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☇ Arrivé(e) sur nos terres : 29/05/2018
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Sansa & Alienor
Cela faisait déjà plusieurs semaines que j'étais prisonnière des Lannister à Port-Réal, plusieurs semaines que je m'étais réveillée dans mon corps d'adolescente en connaissant mon futur. Au début, je n'avais pas su si j'étais la seule à me souvenir de cette vie étrange. Et puis j'avais revu Cersei. Là, j'avais été sûre que d'autres savaient ce qui se passerait si rien ne changeait. Elle savait ce qui l'attendait... et ça lui faisait peur. Je n'avais pu retenir mon sourire triomphant. Au début, elle avait voulu me forcer à rester à l'intérieur, enfermée dans mes pièces. Mais je l'avais convaincue de me laisser me promener dans la ville, sous surveillance si ça lui faisait plaisir, afin de garder le peuple de son côté. Two can play that game, Cersei.
Dès lors, j'avais pris goût à parcourir les rues de Port-Réal, encombrées de monde, et je me savais suivie discrètement. Le Limier avait pu glisser un mot et me garder de temps en temps, mais nous n'avions pas encore pu converser. J'étais persuadée que lui aussi avait des souvenirs d'une autre vie. Je devais savoir comment nous organiser pour le futur.
Aujourd'hui, j'avais encore pu persuader la Garde de me laisser aller dans les rues, et une ombre me suivait. Mon espion personnel, une fois encore. Heureusement, j'avais appris à ignorer les gardes, les suiveurs, les héleurs, bref, les gêneurs. Mes cheveux retrouvaient un style plus nordique, après avoir suivi la mode suderonne religieusement.
« Décidément, Port-Réal est une ville à part dans Westeros... » me dis-je à voix haute.
Une lumière aveuglante et chaleureuse caressa la peau albâtre de la jeune Forrester. Son visage fut teinté de surprise en découvrant la Capitale. Un mélange d'odeurs, de cris, de corps et de formes se mouvant l'un contre l'autre. Le Nord et son silence semblaient bien éloignés à présent. Elle fit tombait sa capuche de fourrure héritée des Bois-aux-Loups, et laissa sa chevelure d'ébène dégringoler sur son étoffe sobre. Ses yeux sombres se perdirent dans les foules, découvrant les étales et échoppes, étudiant les physionomies, les carnations et les physiques différents des gens du nord. Son oreille vint se heurter à des accents et des langues inconnues. Tant de richesses et de diversités réunies dans un même lieu. Port Réal la fascinait déjà.
Arrivée avec un petit nombre de proches de sa maison, elle quitta le quartier de la Porte des dieux pour s'arrêter sur la place Crépin. Ce chemin bien connu des pèlerins, menait à la place principale puis au Donjon Rouge. Avant d'approcher la famille Royale, Alienor devait trouver un endroit respectable où s'établir, le temps de son séjour dans la Ville. Elle songeait déjà à s'adresser à la guilde des marchands. En tant qu'héritière de la Maison; le Lord avait reconnue sa nièce dans la capacité à administrer sa fortune; et Châtelaine des Forrester, la guilde avait reçu un corbeau, la tenant informée des nouvelles directives. La jeune femme devait se montrer intraitable, et se faire de puissants alliés pour conserver son ascendance sur le marché, et surtout vendre son savoir faire unique.
Déterminée, elle ne songeait qu'à cela. Tout à coup, une silhouette au port altier et à la fière chevelure écarlate attira son oeil. La noble dame inspirait respect et silence, autour d'elle, bien des petits gens s'inclinaient. Quelque chose en Alienor vibra. Ce visage de porcelaine ne lui été pas étranger. Elle songea un instant aux récents événements. Et sa présence ici était du à l'ambition et la cruauté des Whitehill. Les chiens des Boltons avaient agis, dès que la nouvelle de la mort de Ned Stark était parvenu à Winterfell. La silhouette royale était l'une des fille Stark. La plus belle sans doute, celle qui demeurait à présent aux mains cruelles des Lannisters, Sansa Stark.
