'il demandait à l'ancien Theon de faire des attouchements à l'une de ses chiennes, il le ferait sans hésiter, parce qu'il n'était qu'une simple bête maintenant.


Pourtant, même si les Bolton avaient pris la tête de Winterfell et qu'ils étaient beaucoup plus nordiens que Greyjoy, ils n'étaient pas des Stark…chose que son père s'empressa de régler. S'il n'avait pas lui-même décidé de prendre l'une des filles de Walder Frey comme épouse, il aurait sans doute épousé Sansa Stark lui-même, mais comme il n'était plus disponible, cette tâche merveilleuse revint à Ramsay. Bien sûr, il affecta une compréhension totale du plan de son père, mais il ressentit un petit pincement quant au fait qu'il ne pourrait jamais officialiser sa relation avec la belle Myranda. Pour la première fois, il eut une petite bouffée de ressentiment contre le titre qu'il avait longtemps convoité, mais il tua ce sentiment avant même qu'il enfle dans sa poitrine. Ça ne serait qu'un mauvais moment à passer, il avait tout prévu pour son avenir…Sansa Stark ne représentait qu'un délicieux petit contretemps dans son échéancier. La jalousie de Myranda l'amusa grandement lorsqu'il lui annonça l'union prévue entre la louve et lui-même, mais il lui fit tout de même comprendre qu'il ne lui appartenait pas. Il était le maître, pas l'inverse. Schlingue l'avait compris, Myranda et Sansa allaient rapidement l'apprendre.


Parvenir à convaincre la belle rousse séduisante de ses intentions pures à son égard et de son envie de lui redonner le Nord fut si facile que ça en était ennuyant. Tout ça parce qu'il avait un regard de ciel et un sourire angélique! Qui avait dit que les Stark étaient intelligents? Après tout, Ned Stark avait choisi de rester fidèle à une ligne de conduite qui l'avait conduit à une mort par décapitation, Robb s'était fait stupidement assassiné en se rendant à une noce organisé par un homme qu'il avait floué sans scrupule tout en se moquant de retirer une promesse qu'il avait donnée de son plein gré et Sansa croyait qu'il était un tendre agneau alors que l'emblème de sa maison représentant un homme sans peau, montrant ainsi le loisir préféré des Bolton. Par chance, intelligence et beauté n'était pas nécessaire à l'existence un de l'autre et cette Stark était d'une beauté sans nom. « Tu crois qu'elle est aussi ennuyante dans le lit conjugal que pour la conversation? Elle est aussi froide que le grand mur, je me demande si un nuage de givre sortira de sa toison rousse lorsqu'elle écartera les cuisses pour moi » Lança Ramsay à son fidèle Schlingue en ajustant la cape de son costume d'apparat, à quelques minutes du mariage. À tous les coups, la sauvage des filles Stark était la cadette au visage ingrat, dommage qu'elle soit morte, il aurait pu s'amuser avec les deux louves plutôt qu'avec seulement celle qui était aussi expressive qu'une pierre.


Comme il fallait s'y attendre, la nuit de noce fut d'un ennui mortel et il dû même faire tout le travail seul! Cette femme n'était même pas capable de mouiller par elle-même et c'était ça, la Dame de Winterfell? Une jeune femme magnifiquement sèche? Ramsay hésitait à ordonner à Schlingue de bien saliver dans l'antre de son ancienne sœur de cœur pour lui montrer l'effet que ça faisait d'être bien dégoulinante d'humidité, mais il décida de garder cette option pour plus tard, après tout…peut-être que Sansa Stark adorait la sensation d'être fendue à froid encore et encore tout en recevant le plus de coup possible. La demoiselle serait-elle un adepte de la douleur? Ramsay avait bien envie de la marquer au fer chauffé à blanc. Eh bien voilà, il avait trouvé le premier cadeau qu'il ferait à sa tendre et douce! Seulement, il n'eut jamais le temps de mettre son plan en œuvre puisqu'entre les différentes tentatives de fuite de l'idiote rousse et l'armée de Stanis Baratheon qui fonçait sur Winterfell pour tenter de l'en déloger. « Ma Dame, si j'apprends à mon retour que vous avez encore tenté de fuir, je serai forcé de vous couper les mamelons et de vous en fabriquer un joli pendentif. Nos enfants n'auront qu'à se nourrir de lait de chèvre » La menaça Ramsay en la serrant dans ses bras tout en la caressant sous le regard de tous les hommes du château, heureux de montrer de nouveau qu'elle était son jouet et non une louve du Nord.


Seulement, bien que la guerre fût remportée par les Bolton, le retour à Winterfell fut grandement désagréable. Non seulement ses deux jouets préférés étaient parvenus à fuir le royaume, mais ils avaient tué Myranda avant de fuir. L'ordre de donner le corps de la jeune femme qu'il affectionnait tant à ses chiens était tombé comme un couperet, mais il avait été incapable de ne pas dérober le corps pour l'enterrer dans la forêt là où ils adoraient chasser ensemble dès que la nuit tomba. Il n'avait pas voulu montrer la faiblesse qui l'avait étreint lorsqu'il avait vu le corps désarticulé de sa jolie compagne, mais il était hors de question qu'il la laisse pourrir dans ce château qui avait précipité sa mort. « Adieu Myranda » Lui avait-il murmuré avant de repartir vers son château, l'âme en peine, mais bien décidé à ne pas montrer sa blessure à qui que ce soit.