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Sansa & Alienor
La chaleur du soleil de plomb réchauffait mes lèvres dépourvues de tout artifice, mais elle glaçait aussi mes os. Face à la sauvagerie du Nord, la capitale faisait grise mine. Elle semblait bien pâle, la plus grande ville de Westeros. A la fois unique et noyée dans le lot, attirante et répugnante. Winterfell me manquait cruellement.
Là où dans mon enfance, j'avais rêvé de partir dans le Sud, de devenir une Lady de la Cour, d'épouser un prince et d'attirer la convoitise de tous, maintenant je savais. Je n'avais été qu'une enfant stupide. Comme Arya avait eu raison de me trouver bizarre... Je connaissais ma place, désormais. Elle était dans le Nord, aux côtés de ma famille, aux côtés de Jon et d'Arya et de Bran. Comme dans ce futur passé. Quelle étrange pensée...
Perdue dans mes réflexions, je n'avais pas réellement fait attention où j'allais, ni à qui je souriais. En me secouant, je portai mon regard sur une silhouette qui ne m'était pas étrangère... Père nous avait fait rencontrer tous ses bannerets, et les bannerets de ses bannerets. Et cette demoiselle était une Nordienne... Il me fallait juste retrouver son nom. C'était une occasion rare. Il me fallait donc apprendre ce que faisait un loup du Nord dans les contrées du Sud.
« Lady Forrester, n'est-ce pas ? » l'interpellai-je en m'avançant vers elle. « Que faîtes-vous ici ? Est-il arrivé malheur à votre famille ? »
Si tel était le cas, j'avais un devoir envers elle. Malgré toutes les aventures passées, malgré mon emprisonnement à la Cour, j'étais avant tout la Lady de Winterfell.
À la plus grande surprise D'Alienor, la jeune Stark s'était avancée jusqu'à elle, la reconnaissant et l'inquiétant de sa présence dans la Capitale. La Nordienne s'inclina avec respect devant l'heritiere de son pays. - Lady Stark, mes respects souffla t elle avec émotion. Malheur, tout autant que vous pouvez le regretter. Je viens vous informer du décès du Lord et Lady Forrester, mon oncle et ma tante et certains de mes neveux. Je viens donc me présenter en tant qu'heritiere et châtelaine de la Maison Forrester. Les sentiments de la jeune femme, s'échapperent de la voix fébrile. Elle venait de l'annoncer la mort de sa famille pour la première fois depuis l'événement. Alienor se permit d'essuyer une légère larme avant de reculer avec prestance pour garder un peu de distance envers sa dame. Qu'en était il de la capitale, avait elle eu vent de la tragédie, et de la traîtrise des Whitehill. La royauté allait elle lui donne raison et les punir, Alienor était prête à tous les sacrifices pour non pas obtenir justice mais bien vengeance.
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Malheur, elle venait de l'énoncer. Tragédie, le Nord était divisé. Étions-nous destinés à reproduire l'histoire sans apprendre ? Sa peine me touchait. Elle tentait de maintenir son masque pour les convenances, mais je pouvais lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle voulait l'aide de la Couronne. Elle voulait obtenir vengeance pour sa famille. Comme je la comprenais... J'avais voulu aussi obtenir l'aide de la royauté, avant d'être confrontée à l'hideuse vérité sur les Lannister. Peut-être Tyrion l'écouterait-il, et encore, il avait d'autres lions à fouetter... Que pouvais-je faire, moi qui étais prisonnière ?
J'attrapai ses mains avant de les serrer fort entre les miennes, lui communiquant toute ma sympathie. Que pouvais-je dire qui ne soit pas dérisoire face à sa peine ? Pas grand-chose. Mais les Forrester faisaient partie du Nord, et cette traîtrise des Bolton alliés aux Whitehill ne resterait pas impunie. J'avais eu l'espoir de pouvoir stopper les manigances de ces chiens avant qu'elles n'arrivent, mais il était trop tard pour cela.
« Ma Dame, vous avez toute ma sympathie et mes condoléances face au deuil que vous devez subir. Vous êtes venue demander l'aide de la Couronne, n'est-ce pas ? Après tout, le Nord est parti en guerre, laissant la porte ouverte aux chiens... Je puis vous assurer que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à obtenir justice. »
Pour le moment, j'étais quelque peu restreinte dans mes actions, mais je pouvais certainement aller confronter Cersei et lui tourner cela en une occasion pour les Lannister de briller à nouveau. Les manigances politiques étaient mon rayon, après tout.
« J'appuierai votre demande à la Couronne, avec mes maigres moyens, Lady Forrester. En temps que Lady de Winterfell par interim en attendant que ma mère ne revienne à ses devoirs, je puis vous assurer que les Whitehill et les Bolton ne seront plus jamais les bienvenus dans le Nord. »
Et toc. La traîtrise ne pouvait être tolérée, malgré toutes les bonnes volontés de Jon. C'était ce qui vous tuait.
Alienor fut de nouveau surprise et touchée par la tendresse presque maternelle dont faisait preuve une si jeune personne. Elle soupira avec un air quelque peu réconforté. Savoir qu'une telle Maison appuyait sa démarche, soulageait déjà la Forrester. Apprendre que les noms des Bolton et des Whitehill serait associés, dés à présent et plus que jamais, à celui de la traîtrise, rassurait la Nordienne.
- Je vous saurais éternellement reconnaissante, de votre démarche et soutient. Je ne puis retourner à Ironrath sans avoir redonner l'honneur et la vérité à ma Maison. Mon oncle, a fait de moi la châtelaine des Forrester. Il est mort de la main des Whitehill, ma tante également en défendant ses enfants. Deux ont survécus.. Talia et Ryon étaient chez ma mère, et sont saufs, mais trop jeunes pour assurer un règne. Je souhaiterais obtenir le soutient de la Couronne pour protéger notre commerce du Ferrugier, et le monopole que nous avons dessus. En tant que Héritière je dois assurer la pérennité de ma maison et en tant que Châtelaine, l'infamie doit être punie par la justice, sans quoi, les Forrester disparaîtront bientôt.
Alienor reprit son souffle, son ardeur n'avait d'égal que sa douleur et sa rage. Elle était prête à prendre les armes et saigner les Boltons ainsi que leurs chiens de Bannerets. Mais, hélas, un étal de force n'assurerait pas son avenir, et c'est la politique et la stratégie qui devaient être ses outils à prendre. La Capitale était l'endroit idéal pour apprendre les ruses et les tours.
- Tout comme vous, Ma Dame, je suis entourée d'ennemis souligna la jeune Alienor en faisant référence à la situation de la Louve. Mais dans cette situation périlleuse, je me dois t'en tirer tous les avantages. Et un bon mariage m'offrira une nouvelle armée, une nouvelle alliance et un mari potentiellement utile. Je suis prête à cela, pour asseoir ma Maison et assurait la vie de mes nieces et neveux et les gens de ma Maison.
Termina t elle, le regard sec et déterminé. Rien ne pourrait faire changer d'avis Alienor Forrester. Enfin presque rien. Quelques étranges souvenirs, ou rêves d'un potentiel avenir lui revenait de temps en temps, assombrissant sa détermination au coeur de ses nuits courtes et froides.