Partie 7 : Souvenirs effacés d'une vie bien remplie ~ Final Part~


Seulement, la vie décida de récompenser la bonne action que Ramsay avait eue à l'égard de son ancienne amante puisque son père lui annonça le lendemain matin la naissance de son petit frère. Un autre héritier beaucoup plus légitime que lui, selon certains. Son père remarqua certainement l'éclat de peur et de méfiance qui s'insinua en lui à l'annonce de cette nouvelle puisqu'il s'empressa de le prendre dans ses bras pour le rassurer au sujet de son statut de premier né de la famille Bolton. Pourtant, Ramsay savait qu'il mentait; il avait manipulé tant d'hommes qu'il savait comment reconnaitre la rouerie à des lieux à la ronde. Ce fut pour cette raison qu'il poignarda son père encore et encore; il était hors de question qu'il lui arrache ce qu'il avait tant désiré depuis des années, c'est-à-dire la légitimité d'un nom! Afin de terminer d'éliminer entièrement la concurrence, Ramsay amena sa belle-mère ainsi que son nouveau petit-frère dans l'enclos de ses chiennes et les regarda se faire dévorer vivant, sans jamais baisser le regard. Un Lord ne détournait jamais les yeux et il était le nouveau maître de Winterfell, gouverneur du nord et Lord de Fort-Terreur.


Le changement de chef de famille se déroula sans encombre puisque Ramsay était parvenu à faire ses preuves par le sang et la terreur auprès des hommes de son père et ce fut sous leurs hurlements de joie qu'il entra royalement dans ses nouvelles fonctions. Il était là où il l'avait toujours souhaité et ce n'était pas la petite menace que représentaient sa tendre épouse et son bâtard de demi-frère qui l'inquiétait. En fait, il avait même le goût de s'amuser avec eux et ce fut le petit Rickon qui lui fournit l'idée d'envoyer une lettre de menace à Jon Snow, lui réclamant sa vie et sa femme. Ramsay savait qu'il se ferait une joie d'enrouler la tignasse rousse de Sansa autour de son poing pour la baiser encore et encore devant son bâtard de frère seulement pour lui montrer où en était la supposée dignité des Stark. Il ne fallu pas beaucoup de temps avant que ses éclaireurs lui annoncent un mouvement de troupe qui provenait du mur vers Winterfell. Ramsay, sûr de lui, ordonna à chaque soldat de s'armer solidement. « Ce soir, on va tuer les derniers loups du Nord ! » Cria-t-il d'une voix galvanisante à ses hommes alors que l'armée de Snow avançait vers eux.


Faire croire au plus jeune des Stark qu'il avait une chance de s'en sortir bien vivant avait été aussi facile que de le tuer. Quoi? Vous pensiez vraiment qu'il avait manqué tous ces tirs de flèches sans le vouloir? Seriez-vous aussi naïf et stupide que le gamin? Évidemment qu'il avait feint une maladresse, il adorait donner de faux espoirs à ses proies, rappelez-vous! La mort de ce jeune Stark sonna le début de la bataille et il fut rapidement évident que Ramsay était beaucoup mieux préparé, armé et prêt à un tel affrontement : jamais il n'aurait attiré Jon et Sansa dans ce piège s'il n'était pas sûr de gagner. Bien en sécurité derrière son armé, il regarda avec une fascination morbide les hommes de Snow se faire encercler et tuer les uns après les autres. Une fois cette menace éteinte pour de bon, plus personne ne pourrait contester son pouvoir, il le savait! Pourtant, un imprévu arriva sous la forme d'une cavalerie provenant du Val et en quelques instants, le rapport de force changea de main. Traitre de Baelish! Voyant le nombre de ses soldats fondre à vue d'œil, le nouveau Lord Bolton décida de regagner l'enceinte de Winterfell afin de réorganiser ses idées, mais Jon Snow le suivi, bien décidé à mettre fin à leur confrontation une bonne fois pour toute.


Choisir l'arc contre un épéiste dont la renommée dépassait le mur avait été une évidence; si Snow recevait une flèche en pleine tête, jamais il ne pourrait le toucher du bout de sa lame, mais l'arrogance des nombreuses victoires que Ramsay avait connues le rendit trop confiant et le fils bâtard de Ned Stark parvint à l'approcher suffisamment pour l'envoyer au sol et lui défoncer le visage à grands coups de poings. Pourtant, il lui refusa une mort digne d'un soldat, ce couard préférant l'attacher à une chaise et l'enfermer dans une cellule alors qu'il était inconscient. Sûr de croupir dans les cellules de Winterfell jusqu'à la fin de ses jours, Ramsay fut surpris de voir le visage inexpressif de son épouse apparaitre un jour devant lui. Comme il était courageux de sa part de lui faire son petit discours maintenant qu'elle était en sécurité loin de lui. "Le courage des loups est vraiment surfait'' pensa-t-il alors que Sansa lui déclarait que son nom et sa famille sombrerait dans l'oubli à jamais maintenant. Comment pourrait-il sombrer dans l'oubli? Il savait pertinemment que jamais la louve ne pourrait l'oublier et c'était ce qui lui permit d'esquisser son dernier sourire moqueur et de râler sa dernière remarque avant de se faire dévorer par les chiennes qu'il avait tant affamées.



Pourtant…il se réveilla dans un grand sursaut, un peu comme un mort se réveillait après une noyade. La respiration désagréablement saccadée, la gorge en feu, une immense douleur déchirant son corps en entier, il ne cessait de regarder autour de lui sans comprendre ce qui se passait. Où était-il? Que se passait-il? Pourquoi avait-il l'impression qu'il ne devrait pas être en vie? Il était incapable de préciser d'où venait cette impression de vide dans ses souvenirs, mais il était incapable de focaliser ses pensées sur un éclat de mémoire quelconque, autres que des brides sans importance. Était-ce possible que vivre sa propre vie pouvait autant donner une impression de déjà-vu? Seul le temps pourrait lui répondre…

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