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Sansa & Alienor
La détermination de fer de la jeune Lady face à moi me touchait profondément. Elle aurait pu vouloir obtenir vengeance directement, confrontant les Whitehill par le combat et entraînant le Nord dans une révolte sanglante, maisons contre maisons, amis contre alliés. Mais non, elle avait décidé d'être plus maligne que cela. C'était un véritable signe de sa valeur. Elle me rappelait quelque peu la jeune Lady Lyanna Mormont, toutes les deux avaient une force de caractère absolument remarquable. Comme je regrettais à présent de n'avoir pas pris la peine de m'intéresser plus avant à la situation du Nord, me berçant dans mes rêves d'épouse choyée et importante ! J'aurais pu faire plus, bien plus.
« Lady Forrester, une fois encore, j'appuierai votre doléance autant que possible auprès de la Couronne. Si je puis me permettre, contactez la Reine Mère Cersei ou alors Tyrion Lannister... Ils sauront voir leur avantage, et seront donc plus prompts à vous aider. Nous avons besoin de vous, ma Dame, Westeros a besoin de vous. »
Je pressai à nouveau ses mains, admirative de sa résilience. Ce n'était pas la jeune femme qui parlait, mais la Châtelaine de la place forte des Forrester. Pouvoir s'oublier ainsi, j'aurais aimé en être capable. Même maintenant, surtout maintenant, avec mes souvenirs de souffrances et de tortures, je pensais à mon peuple certes, mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ma situation également. Faire don de soi était admirable, mais j'en étais incapable. Après Joffrey, les Bolton, et Littlefinger, je ne pouvais que penser à mon bien d'abord.
« Je vous admire, Lady Forrester, d'être capable de faire ainsi un tel don de soi. J'en suis personnellement incapable. Néanmoins, si jamais vous avez besoin d'une oreille pour apprendre les manipulations de la Cour, je serai ravie de pouvoir vous assister. Malgré toutes ses bonnes volontés, mon frère est engagé dans une guerre qui ne fera que faire couler du sang sans résoudre le conflit, alors je me retrouve seule ici à devoir composer avec les manigances des uns et des autres. »
Je me permettais d'être plus ouverte avec la demoiselle, après tout elle était du Nord, elle avait une personnalité remarquable, et elle pouvait être utile pour assurer la sécurité du Nord. Plus jamais notre terre ne tomberait entre les mains de ces voleurs, ces profanateurs de lieux sacrés. L'Hiver arrivait, et il était temps de s'y préparer.
Les paroles de la belle Stark réchauffèrent le coeur d'Alienor. Elle ne perdait pas espoir et c'était rassurant. Si Sansa gardait la tête froide, et observait les manigances, alors la belle rousse survivrait à la Capitale. Maintenant que la jeune Forrester avait un pied dans la Ville Royale, elle devait ouvrir les yeux pour son Roi et son Pays. Clamer son besoin de justice, pour connaître les vraies intentions des Lions, envers les Nordiens, et remonter à la source pour déterminer jusqu'où se poursuit la gangrène.
Elle devait approcher celui qu'on appelait l'Araignée, Varys. Ses petits oiseaux, disait on, avaient des oreilles partout. Et de ce qu'Alienor avait entendu, la jeune Sansa attirait la sympathie de ces personnages avides de jeux et d'informations. La fille de Catelyne Stark était l'innocence même, et certains étaient déterminés à la protéger de la cruauté de la réalité.
- Ne perdez pas espoir Ma Dame, mon frère ne vous laisse pas seule ici... Souffla Alienor discrètement, d'un geste invisible elle déposa un mouchoir brodé dans la main de la demoiselle. A l'intérieur un mot inscrit de la main du Roi du Nord. "Ne perdez pas espoir, restez fortes, ne les laissez pas vous imposer leur loi. L'Hiver sera bientôt sur eux." La Forrester referma vite sa main autour des doigts blancs de Sansa, lui faisant comprendre que leur échange se devait de demeurer secret.
- Il pense à vous... à vous deux, et ne vous laissera aux griffes des Lannisters, ayez foi ma dame, termina t elle avec émotion. Évoquer le souvenir de Robb Stark lui suffisait à reprendre courage.
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